« L’atteinte des ODDs et la réalisation de l’Afrique que nous voulons dépendent exclusivement de la capture du dividende démographique », dixit le directeur du Bureau régional de l’Afrique de l’ouest et du centre de l’UNFPA, M. Mabingue NGOM
Selon une étude de l’organisation des Nations Unies, d’ici 2050, la population de l’Afrique pourrait doubler et atteindre 2, 4milliards de personnes (INED, Paris). Différentes sources démontrent que le continent connaît une explosion démographique avec au clou une couche majoritaire vulnérable (les jeunes et les femmes), chose qui bouleverse inéluctablement les perspectives de développement du continent si l’on tient compte de la croissance économique.
En effet, comme l’annonce certaine étude, le dédoublement de la population d’ici 2040, va engendrer des pressions sur la gestion de l’espace et les secteurs sociaux avec pour conséquences des crises multisectorielles. En vue de trouver des solutions idoines à cette problématique, l’Afrique pourra trouver son salut en transformant cette forte croissance en bonus de développement avec une restructuration de sa politique démographique, en valorisant son capital humain qui passe par le développement et la réduction de la dépendance bref un investissement dans sa jeunesse et l’autonomisation des femmes. Autrement dit qu’elle parvienne à réussir la capture de son dividende démographique, un gage d’émergence pour les pays africains.
Comme l’explique le directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’ouest et du centre de l’UNFPA dans le Newsletter du 28ème Sommet de l’UA : « Un croît démographique trop fort entraîne des besoins additionnels en termes d’éducation, notamment de salles de classes, d’enseignants et d’autres moyens en appui à l’éducation. Ce croît exerce la même pression dans le secteur de la santé pour ce qui concerne les besoins additionnels en couverture sanitaire. Il en est de même pour les autres secteurs du développement parce que chaque personne de plus dans un ménage, a une implication en termes de demande additionnelles. Dans les pays où le croît démographique est fort l’Etat doit faire des efforts fiscaux additionnels pour accompagner les besoins supplémentaires de la population. Nous sommes dans des pays où des besoins ne sont pas bien couverts et où la qualité des services laisse à désirer, il est donc difficile d’améliorer la couverture des services pour les pays qui affichent les taux de croissance démographique élevés. Aussi, les efforts des pouvoirs publics ne se font-ils pas sentir par les populations. La meilleure façon de faire face à ce phénomène est de réduire le croît démographique. Ce qui permettra d’améliorer la couverture et la qualité des services. Le même phénomène s’applique aux individus, aux communautés et aux familles. L’effet du fort croît démographique sur le bien-être des populations ou les équilibres au niveau des communautés sur la paix, la sécurité et la stabilité sont très souvent sous-estimés ». Cette vision semble être désormais commune aux Chefs d’Etats et de gouvernements qui sont à Addis-Abeba où ce dimanche 29 janvier 2017, étaient en retraite pour cogiter sur le choix du prochain Président de la Commission de l’UA et ce matin, la journée va débuter avec l’ouverture du sommet sous le thème « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse » sous un fort plaidoyer de UNFPA dont le directeur exécutif de l’ UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, Dr Babatunde Osotimehin, accompagné de Constant-Serge Bounda, Chef du Bureau de liaison de UNFPA Liaison Office, effectuaient encore le dimanche dans l’après-midi, de nombreux aller-retour au sein du siège de l’UA, certainement pour renforcer leurs activités de plaidoyer de dialogue politique afin d’ encourager les pays à accroître leurs investissements dans le capital humain notamment dans la jeunesse.
Khadydiatou SANOGO à Addis-Abeba pour Maliweb.net au compte de UNFPA