En route pour le sommet de l”Union Africaine qui se tiendra à Accra à partir du 1er juillet prochain, le Guide de la Révolution du 1er septembre 1969, Moamar Kadhafi, fera escale dans certains pays africains dont le Mali, la Guinée et la Côte d”Ivoire. Avec comme objectif de trouver avec les chefs d”Etat des pays visités des convergences pour la réalisation concrète et définitive à Accra de l”unité africaine avec, en toile de fond, la formation d”un gouvernement panafricain. Loin de se substituer aux gouvernements nationaux sur toutes les questions, celui-ci a vocation à investir de grands secteurs dits stratégiques tels l”agriculture, les infrastructures, les télécommunications et nouvelles technologies, les finances, les affaires étrangères, la défense et la sécurité.rn
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Ainsi, ce qui était considéré comme un rêve au temps de N”Krumah a tendance aujourd”hui à devenir réalité grâce à l”opiniâtreté d”un homme qui n”a ménagé ni son temps ni ses ressources pour rassembler les Africains sous une même bannière, afin de relever les grands défis de l”heure. On peut même dire sans se tromper que sous l”impulsion de ce disciple de Nasser et de N”Krumah, la création des Etats-Unis d”Afrique a amorcé un virage décisif. Et cela après bien des essais infructueux comme ces unions avortées avec l”Egypte, la Syrie, la Tunisie et même le Tchad.
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Que de chemin parcouru! Pour en arriver là, le Frère Guide de la Grande Jamarihya Arabe Libyenne Populaire et Socialiste s”est beaucoup dépensé pour la création de l”Union Africaine sur les cendres de la défunte Organisation de l”Unité Africaine (OUA). Qu”on le veuille ou non, Syrte est déjà devenue la nouvelle capitale de l”Afrique.
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Dans sa ville natale, Kadhafi a déjà construit des infrastructures ultra-modernes pour accueillir tous les sommets des chefs d”Etat africains : un palais des congrès dont le hall principal porte le nom de Ouagadougou (en souvenir de la décision prise dans cette ville de changer l’OUA en UA), des villas confortables pour les 50 chefs d’Etat africains. C”est d”ailleurs sans fausse prétention que Kadhafi a toujours demandé, lors des multiples crises politiques en Ethiopie, le transfert du siège de l”organisation panafricaine d”Addis-Abeba à Tripoli, comme ce fut le cas avec la BAD dont le siège a été transféré d”Abidjan à Tunis, après l”éclatement de la rébellion ivoirienne en 2002.
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Mais la création d”un gouvernement panafricain suppose aussi la mise en place d”instruments complémentaires pour favoriser son bon fonctionnement et conférer la légalité aux actes qu”il va poser. Dans cette logique, Kadhafi plaide aussi pour la matérialité d”un Parlement panafricain. Idem pour une Cour de Justice appelée à connaître des litiges entre Etats devenus membres d”une même famille, alors que, jusqu”ici, ces litiges sont réglés sous d”autres cieux. En tout état de cause, toutes les dispositions doivent être prises pour éviter aux Etats africains les affres d”une fédération qui, à la moindre alerte, s”écroule comme un château de cartes. Un scénario catastrophe auquel les Africains sont habitués depuis les premières heures des indépendances.
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Nul doute que le Frère Guide Moamar Kadhafi trouvera une oreille attentive au Mali, auprès de son frère et ami, le président Amadou Toumani Touré. Tout simplement parce que la Libye et le Mali ont toujours entretenu de bonnes relations aux plans diplomatique et économique. Qui mieux que le Mali, qui a inscrit dans sa Constitution, un abandon partiel ou total de sa souveraineté pour la réalisation de l”unité africaine, a le profil pour accompagner Kadhafi, ce conquistador des temps modernes, vers la réalisation du rêve N”Krumaïste?
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Mamadou Lamine DOUMBIA
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