Exécutions sommaires de soldats, le cantonnement des groupes armés et la situation des déplacés, sont entre autres, sujets suivis de près par la composante « droits de l’homme » de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel). Ces sujets étaient au centre de la conférence de presse, tenue lundi 17 mars dernier au siège de l’organisation.
La mission s’intéresse à la situation des déplacés, l’affaire des magistrats de Mopti arrêtés et le processus de cantonnement des groupes armés au nord. Sur ces dossiers, la Misahel échange avec différentes autorités (la justice ; la commission dialogue vérité et réconciliation) et les protagonistes.
Ainsi, elle a rencontré les familles des bérets rouges, les autorités politico-militaires et d’autres acteurs. « Nous poursuivons encore les investigations » a déclaré Mme Gansou, avant de demander aux autorités de « s’investir afin de trouver une réponse aux allégations persistantes de disparitions forcées et d’assassinats qui sont relayées au sein de l’opinion, notamment à la suite des événements du 30 septembre 2013 à Kati ». L’organisation accorde, cependant, un grand intérêt aux droits des présumés auteurs ou complices des crimes commis. Ils ont aussi des droits qui doivent être respectés, dit Mme Gansou. Répondant à une question de la presse relative au transfèrement de certains de ces présumés, la conférencière explique que son organisation n’a pas l’information, mais estime-t-elle, la procédure doit se faire dans le respect strict des droits des personnes concernées. Déjà des investigations sont en cours sur les conditions de détention des personnes placées sous mandat de dépôt.
S’agissant du cantonnement, même si la mission n’est pas impliquée directement dans le processus, elle l’observe. Et des observateurs ont même échangé et recueilli les préoccupations relatives aux droits de l’homme de certains responsables de mouvements, indique Gansou.
Par ailleurs, la Mission de l’Union africaine a rencontré, à la maison d’arrêt de Bamako, des prisonniers arrêtés lors des opérations au nord du Mali. A ces actions, il faut ajouter celles menées en faveur des déplacés, dont les conditions préoccupent la Misahel.
En un an, la mission a abattu un travail satisfaisant, selon sa chef. Cependant, beaucoup reste encore à faire, car ‘’la question des droits de l’homme est un combat de tous les jours, un idéal à atteindre’’ dit-elle.
Issa B Dembélé