Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) s’est réuni le 14 janvier 2022 sur la situation politique au Mali, en attendant la position des chefs d’État qui se réunissent début février en Éthiopie.
L’instance, dans son communiqué qui ne sera rendu public qu’une semaine plus tard, se positionne aux côtés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), rejette le calendrier de la junte au pouvoir, et appelle à une transition de 16 mois au maximum. Dans son communiqué, le CPS salue la proposition faite par le président algérien « d’accompagner la République du Mali ».
Rappelons que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est réuni, il y a tout juste une semaine, mais ses conclusions n’ont été communiquées que le vendredi 21 janvier dernier.
Lors de cette séance entièrement consacrée au Mali, le Conseil a endossé les positions de la Cédéao. L’Union africaine soutient donc les sanctions et appelle surtout les autorités maliennes à une prolongation courte de seize mois maximum. « Un allongement indu du processus de transition au Mali. »
Pour l’Union africaine, le calendrier proposé par les autorités maliennes –une prolongation de cinq, puis de quatre ans, de la période de transition –est considéré comme « inconstitutionnel, inadmissible, inapproprié et constitue une grave obstruction au processus démocratique dans le pays. » La condamnation ne saurait être plus ferme.
L’Union africaine plaide pour un retour « rapide » à l’ordre constitutionnel et démocratique « dirigé par des civils » et soutient pour cela la proposition de médiation formulée par l’Algérie. Le délai proposé par Alger, seize mois de transition supplémentaires au maximum avant l’organisation des élections présidentielle et législatives, est jugé « approprié et réalisable. »
Une prise de position qui, après la proposition des autorités maliennes de transition, donne la mesure des ambitions de chacun. La Cédéao ne s’est quant à elle jamais prononcée officiellement sur le délai qu’elle jugerait « acceptable. »
Alors que les autorités de transition se réjouissent de leurs récents succès militaires, l’Union africaine déplore « la détérioration de la situation sécuritaire » et « l’absence d’autorité de l’État dans le centre du Mali ».
L’UA condamne enfin « la poursuite de l’emprisonnement » de personnalités politiques et d’anciens dirigeants maliens « par les autorités de transition », qu’elle qualifie d’« illégale », et exige leur libération.
Un paragraphe qui fait allusion, sans les citer, à l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, à l’ancienne ministre de l’Économie Mme Bouaré Fily Sissoko, à l’ancien secrétaire général de la présidence Kalilou Doumbia ainsi qu’à d’autres collaborateurs du premier président de la transition Bah N’Daw – qui n’est plus, quant à lui, en résidence surveillée.
A. Diallo