Fin du sommet de l’Union africaine: satisfaction pour les uns, doutes pour les autres

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(Illustration) Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, lors de la cérémonie d'ouverture du 24e sommet à Addis-Abeba, le 30 janvier 2015. © AFP / ZACHARIAS ABUBEKER
(Illustration) Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, lors de la cérémonie d'ouverture du 24e sommet à Addis-Abeba, le 30 janvier 2015. © AFP / ZACHARIAS ABUBEKER

Que retenir du 29ème sommet de l’UA qui s’est achevé mardi 4 juillet à Addis-Abeba ? Que certains chefs d’Etats en sont repartis inquiets et d’autres au contraire plutôt satisfaits…

Parmi les chefs d’Etat inquiets il y a le Djiboutien Ismaïl Omar Guelleh. Depuis que les troupes du Qatar se sont retirées de la zone tampon avec l’Erythrée il réclame une démarcation de la frontière Djibouti-Erythrée. L’Union africaine est prête à le faire et son Commissaire Paix et Sécurité, l’Algérien Ismaël Chergui va tenter une méditation, mais pour l’instant l’Erythrée ne semble pas très ouverte au dialogue.

La commission va envoyer une équipe pour vérifier les informations, explique le président à nos envoyés spéciaux, « nous avons demandé à ce que l’Union africaine s’occupe de la démarcation et de la délimitation de la frontière – de cette partie de la frontière – qui pose problème».

Dans le conflit concernant le Qatar, « Nous avons révisé à la baisse (nos) relations, mais en espérant pouvoir voir un règlement amical et définitif entre nos frères », poursuit le président djiboutien.

Une résolution contre les sanctions unilatérales: la RDC se réjouit

Parmi les chefs d’Etat satisfaits, au contraire, il y a le Congolais Joseph Kabila qui a obtenu de la part de ses homologues africains une résolution qui dénonce les sanctions unilatérales et injustes. Sous-entendu les sanctions individuelles que les Etats-Unis et l’Union européenne viennent infliger à une vingtaine de personnalités du Congo Kinshasa.

« Nous avions soulevé cette question ici auprès de l’Union africaine, explique à RFI Leonard She Okitundu, ministre des Affaires étrangères de RDC. Et contre toute attente notre demande a été accueillie favorablement et la conférence a condamné vertement cette pratique des sanctions et a demandé aux organisations régionales qui les prennent de les retirer.

Ça préfigure aussi le débat que nous aurons au sommet de l’Union européenne qui va se tenir en novembre. Donc ce sera une belle tribune pour qu’on remette en question cette pratique unilatérale ».

Des sanctions individuelles prises en raison de graves atteintes aux droits de l’Homme dans votre pays. Est-ce qu’elles n’existent pas de fait ?

« Mais ce sont des sanctions qui sont prises tout à fait de manière arbitraire, qui ne sont fondées sur aucune réalité juridique, poursuit le chef de la diplomatie congolaise. Nous ne nions pas qu’il y ait eu des problèmes, particulièrement au Kasaï. Personne ne le nie. Mais de là à établir des responsabilités sans donner la possibilité aux personnes visées de pouvoir s’expliquer, de pouvoir se défendre, là il y a un problème par rapport à certaines valeurs cardinales en matière de respect de l’Etat de droit et de la démocratie ».

Sahara occidental: satisfaction marocaine

Autre chef de délégation apparemment satisfait, le prince Moulay Rachid, le frère du roi Mohamed VI. En effet, quelques mois après son retour dans l’Union africaine le Maroc a réussi à faire amender une résolution du Conseil des ministres qui parlait du Sahara occidental comme d’un « territoire occupé ».

« Pour nous la résolution qu’on vient d’adopter [ce mardi] – la conférence générale sur la question du Sahara marocain – constitue une évolution importante dans le traitement par l’Union africaine de cette question, se félicite Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc.

Dans cette résolution qui constitue une évolution importante c’est lorsqu’on cite le cadre de la solution. C’est des solutions mutuellement acceptées. C’est des solutions consensuelles et définitives. Et donc on est sorti de l’idée qu’il y a des schémas, des solutions, référendum et tout ça… La solution doit être une solution négociée et mutuellement acceptable. Et là aussi, on est dans un alignement de l’Union africaine sur les résolutions des Nations unies ».

 Par RFI Publié le 05-07-2017 

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