Le sommet de l’UA déplacé à Addis après le désistement du Malawi

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Le nouveau président de l'UA, le président béninois Boni Yayi (D), et président de la commission Jean Ping, le 31 janvier 2012à Addis Abeba © AFP

ADDIS ABEBA – L’Union africaine a déplacé à son siège d’Addis Abeba son prochain sommet prévu en juillet, après la décision du Malawi de renoncer à accueillir cette réunion pour ne pas avoir à inviter le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la Cour pénale internationale (CPI).

“Suite au retrait de l’offre du Malawi d’accueillir les réunions du 19è sommet de l’UA à Lilongwe du 9 au 16 juillet, et après consultations entre Etats membres, il a été décidé que ce sommet se tiendrait au siège de l’Union africaine à Addis Abeba aux mêmes dates”, indique un communiqué de l’UA publié lundi.

Le Malawi avait renoncé vendredi dernier à accueillir le sommet de l’UA comme initialement prévu, refusant d’inviter Omar el-Béchir comme le demandait l’organisation continentale.

Le président soudanais est, depuis 2009, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI qui l’accuse de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis à l’encontre des habitants du Darfour, une région de l’ouest du Soudan.

Le Malawi a ratifié le statut de Rome, fondateur de la CPI, ce qui l’oblige en théorie à arrêter M. Béchir en cas de venue sur son territoire, ce qui n’est pas le cas de l’Ethiopie.

Début mai, la présidente du Malawi, Joyce Banda, avait souhaité que M. Béchir ne participe pas au sommet, afin de ne pas mécontenter les bailleurs de fonds internationaux. Mais la Commission de l’UA avait enjoint le Malawi d’inviter tous les chefs d’Etat du continent, y compris M. Béchir, sous peine de déplacer le sommet, avait rapporté à la radio d’Etat le vice-président du Malawi, Khumbo Kachali.

L’UA reproche à la CPI, et en particulier à son procureur sortant Luis Moreno-Ocampo, de focaliser ses enquêtes sur l’Afrique et d’avoir mis en danger le processus de paix au Soudan en inculpant M. Béchir, premier chef d’Etat en exercice poursuivi par la juridiction internationale.

“Cette histoire de la CPI, c’est n’importe quoi selon moi”, a déclaré lundi soir à la presse le Béninois Ferdinand Montcho, à l’issue d’une réunion du comité de représentants permanents de l’UA qu’il préside actuellement et qui a officialisé la décision de déplacer le sommet.

“Chaque fois que nous voulons tenir un sommet, ils nous dérangent”, a-t-il poursuivi, s’exprimant en anglais, à propos de la CPI. “Pourquoi ne nous laissent-ils pas tenir notre réunion (sans) tout ce cinéma, ce théâtre?”.

Parmi les pays africains qui poussent l’UA à adopter une ligne dure contre la CPI figure notamment le Kenya, dont quatre ressortissants, dont l’actuel vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta, candidat à l’élection présidentielle de mars prochain, doivent comparaître pour leur rôle présumé dans les violences ayant suivi le dernier scrutin présidentiel de décembre 2007.

 

AFP / 18:15 – 11/06/12

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