Une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) s’est tenue, vendredi 25 janvier, à Addis-Abeba, en prélude au sommet de l’UA qui se tiendra dans la capitale éthiopienne à partir de dimanche. Le CPS a demandé à l’ONU une assistance temporaire d’urgence pour financer le déploiement de la force internationale au Mali (Misma). L’Union africaine souhaite que le Conseil de sécurité adopte une nouvelle résolution.
Le CPS, réuni en présence de sept chefs d’Etat, a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une nouvelle résolution en urgence. La démarche vise à débloquer en urgence des fonds temporaires et une assistance logistique, à partir du budget des opérations de maintien de la paix des Nations unies, qui s’élèvent à sept milliards de dollars par an. Les membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA estiment que la première phase de l’opération de la Misma risque d’échouer sans le feu vert de l’ONU.
Onze pays africains se sont d’ores et déjà engagés à apporter un soutien militaire, portant la force à 6 000 hommes si les engagements sont tenus : le Tchad ; le Nigeria ; le Niger ; le Burkina Faso ; le Sénégal ; le Togo ; la Côte d’Ivoire – c’est une nouveauté –, avec plusieurs centaines de soldats ; ainsi que le Ghana, le Bénin, la Guinée et le Liberia. Un tiers de ces quelque 6 000 hommes, soit 2 000 soldats, sont déjà déployés sur le terrain.
Le coût de la projection d‘une telle force à partir d’une multitude de nations est considérable. Selon plusieurs délégations, l’effort budgétaire sera bien supérieur aux 500 millions de dollars évoqués jusqu’à aujourd’hui. L’Union africaine a convoqué une conférence de donateurs pour le mardi 29 janvier. De toute évidence, quel que soit le niveau de dons recueillis, pour l’UA, ce ne sera pas suffisant, d’où sa requête exceptionnelle auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, comme l’a expliqué Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et la sécurité de l’UA.
Ramtane Lamamra
Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union africaine
En vue d’assurer un financement et la fourniture d’une assistance logistique à la Misma, il est expressément demandé au Conseil de sécurité – se réunissant d’urgence – de fournir une assistance temporaire.
« La Misma dirigée par l’Afrique »
De toute évidence, les Africains ne souhaitent pas laisser à la France l’exclusivité des opérations sur le terrain. Lors de son discours d’ouverture, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a salué la contribution « positive de la France qui a soutenu le Mali en des temps difficiles ». Elle a également remercié l’Union européenne et l’ONU. Nkosazana Dlamini-Zuma a aussi et surtout appelé les pays membres de l’UA et les partenaires internationaux à se mobiliser pour renforcer la capacité de la Misma et constituer ainsi une force internationale qui « sera dirigée par l’Afrique », a-t-elle précisé.
Nkosazana Dlamini-Zuma
Présidente de la Commission de l’Union africaine
Cette force internationale sera dirigée par l’Afrique ; il nous faudra donc veiller à ce que ses membres se comportent convenablement.
« Une force africaine opérationnelle en 2015 »
Derrière l’embarras des Africains à propos de l’intervention française au Mali, il y a une évidence que tout le monde partage à Addis-Abeba : cette opération française souligne les carences de l’Union africaine. Il y a bien un projet, à savoir la mise en place d’une force africaine en attente. Mais le directeur Paix et sécurité de la Commission de l’UA, le Mauritanien El Ghassim Ouane, interviewé par RFI, convient que cette force africaine est loin d’être opérationnelle.
El Ghassim Ouane
Directeur Paix et Sécurité de la Commission de l’Union africaine.
La force africaine, en attente, sera pleinement opérationnelle en 2015. C’est un processus long et complexe.
Les deux Soudans également au menu du CPS
C’est sans détours que la présidente de la Commission de l’UA a appelé les présidents soudanais, Omar el-Béchir et sud-soudanais, Salva Kiir à mettre en œuvre, d’urgence et sans conditions, les accords qu’ils ont signé en septembre dernier. Nkosazana Dlamini-Zuma a dressé la liste des dossiers en suspens, notamment le statut contesté d’Abyei et la démarcation des frontières.
Les deux hommes se sont rencontrés, ce vendredi, pendant presque deux heures avant de rejoindre le sommet du CPS de l’UA. « Nous n’avons pas encore terminé », a déclaré le président du Soudan du Sud à l’issue de cette rencontre, tout en n’excluant pas une nouvelle rencontre avec son homologue du Soudan durant leur séjour à Addis-Abeba.
En marge de la réunion, le commissaire de l’UA à la Paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra a fait montre d’un optimisme mesuré en indiquant que « les rencontres entre les deux présidents soudanais, à Addis-Abeba, permettent souvent des avancées ».
A QUOI VA RESSEMBLER LA MISMA ?
Du côté des effectifs, on sait maintenant que la Misma devrait être constituée d’au moins 6 000 hommes provenant de onze pays africains : le Tchad, avec 2 200 hommes ; le Nigeria, avec 1 200 ; le Niger ; le Burkina Faso ; le Sénégal et le Togo, avec 500 soldats chacun ; la Côte d’Ivoire – c’est une surprise – avec sans doute plusieurs centaines d’hommes ; et aussi le Ghana, le Bénin, la Guinée et le Liberia.
Outre ces onze pays contributeurs de troupes, le Burundi et peut-être d’autres pays des Grands Lacs et de l’Afrique australe pourraient dépêcher des forces au Mali. Ils ont une semaine pour se faire connaitre.
Les effectifs sont donc trouvés, et un tiers de ces quelque 6 000 soldats – soit 2000 hommes – sont déjà déployés, mais il reste deux défis à relever : le premier concerne le transport des 4 000 soldats restants ; le deuxième, la mise en place d’une chaîne logistique, c’est-à-dire apporter à ces troupes les vivres et les équipements nécessaires.
Pour ce faire, selon une bonne source à Addis-Abeba, il faut lever quelque 300 millions de dollars, plus 300 autres millions afin de reconstruire l’armée malienne. C’est pourquoi, avant même la conférence internationale des donateurs prévue mardi prochain dans la capitale éthiopienne, l’Union africaine demande à l’ONU une aide temporaire d’urgence.
Par Ursula Soares / RFI
Bonjour,
Afin d’assurer un bon déroulement de l’intervention de la MISMA, l’ONU doit ASSURER la logistique ENTIÈREMENT, en INTÉGRANT TOUS LES SOUTIENS ET EN S’OCCUPANT DE TOUTES LES PHASES de l’intervention de la MISMA incluant son déploiement, les combat et la sécurité des villes conquises.
LES DÉGÂTS COLLATÉRAUX, DONT PARLE L’ONU, POURRAIENT ÊTRE RÉDUITS, VOIRE ÉLIMINÉS, PAR L’USAGE D’UNE GUERRE COLLECTIVE DE RENSEIGNEMENTS (CIBLÉE ET PRÉCISE) ET EN SUIVANT L’APPEL DU GOUVERNEMENT MALIEN POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS ET DES NORMES MONDIALES.
Les deux autres options proposées (logistique fournie de manière bilatérale, logistique fournie par l’ONU pendant le déploiement de la MISMA et certains pays prenant le relais pendant les combats) par l’ONU pourront induire des problèmes liés au manque de ressources, ce qui pourra entraver le bon déroulement des opérations.
Le retard du déploiement de la MISMA est lié à cela.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC/GOUVERNANCE
ANASSER ,je vous conseille d’acheter Le Point de cette semaine ,un numéro special Mali . Puisque vous parlez toujours de renseignement ,il existe depuis trés longtemps dans le sud Sahel .Il y a aussi une explication sur la France et le MNLA . Pour avoir des renseignements surs sur les islamistes ,les meilleurs indicateurs de la France ont été les touareg et ceci depuis trés longtemps ,parce que meme s’ils avaient des revendications politiques au Mali ,au moins ils etaient laics .
On y apprend aussi toutes les connivences des princes du petrole qui ont financé Al Quaida ,AQMI et d’autres en echange de la paix dans leurs petits pays .
Vous parlez du financement par l’ONU des efforts africains (qui trainent les pieds) je suis persuadé que si l’on vidait les comptes des dirigeants africains dans les paradis fiscaux ,vous pourriez financer au moins cinq guerres .
Bonjour,
Merci de votre contribution. J’ai vu le numéro spécial du point.
Je parle d’une GUERRE COLLECTIVE DE RENSEIGNEMENTS intégrant ceux fournis par les Maliens (à organiser) et les partenaires.
Problème: Si la France, les États Unis, et quelques rares pays africains, ont de tels services, force est de constater que souvent ils ne sont pas interconnectés et qu’il manque un système global intégré de renseignements pour lutter efficacement contre le terrorisme au sahel et en particulier au Mali.
C’est de cet aspect interconnexion et intégration dont je parle. Il faut que les renseignements sur le terrorisme fournis par les uns et les autres s’intègrent dans un système global de lutte contre le terrorisme au sahel et son instanciation au Mali avec des renseignements fournis par des Maliens.
Le financement par l’ONU de l’intervention de la MISMA garantira la continuité des opérations jusqu’à libération complète du Mali.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC/GOUVERNANCE
Comment voulez-vous être autonomes et indépendants si à chaque fois vous sonnez à la porte de l’ONU. A quoi sert l’Union Africaine ?
Une belle question.Les africains mèmes ont paralysé l’UA.Jamais une veritable unité a existé entre nous africains.Nous nous retrouvons sans defence ,et obligés à demander l’aide des puissances occidentales pour sauver les cartes de nos etats face à la recherche d’une patrie pour les extremistes,djihadistes et terroristes du monde.La guèrre au sahel n’est autre qu’une tentative de donner le Nord du Mali et le sahel à ces gens du moyen àge pour que le reste du monde puisse vivre finalement en paix et securité.Le choix d’attaquer le Mali et le sahel est dù à l’absence d’une veritable force de defence africaine à l’image de l’OTAN qui protègge l’occident.En effet les terroristes djihadistes peuvent seulement faire des attentats làches en occident ,en Russie,ou en Chine mais n’òseront jamais occuper un territoire dans ces parties du monde.Ils ont vu la faiblèsse de l’Afrique.
Donc plus que jamais il faut une integration et unité des africains .Oui un reveil du long sommeil.
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