En marge du 38e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine qui s’est tenu du 15 au 16 février à Addis-Abeba, les dirigeants de l’organisation continentale ont désigné le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Il succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat.
Le week-end dernier s’est tenu à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne où siège l’organisation, la 38e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Au cours de cette messe annuelle, qui a vu la participation d’une quarantaine de dirigeants africains et d’autres organisations internationales, dont le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, plusieurs dossiers chauds minant le continent ont été débattus.
L’offensive militaire du groupe M23, soutenu par le Rwanda, qui a plongé l’Est de la RDC dans une nouvelle escalade de violences et la guerre au Soudan ont occupé les discussions entre les dirigeants de l’organisation continentale. L’Union africaine a été appelée à intervenir pour désamorcer la situation.
Le chef de l’Organisation des Nations unies a appelé, dans son discours de samedi, à mettre fin à la flambée des combats en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, deux conflits qui, selon lui, font peser une menace imminente sur la stabilité de tout le continent africain.
“Les combats qui font rage dans le Sud-Kivu, en raison de la poursuite de l’offensive du M23, menacent de précipiter toute la région dans le gouffre”, s’est inquiété António Guterres au siège de l’organisation.
Le patron des Nations unies a par ailleurs déploré la flambée de violence actuelle au Soudan, où, depuis avril 2023, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) sont en guerre contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir de facto suite au putsch d’octobre 2021 dans le pays.
“Le Soudan est en train de se déchirer sous nos yeux et connaît aujourd’hui la plus grande crise de déplacement et de famine au monde”, a rappelé le secrétaire général de l’ONU devant la cinquantaine des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA tout en appelant à une cessation immédiate des hostilités à l’approche du mois sacré du Ramadan.
Outre les conflits congolais et soudanais, plusieurs conflits et crises politiques ont été abordés, notamment en Somalie et dans les pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Ces discussions visent à renforcer la coopération et la stabilité sur le jeune continent africain.
Dans la foulée de ce 38e sommet, João Lourenço, le président de l’Angola, a été élu par ses pairs pour assurer la présidence tournante de l’institution panafricaine. Lourenço est le premier président angolais à occuper ce poste, marquant un événement important pour l’Angola après 50 ans d’indépendance.
En plus de la présidence tournante, un nouveau président de la Commission de l’Union africaine a été désigné. Il s’agit du diplomate djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, choisi pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat à ce prestigieux poste. Parmi ses dossiers prioritaires : le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la guerre au Soudan ainsi que la mise en place d’une zone de libre-échange africaine.
Rôle et mission
La Commission de l’Union africaine est le secrétariat de l’Union africaine. Elle dispose, à l’instar de la Commission européenne, de fonctions exécutives. Ses membres sont au nombre de dix, parmi lesquels un président, un vice-président et huit commissaires. Son rôle est de représenter l’Union et de protéger ses intérêts sous l’égide de la Conférence (l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement) et du Conseil exécutif.
La mission de la Commission est d’être un moteur de l’intégration africaine et du processus de développement du continent en collaboration avec les Etats membres de l’Union, les communautés économiques régionales et les citoyens africains.
Les principes directeurs de l’action de la Commission sont la subsidiarité et la complémentarité envers l’ensemble des organes, institutions, communautés régionales et Etats membres de l’UA, la coordination et la coopération avec lesdites communautés et la cohérence des politiques menées.
Ousmane Mahamane