Les dirigeants africains ne peuvent pas rester insensibles au sort des milliers de jeunes quibravent la mort pour essayer de rejoindre l’Europe. Ils veulent investir dans les jeunes pour tirer profit du dividende démographique du continent
«Si nous n’investissons pas substantiellement dans la jeunesse, nous aurons failli à notre devoir en compromettant dangereusement son avenir. Nous l’aurons ainsi condamné au chômage, à l’émigration massive, au parasitisme ou à la mendicité sans occulter la fuite des cerveaux et le risque d’être la proie de l’extrémisme violent et du terrorisme… » C’est par cette forte interpellation que le président en exercice de l’Union africaine, le président guinéen Alpha Condé, a ouvert les travaux de la 29ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, hier à Addis Abeba, la capitale éthiopienne.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui prend part à ce grand rendez-vous continental annuel, est arrivé tôt lundi matin. Tout vêtu de blanc, le président Keita, accompagné de son épouse, Kéïta Aminata Maïga, et d’une forte délégation, composée notamment des ministres des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté et du Plan et de l’Aménagement du Territoire, Adama Diarra, a été accueilli au bas de la passerelle par le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Abdramane Sylla et l’ambassadeur du Mali accrédité auprès de l’Ethiopie et de l’UA, Fafré Camara. C’était sous une fine pluie qui arrosait la capitale éthiopienne.
Le chef de l’Etat répond ainsi à l’invitation du Premier ministre éthiopien, Haile Mariam Desalegn, pour prendre part à cette session ordinaire, à laquelle plus d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent. Le sommet de l’UA se tient au lendemain du sommet extraordinaire du G5 Sahel, tenue dans notre capitale, dimanche. Aussitôt arrivé, le président a d’abord regagné son hôtel avant de rejoindre ses pairs dans la salle de conférence Nelson Mandela de l’Union africaine.
La présente session est consacrée à la promotion de la jeunesse africaine à travers le thème : « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ». Dans son discours d’ouverture, le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, le président guinéen Alpha Condé, dira que cette thématique se justifie par le fait que les dirigeants du continent ont pris conscience de l’importance du capital humain. Ainsi ont-ils décidé d’en tirer pleinement profit en recherchant les voies et moyens concourant à l’épanouissement harmonieux de la jeunesse, qui constitue plus de 70% de la population africaine. Alpha Condé d’ajouter que la gestion holistique des défis liés à la jeunesse interpelle les décideurs. Car c’est la seule alternative qui permet de bâtir des économies fortes et résilientes capables d’assurer une croissance soutenue et un développement inclusif dans un espace intégré et de renforcer la compétitivité du continent au niveau mondial. « Investir dans la jeunesse, c’est tout d’abord la rassurer de notre détermination à lui ménager un présent acceptable et un futur meilleur. C’est la convaincre que l’Afrique est et demeurera le socle et sa mamelle nourricière. C’est lui inculquer le sens du devoir et de la responsabilité. C’est enfin l’impliquer dans l’avenir de nos pays et de notre continent. Faire confiance à notre jeunesse, c’est lui donner et lui garantir le droit et la liberté de façonner son avenir. Une jeunesse épanouie, saine, éduquée et dotée de moyens catalyseurs de son génie créateur constitue un facteur de paix, de stabilité et de sécurité », a développé le président guinéen avant d’ajouter qu’il s’agit en d’autres termes de mutualiser les efforts en vue de créer un espace africain propice à l’épanouissement de la jeunesse, à travers la transformation substantielle des systèmes et méthodes de gouvernance par une meilleure prise de conscience de l’impératif de l’Unité africaine ainsi que l’intégration politique et économique du continent.
Profondes mutations. Alpha Condé ajoutera ensuite qu’il incombe donc aux dirigeants de mettre en place des systèmes adéquats de santé et de formation pour préparer cette jeunesse à affronter le marché du travail et explorer son immense potentiel, dans un contexte mondial en profondes mutations.
Le président guinéen n’a pas manqué de rappeler les autres défis qui assaillent le continent. Il s’agit entre autres de la dégradation de l’environnement qui génère de nouvelles crises hypothéquant l’avenir des populations, des inégalités croissantes entre le nord et le sud qui fragilisent davantage le continent africain. C’est pour faire face à ces défis que l’UA a élaboré les agendas 2030 et 2063, a-t-il précisé avant de renouveler son appel pressant aux dirigeants africains ainsi qu’à toutes les bonnes volontés pour réaliser la feuille de route sur le thème de l’année. Car, dira-t-il, « unie, l’Afrique a toujours triomphé ». Pour preuve, il a cité en exemple l’élection de l’ancien ministre éthiopien de la Santé, Théodoros Adehanoun, à la direction de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les Nations unies partagent la préoccupation des leaders africains pour le devenir de la jeunesse. La sous-secrétaire générale, Amina Mohamed l’a assuré en rappelant que les 226 millions de jeunes vivant en Afrique constituent à la fois un défi et une opportunité pour le continent. Elle a donné l’assurance que l’ONU est prête à travailler avec l’Afrique pour relever les défis de la pauvreté. Elle a invité l’Afrique à construire un pont qui la liera à Bruxelles (siège de l’Union européenne) et à New York (siège de l’ONU) pour le bonheur des peuples africains.
Quant au président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, il a d’abord insisté sur les changements en cours dans le monde du fait de la raréfaction des ressources consécutives à l’effondrement des prix du pétrole, la généralisation des dangers terroristes dans la plupart des régions de la planète, la persistance des foyers de tension et de guerres civiles dans des régions sensibles en Afrique. Mais en dépit de ce panorama plein d’incertitudes, l’Afrique affiche un air d’optimisme et un visage promoteur, a-t-il relevé en s’appuyant sur le taux de croissance qui est de 3,4% en 2017 et qui pourrait passer à 4,3% en 2018.
Le président de la Commission de l’UA a également insisté sur la situation sécuritaire sur le continent et les actions en cours pour permettre à l’Afrique de résoudre ses propres problèmes par des solutions intra-africaines. C’est dans cet esprit qu’il a salué les initiatives en cours dans certaines régions en proie à la violence comme le Sahel. Il dira qu’il est temps que l’Afrique soigne ses plaies par ses fils. Sur ce sujet, il a mis l’accent sur l’anticipation et le règlement des conflits par le dialogue.
Moussa Faki Mahamat a aussi mis l’accent sur le principe d’autofinancement des activités de l’Union. Sur ce sujet, le doyen des chefs d’Etat, le président Robert Mugabe du Zimbabwe a créé la sensation en offrant un chèque géant d’un million de dollars à la Fondation de l’Union. Il a expliqué que ce montant a été récolté à la suite de la vente aux enchères d’un troupeau de plus de 300 000 têtes de bœufs qu’il avait offert à la Fondation, il y a un certain temps, suite à un appel de fonds lancé par l’institution continentale en Afrique du Sud. Il a précisé que son parti la ZANU/PF et le peuple zimbabwéen ont apporté aussi leur contribution. Robert Mugabe a appelé ses pairs africains à être plus solidaires.
Envoyé spécial
Amadou O. Diallo
L’union des pays qui ne respectent pas leur propre constitution ne donne rien de positive dans ce monde ici bas. Une brochette de présidents qui ne respecte pas leur peuple malgré la grande richesse de ces pays. Au lieu d’utiliser rationnellement leur richesse pour garantir le bonheur de leur population, ces président se mettent au garde à vous pour servir copieusement les grands pays de l’occident et profiter de cette occasion pour se servir comme c’est le cas actuel et palpable de Téodorin, vice président de la Guinée Équatoriale. On peut rien attendre de cette UA qui est totalement gangrénée par les présidents insouciants et inconscients de la souffrance de leur peuple. L’Afrique souffre, souffre et souffre de ses Présidents irrespectueux de la constitution de leur pays. Ils sont impitoyables et mettent leur peuple dans la misère absolue et cherchent à se pérenniser au pouvoir avec leur famille et leur entourage choisi selon la parenté et les liens sociaux économiques. Tous les pays africains sont dans l’œil du cyclone et aucun ne sortira grandit de cette gouvernance de la famille d’abord. A travers de cette UA ces Président s’entre-aident et se soutiennent dans la médiocrité à la douleur de la poche du pauvre contribuable, c’est dommage et nous restions certain que le jugement divin reste le seul espoir des peuples africains.
il est temps k l’UA sorte des discours creux pour faire face à du concret. De tout le temps la jeunesse dit- on a été la préoccupation de nos dirigeants. Cet engagement doit se traduire en premier lieu dans la contribution budgétaire des Etats. les budgets consacrés aux Ministères en charge de la jeunesse de nos pays est dérisoire moins de 0,50% du budget National. Au Mali l’Etat consacre seulement 24 millions de FCFA comme appui budgétaire du Gouvernement aux associations de Jeunesse. On est d’accord que l’investissement dans la jeunesse conjugué à d’autres efforts multisectoriels peuvent contribuer à la capture à long terme du Dividende démographique mais à quand cette réalité.
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