Le Mali a réalisé ce 29 septembre 2021 un emprunt de 50 milliards FCFA sur le marché monétaire de l’UMOA via une double émission d’obligations de relance du trésor (OAT).
Cette opération qui a suscité l’engouement des investisseurs a été sursouscrite à 314,49% avec un montant global des soumissions ayant atteint 157,2 milliards FCFA, soit le triple du montant recherché par le pays.
Au terme des adjudications, les prix marginal et moyen pondéré sont ressortis à 10 362 FCFA et 10 453 FCFA pour l’OAT adossé à un coupon de 5,95% et une maturité de 5 ans. Concernant celle de coupon 6,25% et de maturité 10 ans, les prix marginal et moyen pondéré se sont établis à 10 225 FCFA et 10 339 FCFA. Les offres les plus importantes sont venues des investisseurs maliens et béninois dont les propositions ont atteint respectivement 28 milliards FCFA et 38 milliards FCFA.
Pour la énième fois, le Mali vient de faire recours aux investisseurs. De 2012 à maintenant du chômeur au haut commis de l’État, c’est le même refrain sur toutes les lèvres : « Ça ne va pas ! Ça ne va pas ! je vais faire comment ! de quoi demain sera fait ! ». tous les secteurs ont fortement touché et la quasi-totalité des entreprises, beaucoup ont dû diminuer leur production dans le meilleur des cas et le licenciement dans le pire des cas. Le pouvoir d’achat du Malien baisse de plus en plus. De nombreuses familles ont des difficultés pour assurer les trois repas quotidiens.
A la fracture est venue se greffer la luxation, c’est-à-dire la perte de confiance entre gouvernants et administrés engendrée par l’instabilité politique du pays.
Le gouvernement semble attribuer les difficultés actuelles à la conjoncture internationale défavorable.
A cause de ces facteurs, il ne se passe pas un seul jour, ces derniers temps, sans que le front social ne connaisse une grève ou un mouvement de protestation populaire du genre meeting, sit-in et marche. D’un secteur à un autre, le mécontentement, et le désarroi se font sentir avec force, et mettent plusieurs services publics en état de veille. Le gouvernement passe plus de temps à tenter de désamorcer la situation, plutôt que de s’occuper réellement des préoccupations du peuple. Au cœur de leurs revendications, on retrouve l’amélioration de leurs conditions sociales professionnelles à travers le respect de certains engagements du gouvernement. Cette situation témoigne un mal être et un mal vivre, qui se généralise, et ne cesse de s’amplifier de jour en jour. Les clans au pouvoir se partagent les maigres ressources du pays. Pendant ce temps, les fils des pauvres qui croupissent sous le poids de la cherté de la vie, meurent dans l’indifférence totale dans une bonne partie du pays abandonnée par l’Etat. Le cas récent de Ménaka est une parfaite illustration.
Mahamadou YATTARA