Le président Abdoulaye Wade du Sénégal est un visionnaire, un homme intelligent tel le fennec, pragmatique et sincère dans ses démarches comme tout bon chef de l’Etat. Il a aussi le sens de l’anticipation, un flair sans lequel on ne peut diriger un pays. Aujourd’hui, au Sénégal, on se demande toujours pourquoi Abdou Sackho, désormais ancien commissaire de l’UEMOA s’agite et tient tant à ce poste nonobstant une décision d’Abdoulaye Wade le relevant. Monsieur Sakho a t-il vu en l’UEMOA la vache laitière qu’il convoitait de tout son coeur ?
Si Wade a fait un Bien pour l’UEMOA, c’est vraiment d’avoir évité à cette institution le pire en limogeant Abdou Sacko ex-commissaire tombé en disgrâce auprès des autorités de son pays. Faut-il conclure que la démarche de monsieur Sacko de récupérer bec et ongle son poste est antipatriotique comme l’a dit Madické Niang ministre sénégalais des Affaires étrangères ? Alors, comment expliquer les attaques fortuites contre son propre pays et contre l’ancien Président de la commission parce qu’il a été relevé d’un poste ? Veut-il mourir pour ça ?
Ce qui est irréfutable, c’est que dans une interview fleuve accordée à un journal sénégalais, il a adopté un profil bas qui ne le grandit pas. Le Sénégalais, de nature, est un être sublime, grand par la taille et l’esprit, mais jamais, nous n’avons vu un cadre du pays de la Teranga s’accrocher mordicus à un poste contre vents et marrées en systématisant la stratégie dite de victimisation.
Dans la gestion de l’UEMOA, Sachko parle de nouveaux défis, de politique de croissance, de rationalisation de traité, de démocratie dans l’espace UEMOA, d’autres problèmes à résoudre… Seulement voilà, l’ancien commissaire sénégalais n’a aucunement fait étalage de son talent, de sa compétence, de son savoir-faire au service de l’institution sous régionale en plein exercice. C’est quand il a été exfiltré de l’UEMOA qu’on a pris connaissance de son projet alléchant pour l’union, lequel projet peut faire dormir debout. Qui occupait les deux postes les importants de l’UEMOA à savoir le marché commun et les politiques économiques, et ce, pendant huit ans ? Pouvez-vous vous dissocier de la gestion de Soumaïla encore que ce soit sur des causes justes ? Non Sakho ! il faut cesser d’amuser la galerie. Aussi, à vous entendre, on a l’impression qu’il existe une autre Agence française de développement (AFD). A croire que ce n’est pas la même agence qui a félicité publiquement Soumaïla Cissé pour sa bonne gestion à l’UEMOA ? Ici, les critiques constructives sont toujours recevables. Mais s’en prendre à la gestion d’un homme unanimement salué, on se pose des questions si l’acte en soi n’est pas méchant, fortuit et commandité. Qui a peur de l’audit de l’UEMOA ? Ce n’est pas quand même notre compatriote Soumaïla Cissé rompu aux arcanes de la haute finance ?
Monsieur Sakho, ne souffrez pas pour l’UEMOA. En matière de nomination ou de concours, quand une décision porte atteinte à un droit acquis au bénéfice d’un citoyen, le recours pour excès de pouvoir peut être intenté devant les juridictions compétentes. Vous avez le droit de pourvoir une action en annulation et la décision peut être rapportée. Mais de là à attenter à la moralité d’une personne de bonne famille, de bonne société, il y a un pas que vous avez allègrement franchi. Basta, monsieur Sakho, la confiance se mérite. Sachons raison garder. Merci Abdoulaye Wade.
Issiaka Sidibé