L’Uemoa et le ministère de l’Agriculture du Mali ont procédé, hier 13 novembre 2012, au lancement du Programme Régional de Mise en valeur des terres de l’Office du Niger dans le cadre de l’Uemoa (périmètre de Touraba). C’est l’occasion également de mettre en œuvre la politique agricole de l’UEMOA, qui est un des volets importants du Programme économique régional.
«C e projet a pour finalité de participer à la réalisation de la sécurité alimentaire dans notre espace et de lutter durablement contre la pauvreté », selon Ibrahima Diemé, Commissaire de l’Uemoa au Département du développement rural des ressources naturelles et de l’environnement.
L’un des objectifs majeurs de la Politique agricole de l’Union est de « contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté ». Dans cette perspective, des axes d’intervention prioritaires portant notamment sur la maîtrise de l’eau, l’accroissement de la production et de la productivité des exploitations et le financement de l’Agriculture régionale ont été identifiés.
Selon le commissaire Ibrahima Diemé, l’agriculture occupe une place de choix dans la mise en œuvre des orientations stratégiques de la Commission de l’UEMOA. En effet, le secteur agricole qui contribue pour 30% au PIS de l’Union, occupe près de 70% de nos populations. C’est pourquoi, l’UEMOA a opté pour ce projet qui est une réponse régionale au problème d’insécurité alimentaire auquel font face les populations de notre espace communautaire. En vue de la bonne exécution de ce projet, le Gouvernement de la République du Mali a bien voulu mettre à la disposition de l’UEMOA, sous forme de bail emphytéotique, 11.288 hectares de terres dont 9.114 ha situés sur le site de Kandiourou et 2.174 ha sur le site de Touraba. Afin de réaliser ce projet ambitieux et innovant, une convention signée en avril 2008 entre le Gouvernement de la République du Mali et l’UEMOA définit les rôles et responsabilités des acteurs impliqués.
Ce projet régional est exécuté autour de trois composantes: 1- la composante Développement des infrastructures, qui vise le développement des investissements productifs et l’installation de promoteurs privés; 2- la composante mise en valeur agricole des investissements, qui vise
à promouvoir l’intensification de la culture rizicole, la diversification des productions et les activités en amont et en aval de la production; et 3- la composante Organisation et gestion du programme, qui va permette une mise en œuvre efficace des activités du programme.
La superficie nette aménagée du casier hydraulique de Touraba, qui est de 1.842 hectares, sera répartie entre trois types d’exploitants ressortissants des pays membres de l’UEMOA, à savoir: les paysans autochtones, les exploitants privés et enfin les grands investisseurs du secteur privé agricole. Le potentiel de production annuelle de l’aménagement de Touraba est
estimée, notamment à : 10.000 tonnes de riz, 2.500 tonnes de maïs, 200 tonnes de blé, 100 tonnes d’arachide, 6.000 tonnes de pomme de terre, 1.000 tonnes de gombo, 1.700 tonnes d’oignon et 150 tonnes de produits piscicoles.
Cette production pourrait générer une valeur ajoutée réelle estimée à plus de 1,5 milliards de francs CFA par an.
Selon Ibrahima Diemé, au-delà de l’objectif de réalisation de la sécurité alimentaire, l’UEMOA vise, à travers ce projet, à faire de la zone de l’Office du Niger une plateforme d’intégration régionale. Le ministre malien de l’Agriculture a précisé que les documents soumis à cet atelier de lancement portent sur les thématiques gestion de l’eau, gestion du foncier, mise en valeur des terres, promotion des investissements et accès au marché, gestion des projets.
B. Daou