28e sommet de l’UA: le Guinéen Alpha Condé prend la présidence tournante

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Les chefs d'Etat africains sont réunis pour le 28e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, Etiopie, le 30 janvier 2017. © Zacharias ABUBEKER / AFP

A Addis-Abeba, la cérémonie d’ouverture du 28e sommet de l’Union africaine a démarré. Les dossiers sur la table des chefs d’Etat africains sont importants : il va s’agir de choisir parmi cinq candidats lequel va diriger l’organisation pendant les cinq ans qui viennent, et de décider si le Maroc va devenir dès aujourd’hui son 55e pays membre. Première décision annoncée, le président guinéen Alpha Condé a été désigné à la présidence tournante de l’organisation.

En ouverture de ce sommet de chef d’Etat, le Guinéen Alpha Condé a été désigné à la présidence tournante de l’organisation et pour lui l’Union africaine doit s’occuper davantage des populations : « L’unité de notre continent et la solidarité en ces dirigeants ont été l’idéal qui ont animé les pères fondateurs de notre organisation. La grande majorité de la population continue de souffrir de la pauvreté, du chômage, des crises de natures diverses, y compris le terrorisme, l’immigration, les maladies, privant notre continent de bras et de cerveaux pouvant probablement continuer à son développement. Il est de notre responsabilité commune d’améliorer les conditions de vie de ces jeunes en quête de lendemains meilleurs en dehors du continent et de mettre fin à leurs aventures suicidaires à travers le Sahara et les eaux de la Méditerranée ».

Lors de ce discours Alpha Condé était visiblement très ému par l’importance de ce moment à la fois pour son peuple, la Guinée, et pour lui-même. Il s’est mis dans le sillage de Kwamé Nkrumah avec ces deux phrases fortes : « Au-delà de l’intégration de nos Etats, nous devons réussir celle de nos peuples » et « l’Union africaine ne serait justifier son existence si elle n’arrive pas à améliorer la vie des populations ». Pour Alpha Condé, c’était un message qu’il voulait adresser après ses longues années d’opposant, de militant pour l’unité africaine, pour le développement de l’Afrique. Il était là devant tous ses pairs, il savait qu’il s’adressait au monde entier.

Les adieux de Dlamini-Zuma

Alpha Condé a joué un rôle clé dans la résolution de la crise gambienne. Après des jours et jours d’attente, l’Union africaine a salué la jeune démocratie gambienne, mercredi dernier, lors de l’ouverture du conseil exécutif de l’Union africaine, personne n’avait évoqué la victoire d’Adama Barrow, ça avait surpris tout le monde à Addis-Abeba, et bien cette fois, celle qui est encore la présidente de la commission de l’Union africaine pour quelques heures, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est rattrapée en compagnie du président sortant de l’Union africaine, le tchadien Idriss Déby.

Nkosazana Dlamini-Zuma a appelé à la tribune Elllen Johnson Sirleaf, la présidente en exercice de la Cédéao, pour saluer justement toute l’action de tous les Etats de la Cédéao pour faire partir Yahya Jammeh et faire enfin triompher la démocratie en Gambie. C’était un moment important de cette matinée. Nkosazana Dlamini Zuma, qui quitte la direction de la Commission après cinq ans et un bilan en demi-teinte, a également rendu un hommage appuyé à l’ancien dirigeant cubain Fidel Castro, « le plus grand révolutionnaire internationaliste de notre temps ».

Les décisions de Donald Trump s’invitent au sommet de l’UA

Par contraste, actualité oblige, la présidente sortante a également évoqué la fermeture des frontières américaines aux ressortissants de sept pays, dont trois pays africains. Elle a ainsi déploré que « le pays où nous étions jadis envoyés en esclavage refuse aujourd’hui d’accueillir des réfugiés ».

La décision du président Donald Trump a d’ailleurs été également dénoncée par le nouveau secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, et par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, invité comme chaque année de l’Union africaine et elle le sera sans doute par tous les autres orateurs.

Antonio Guterres qui a aussi appelé à plus de collaboration avec l’Union africaine pour prévenir les crises : « Notre monde doit passer aujourd’hui de la gestion des crises à leur prévention. Trop souvent, nous intervenons trop tard et trop peu. Je compte étudier avec vous les moyens de rompre ce cycle. Ici, en Union africaine, vous vous employez à trouver des solutions. Vous avez pris l’initiative de mettre en place des cadres ambitieux comme l’architecture africaine de paix et de sécurité. Vous pouvez compter sur le soutien indéfectible de l’Organisation des Nations unies dans tous les efforts que vous menez pour renforcer les institutions nationales, préserver l’Etat de droit, favoriser l’esprit de responsabilité, promouvoir la bonne gouvernance, et faciliter la transition pacifique du pouvoir en prévenant aussi l’extrémisme violent ».

 Par RFI Publié le 30-01-2017

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