L’Institut africain de Management (IAM), en collaboration avec le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, a commémoré le samedi 21 mai 2011 dans la salle Djéli Baba Sissoko du Cicb la Journée de l’intégration africaine. Pour la 4ème fois qu’il l’organise, l’Institut a mis l’accent sur l’unité de l’Afrique. Une démarche qui permettra, sans doute, à l’Afrique de se développer.
Plusieurs personnalités ont pris part à cette journée. Il s’agit, entre autres, du secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, M. Mamady Traoré qui représentait son département, l’ambassadeur de la République du Sénégal, la directrice de l’IAM, Mme Thiam Mariam Sokona et beaucoup d’autres.
A l’ouverture de cette journée, M. Anawa Abdoulaye, sénateur des étudiants de l’IAM, a demandé d’avoir une pensée à l’endroit des braves hommes qui ont lutté pour cette intégration qui a donné lieu à la création, en 1963, de l’Organisation de l’Unité africaine (Oua) actuellement appelée Union africaine (Ua) et de beaucoup d’autres institutions telles que l’UEMOA, la CDEAO et la CEMAC. Il a ensuite exprimé, au nom de l’IAM, toute leur fierté et leur disponibilité à œuvrer pour l’intégration africaine qui est sans doute source de développement pour notre cher continent. Pour l’unité africaine, dit-il, le compte à rebours a débuté. C’est pourquoi il a invité tous les Africains, y compris lui-même, d’être à la hauteur de ce mot intégration pour la renaissance de l’Afrique.
Pour cela, M. Anawa appelle à la jeunesse qu’il nomme courageuse et digne à être intrépide. Il réitère, une fois de plus, solennellement la décision de l’IAM dans le cadre de la formation des futurs dirigeants accomplis afin de solutionner les problèmes de l’Afrique.
M. Anawa a souligné que cette journée de l’intégration sert de tremplin pour l’IAM de démontrer aux yeux du monde sa vocation africaniste et sa détermination à œuvrer pour la formation et l’avenir des fils de l’Afrique. Il s’agit, a-t-il dit, d’un événement chargé de symbole et de sens. Car l’Institut abrite en son sein plus d’une vingtaine de communautés. Il a ajouté, enfin, qu’ici et maintenant, qu’ils (lui et ses camarades) festoieront l’Afrique de Modibo Keïta, de Kwamé Kourouma, de Léopold Sedar Senghor, de Thomas Sankara, de Patrice Lumumba et tous les Africains qui ont lutté pour cette Afrique et qui « nous ont montré que nous pouvons être pour la modernité sans pourtant renoncer à notre africanité. »
Mme Thiam Mariam Sokona, directrice de l’IAM, dira que bien que ce soit la 4ème édition organisée par son Institut, grande fut la surprise de remarquer que sur un effectif de 400 étudiants, seulement 35 étudiants étaient volontaires pour présenter leurs pays et communautés respectives. Pour cela, elle a saisi l’occasion pour les féliciter et les encourager à avoir un amour inconditionné pour leurs nations. Elle a continué en ajoutant, qu’en réalité, l’identité nationale est le sentiment qu’éprouve une personne à faire partie d’une nation. Et que ce sentiment est propre à chaque personne. Elle expliquera ce sentiment par une intériorisation de repères identitaires, résultant de la visibilité permanente des points communs de la nation qui peuvent prendre la forme de symboles. Cette visibilité est, selon Mme Thiam, en général, organisée volontairement par l’Etat afin d’imprégner les individus de leur enfance. Le concept d’identité nationale désigne aussi, par ailleurs, l’ensemble des caractéristiques communes entre les personnes qui se connaissent comme appartenant à une même nation. Mme Thiam affirme que si l’on se réfère à cette conception de l’identité nationale, nombreux sont les Etats africains qui n’arrivent pas à faire adhérer leurs populations à des valeurs communes nationales ou, volontairement, par le jeu de manipulations politiques, poussent leurs populations à se diviser en ethnies et à s’entretuer au nom d’une supériorité ethnique.
Quel est alors l’impact des difficultés identitaires sur le continent africain et surtout sur le concept d’intégration africaine ?
Selon Mme Thiam Mariam Sokona, les difficultés identitaires que rencontrent les Africains en général et les jeunes en particulier sont dues à des faits qui les éloignent du chemin à même de les mener à l’unité. L’identité culturelle et nationale, qui devait être facteur de stabilité politique et de développement, se transforme en une machine de guerre destructive qui divise les populations d’une même nation, de surcroît les Africains, en détruisant ainsi les perspectives de création d’Etats africains en paix disposés à former une unité africaine, entraînant ainsi un frein à l’intégration africaine.
Elle soutient enfin que, conscient de la responsabilité dont la nation le charge en lui confiant la formation de ses fils, l’IAM s’efforcera de faire de ses étudiants les constructeurs d’un avenir meilleur pour l’Afrique pour mériter d’être un institut véritablement africain engagé vis-à-vis du devenir de notre cher continent. Répondant à l’assurance donnée par Mme Thiam, M. Mamady Traoré a dit, au nom de son ministre, que le gouvernement du Mali accorde un prix considérable à la question de l’intégration africaine. Raison pour laquelle, a-t-il assuré, il existe un département ministériel dédié à cette quête dans notre pays. M. Traoré a enfin dit bien apprécier le travail de bon augure qu’abat l’IAM dans ce sens.
Il faut noter que la journée a été marquée par des manifestations folkloriques propres à chaque pays, témoignant de l’africanité de l’évènement. Le virtuose de la Kora, Toumani Diabaté, a, quant à lui, déclamer les airs de l’hymne national du Mali sur son instrument.
Abdoulaye Kékoro Sissoko