La journée de l’Afrique ou l’Ajournée Afrique? : 25 mai 1963, 25 mai 2011 : déjà bientôt cinquante ans ! Quelle perspective pour l’Afrique? :L’organisation Africaine est entrain de perpétuer la division de l’Afrique!

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Avec le vent de la démocratie des promoteurs du congrès de Berlin (1884-1885) : de nouveaux états en Somalie, au Soudan, en Ethiopie !

Tout cela avec la bénédiction des chefs d’Etats et de l’Organisation sensée faire l’unité africaine. Il est temps de se faire une religion sur l’Unité Africaine: elle ne viendra pas des chefs d’Etat africains la raison est très simple! L’intellectuel africain ou le dirigeant politique est volontairement naïf et c’est pourquoi il ne faut pas en vouloir à ceux qui pensent que l’Afrique ne veut pas participer à l’histoire. Aucun Africain intellectuel ou politique ne veut pas sacrifier son intérêt personnel et égoïste au profit de celui de la population.

Il ne faut pas oublier Berlin! Dans cette capitale, au cours de plusieurs rencontres dont la deuxième en 1884-1885, l’Afrique a été partagée comme un gâteau par les capitaines d’industries, les banquiers en quête de profit. Chacun avec son flair des affaires a mené sur les territoires reçus, encore vierges de toute exploitation capitaliste, la politique qui sauve leurs intérêts.

Les populations de ses territoires n’étaient pas des hommes selon eux, et ceux pour qui ils sont des hommes sont de « grands enfants» dans tout le sens péjoratif du terme. Ces colons pour, leur besoin, ont administré ces territoires dans de grands ensembles AOF, AEF etc.

 Les colons qui suivent l’évolution de l’histoire ont su qu’à un certain moment, il faut bien se décider à laisser ces colonies s’autogérer. Alors il faut créer tous les ingrédients de l’évolution sur place « l’illusion de révolution ».

Les indépendances sont intervenues dans des micro-nations; des ethnies séparées, les intérêts politiques exacerbés. Dans leurs revendications politiques, les hommes politiques oublient bien souvent l’essentiel: le pays, la population. Cela s’explique par la nature de l’homme politique qui n’a pas pu opérer sa mue et aussi par la nature du système administratif issu de l’héritage colonial.

L’Afrique souffre-t-elle de sa balkanisation? Pour notre part, non!

L’Afrique souffre plutôt de la cécité politique de ses enfants qui ont décidé de s’investir dans la conduite de ses affaires. Il y a cécité politique sinon la recherche l’intérêt personnel quand on pense que l’intégration des économies des pays africains doit se faire progressivement.

Les économies des pays africains sont complémentaires. Souvenez-vous que dans la lutte coloniale, c’est la solidarité africaine qui a précipité l’indépendance des autres pays. C’est pourquoi trois ans après l’indépendance de la plupart des pays africains, les leaders ont pensé à réussir son unité. Les plus convaincus dans ce sens ont été écartés. Ils savaient que les économies de ces micros-nations sont intimement liées et surtout les populations.

Chaque fois qu’on parle de l’unité africaine, on l’assimile à l’unité de l’Europe. Il ne faut pas oublier que la quasi-totalité des grands pays qui composent l’Europe a d’abord réalisé son unité nationale (unité allemande, unité italienne…). L’Afrique doit réaliser son unité. L’unité est la synergie entre les hommes politiques et les populations. La population africaine est en avance sur les leaders africains.

Nous croyons que pour une pérennité des régimes dans les pays africains il faut que les leaders africains descendent de leur piédestal pour se mettre à l’écoute de leurs populations. C’est bien comme cela que nous comprenons la renaissance africaine: Renaissance dont il s’agit concerne en premier chef les hommes politiques africains qui doivent cesser de penser à eux-mêmes pour établir la communication entre eux et leur terroir; s’accepter, accepter l’autre son frère pas comme le colonisateur le voyait mais comme un autre lui-même en qui tout n’est pas mauvais; écouter, comprendre, convaincre sans acheter. C’est par l’achat de son frère que l’homme politique se fragilise et devient la proie facile des forces mercantiles qui distribuent dans le monde des leçons dont ils n’en sont pas les exemples.

Concrètement, il faut que la politique soit du reflet de la réalité socio-économique. Les ouvriers et les industriels africains ne sont pas soutenus par l’administration. Les initiatives pour créer l’autonomie sont bloquées par les intérêts égoïstes de nos « bailleurs de fonds ». Le commerce import-export est florissant parce qu’il perpétue la dépendance économique. Nos gouvernants se font écho de l’exploitation des produits de traite: café, coton, cacao.

Nos paysans sont poussés à le faire pour les besoins des industries extérieures. Dans cette transaction, le paysan ne profite pas. Ce sont les gouvernants qui en profitent parce que la production record du paysan est signe de « bonne gouvernance ».

En effet, l’Afrique n’a pas de leçon à recevoir de l’Occident qui a fait la preuve de ses limites en Afrique. Le temps du partenariat franc entre l’Occident et l’Afrique a sonné.

Ce qu’on appelle nerf de la guerre est leur création. Ou nous avons la maturité de le remplacer ou il est inutile de parler de pays indépendants. Il faut mettre fin à cette hypocrisie. Comment expliquer la chute brutale des hommes politiques qui ont gouverné leur pays pendant trente (30) ou quarante (40) ans. En réalité ces hommes politiques ne détenaient pas l’essentiel du pouvoir. Ils n’ont pas établi un système de communication entre eux et leur peuple. Ils vivaient avec leur peuple à travers la vitrine « des profiteurs» de tous les régimes, les distributeurs de l’abonnement « Bonne gouvernance ».

Concevons ensemble des directives politiques conformes à notre réalité socio-économique.

 

 

Adama A Koné


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