Les grands chantiers du Sommet de l’UA

Réintégration du Maroc, renouvellement de la Commission de l’Union africaine, réformes : les 54 pays membres se réunissent à Addis-Abeba fin janvier.
Le vainqueur parmi les cinq candidats prendra la tête d’une institution qui se dit prête à se réformer. Les travaux de l’équipe du président rwandais Paul Kagame, mandaté par les chefs d’Etat et de gouvernement africains pour la réforme institutionnelle de l’UA, seront présentés à ses homologues. En attendant leur arrivée, les ministres commencent à plancher, mercredi 25 janvier, sur ces grands chantiers. Eclairage.
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Le retour du Maroc
L’année 2016 fut celle d’une opération diplomatique de charme en Afrique qui a conduit le souverain au Ghana, à Madagascar, au Nigeria, en Tanzanie… A Marrakech, Mohammed VI a organisé un minisommet panafricain en marge de la COP22. Et Rabat a multiplié les partenariats économiques sur le continent pour se repositionner sur l’échiquier africain. En Ethiopie, par exemple, les deux pays ont signé un accord de 2,25 milliards d’euros sur la production d’engrais.
Le Parlement a également mis en place, le 20 janvier, l’arsenal législatif nécessaire pour ratifier l’Acte constitutif de l’Union africaine. Le sort marocain est désormais entre les mains des chefs d’Etat et de gouvernement africains qui voteront à huis clos lors du sommet. Une majorité des deux tiers est requise, soit l’accord de 36 pays africains sur les 54 membres de l’UA. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a d’ores et déjà annoncé que 40 pays africains soutenaient le royaume. En juillet déjà, 28 pays du continent avaient signé une motion pour la réintégration du Maroc au sein de l’UA et la suspension des activités de la RASD, qui reste une volonté sans équivoque du royaume. Mais le Polisario peut compter sur le soutien de l’Afrique du Sud et de l’Algérie, deux puissances de poids au sein de l’UA.
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Une Commission entièrement renouvelée
Pour l’instant, les candidats kényan, sénégalais et tchadien ont une longueur d’avance, mais seuls les chefs d’Etat et de gouvernement en décideront lors du vote prévu le 30 janvier. Le renouvellement de la Commission de l’UA sera complet : seront également élus le vice-président de la Commission, succédant au Kényan Erastus Mwencha, ainsi que huit commissaires. Les règles sont simples : chaque région a droit à deux commissaires ; au moins l’un des deux doit être une femme ; et chaque commissaire doit être élu avec deux tiers des suffrages exprimés.
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Des institutions à réformer
Le Rwandais Donald Kaberuka, ancien président de la Banque africaine de développement, fait également partie de l’équipe de choc du président rwandais. En juillet, à Kigali, il avait proposé d’appliquer une taxe de 0,2 % sur les importations – dont le principe a été adopté lors du sommet – pour accroître l’autonomie financière de l’UA encore largement dépendante des bailleurs européens. Le sujet du financement sera au cœur des discussions, tout comme le mode de désignation des commissaires, qui ne fait pas l’unanimité, et le rajeunissement des fonctionnaires. Les propositions de l’équipe de M. Kagame seront passées au crible lors de la retraite présidentielle du 29 janvier à l’hôtel Sheraton d’Addis-Abeba. Les chefs d’Etat donneront-ils leur feu vert à ce plan de réformes ? La réponse lors du sommet.
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