UEMOA : le Mali fait son retour dans les organes et institutions de l’organisation monétaire

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Suspendu  des Organes et Institutions de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) en janvier 2022, le Mali fait son grand retour  au sein des instances de l’organisation monétaire du Franc CFA.  Le retour du Mali a été décidé  suite à la levée de sa suspension par la Conférence des chefs d’État du gouvernement  de l’Union  lors d’une  session extraordinaire tenue en Guinée –Bissau, le samedi 8 juillet dernier. 

C’est  la dernière Conférence des Chefs d’Etats et du gouvernement  de l’UEMOA tenue à Bissau, le week-end, qui  a décidée de la levée de la  suspension du Mali  des Organes et Institutions  de cette organisation.  Elle démontre une nouvelle fois retour peu à peu des autorités maliennes  dans les instances sous régionales. La suspension du Mali avait été prise lors d’un sommet extraordinaire tenu  le 09 janvier 2022 à Accra.  Les dirigeants  des Etats membres de l’UEMOA avait décidé d’inscrire leur décision dans la directive des sanctions prises par la Cédéao contre les autorités de la transition malienne en représailles  à leurs  refus  d’organiser des élections  en février 2022 ouvrant le retour des civils au pouvoir. Les  sanctions  prévoyaient « le gel des avoirs financiers d’environ de 150 personnalités liées à la junte malienne et des sanctions additionnelles vigoureuses incluant notamment des sanctions économiques et financières”. L’UEMOA s’était également solidarisée avec les mesures de rétorsion que la Cédéao prenait  contre Mali relative à la fermeture des frontières, la suspension des échanges financiers et commerciaux ainsi que  certains  produits de première nécessité.

Dans  la foulée, la prise de ces sanctions  avaient ouvert un bras de fer judiciaire entre le Mali et l’UEMOA.  Quelques semaines après leur mise en vigueur,  le  gouvernement  malien  a saisi  la Cour de Justice  de l’UEMOA de deux requêtes  par l’intermédiaire d’un collectif d’avocats de nationalité malienne pour  « annulation de sanctions illégales »  et  « pour leurs suspension ». Le jeudi 24 mars 2022,  la  Cour de justice a  pris une  ordonnance de «  sursis à exécution »  de ces sanctions prononcées par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA contre le Mali.  Malgré ce verdict en faveur du Mali, la conférence des Etats du gouvernement de l’UEMOA ont  refusé d’exécuter en maintenant  toujours  les sanctions contre les dirigeants Maliens. Il a fallu 16 mois plus tard pour que  les dirigeants de l’UEMOA reviennent sur leur décision.

Il y a quelques jours, le site africa intelligente  avait écrit dans un article que le Président de la Transition malienne, le colonel Assimi Göita  a sollicité  son homologue ivoirien Alassane Ouattara  pour la levée de  certaines réticences  financières  de la Banque centrale des Etats de l’Afrique  de l’Ouest. Cette démarche du Colonel Gôita a-t-elle contribué à la levée des dites sanctions ? En tout cas, cette session extraordinaire de l’UEMOA du week-end qui  a décidé de  la levée des sanctions  avait été sollicitée  par le Président Alassane Ouattara, le même  qui avait sollicité  le sommet extraordinaire  de l’UEMOA  en décidant  les sanctions contre le Mali le 9 janvier 2022 à Accra, Ghana.  Le Mali a récemment organisé un référendum  constitutionnel sur l’ensemble de son territoire et dans les Ambassades et Consulats, selon l’autorité indépendante de Gestion des Elections,  qui a été salué par  la commission de la CEDEAO dont tous les Etats de l’UEMOA sont membres. La tenue de scrutin est interprétée par certains  analystes politiques comme étant les signes précurseurs de retour à l’ordre constitutionnel interrompu depuis août 2020.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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8 COMMENTAIRES

  1. Pourtant, Bamako était en bulle pour la sortie du Mali de tous ces machins… Le problème chez nous ici, c’est qu’on a même pas honte !

    Pensées rebelles.

  2. Oui, mais quelqu’un peut-il m’expliquer ce que le franc CFA a de si particulier pour que personne n’ose y toucher? Pourquoi l’Algérie, le Maroc, Madagascar, la Tunisie, la Mauritanie, le Vietnam et le Cambodge, qui étaient tous d’anciennes colonies françaises et qui avaient tous pour monnaie le franc CFA sont-ils sortis de la zone CFA, n’y sont jamais retournés et ont créé leur propre monnaie et nous, nous en sommes incapables?

    Notre situation économique est-elle meilleure que celle de ces pays du seul fait que nous appartenons à la zone CFA?

    1. La Tunisie, ancienne colonie française qui a rejeté le franc CFA et s’est créé sa propre monnaie (le dinar) est plus développée que n’importe quel pays africain utilisant le franc CFA. La Tunisie est 97eme sur l’échelle du développement humain et est mieux classée que n’importe quel pays à franc CFA.
    (voir ici : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_Human_Development_Index).

    1. Le pays à franc CFA le mieux classé sur l’échelle du développement humain est le Gabon, classé 112eme sur 192 pays, c’est-à-dire 15 degrés en dessous de la Tunisie.

    2. Le Ghana, qui traverse des difficultés économiques temporaires et non permanentes liées à l’inflation (mal dont souffrent des dizaines d’autres pays dans le monde, y compris plusieurs dizaines de pays européens) n’utilise pas le franc CFA mais est mieux classée que tous les 14 pays qui utilisent le franc CFA à l’exception notable du Gabon. Le Ghana est 133eme sur l’échelle du développement humain devant le champion des pays à franc CFA, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire, classée 159eme sur 192 pays, soit 26 degrés en dessous du Ghana.

    4. Parmi les 18 pays les plus développés d’Afrique en termes d’indice de développement humain, on ne qu’un seul pays à franc CFA: le Gabon. En revanche, parmi juste les 10 pays les moins développés d’Afrique et même du monde, la moitié, soit 5 pays sur 10, sont tous des pays à franc CFA. Cherchez l’erreur.

    5. Le franc CFA n’est pas plus stable et ne protège pas plus contre l’inflation que n’importe quelle autre monnaie. La “stabilité” que les Français crient sur tous les toits n’a jamais existé puisqu’elle n’existe même pas pour l’euro auquel le franc CFA est arrimé. Quand l’euro monte contre le dollar, le franc CFA monte contre le dollar et quand l’euro chute contre le dollar, le franc CFA chute contre le dollar. Il nous suffit juste d’écouter la radio tous les jours pour entendre le cours de l’euro (et donc du franc CFA) chuter ou monter par rapport au dollar comme toutes les autres monnaies au monde.

    6. Le pays africain qui avait le niveau d’inflation le moins élevé en 2022, le Cap-Vert, est un pays qui n’utilise pas le franc CFA.

    En effet, contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, l’usage du franc CFA ne préserve pas du tout contre un niveau d’inflation élevé. Nous le savons tous, rien qu’en nous référant à notre expérience de la vie quotidienne: nous voyons tous le prix du loyer, le prix du savon, le prix des aliments, etc., monter ou chuter quotidiennement et le fait que nous vivons dans un pays à franc CFA n’y change rien.

    7. La Grande-Bretagne avait plus de colonies en Afrique que la France, mais aujourd’hui aucune ancienne colonie britannique n’utilise la livre sterling comme monnaie. Toutes les anciennes colonies britanniques sur tous les continents ont leur propre monnaie nationale et ne s’en portent pas plus mal que nous. Qu’on m’apporte la preuve du contraire.

    Si nous ne voulons pas faire sous-traiter la sécurité de notre pays à un pays qui s’est révélé être un ennemi, pourquoi acceptons-nous de faire sous-traiter le contrôle de notre monnaie et donc de nos fiances et de notre économie par cet ennemi?

    Nous ne voulons donc plus du franc CFA. Nous voulons la fin du franc CFA. C’est-à-dire la fin de tout “accord de coopération monétaire” avec la France. SORTONS DU FRANC CFA POUR GARANTIR UN AVENIR AUX GÉNÉRATIONS FUTURES. DIEU NE NOUS PAS CRÉÉS POUR SERVIR ÉTERNELLEMENT LES AUTRES, POUR LES ENRICHIR PENDANT QUE NOUS CROUPISSONS DANS LA MISÈRE.

    SORTONS DU FRANC CFA !

    AYONS LE COURAGE D’ÊTRE LIBRES !

    • La monnaie à elle seule ne suffit pas à créer la développement fut-il humain. Le développement est lié à des politiques économiques viable et une gouvernance vertueuse et humaine. Quelque soit votre monnaie, si vos structures de développement ne sont viables et solides accompagnés d’une bonne gouvernance, vous ne vous développerez pas. Et attention, aucune monnaie au monde n’est la panacée au développement. Et donc arrêter de tout mettre sur le franc CFA, cette monnaie n’a pas réussi avec les autres mais pas la Côte d’Ivoire qui vient de dépasser le Ghana cette année 2023 avec un PIB avoisinant les 77 milliard d’euro pour une population de 29 millions, moins que les 35. Millions de Ghanéens. Soyons objectifs. Tout dépend des politiques économiques.la multiplicité de monnaie n’est pas aussi la solution pour nos micro état. Seul un regroupement avec un marché économique consistant nous permettra de soutenir une monnaie viable et fiable.

    • SORTONS DU FRANC CFA ! AYONS LE COURAGE D’ÊTRE LIBRES !

      C’est le travail qui libère l’Homme, pas le boucan. Le Mali est le seul pays qui a quitté le franc CFA, puis est revenu à cette même monnaie diabolique… Ça veut dire ce que ça veut dire. Pour avoir expérimenter la sortie avec fracas, puis pris bon goût au retour sans vergogne, nous devons maintenant avoir la décence de laisser d’autres épiloguer sur l’utilité du franc CFA. Car nous manquons cruellement de légitimité dans ce débat.

      Pensées rebelles.

      • Rebel: “Le Mali est le seul pays qui a quitté le franc CFA, puis est revenu à cette même monnaie diabolique… Ça veut dire ce que ça veut dire”.

        On entend cette rengaine encore, et encore, et encore, et encore… C’est sans fin. C’est comme si les gens n’ont aucun autre argument que celui-là. Et pourtant ce raisonnement est tout aussi bancal que les autres, surtout que les gens ne se donnent jamais la peine d’aller voir ce qui s’est réellement passé. J’y reviendrai plus bas, mais auparavant, je voudrais poser les questions suivantes, car il faut toujours argumenter et encore argumenter.

        1. Le fait que le Mali soit sorti du franc CFA et y soit retourné, veut-il dire que c’est la preuve définitive et indiscutable que nous ne devons pas sortir du franc CFA?

        2. Qu’est-ce qui nous prouve que le Mali ne s’est pas trompé, n’a pas commis une erreur en retournant au franc CFA? Est-ce que dans la vie on ne fait pas des erreurs et le retour au franc CFA n’en est-il pas une?

        3. Jusqu’à présent, à cette date où j’écris ces lignes, qu’est-ce qui prouve que le retour du Mali au franc CFA a été bénéfique pour le pays sur le plan du développement économique? Le retour du Mali au franc CFA lui a-t-il garanti un meilleur développement économique qu’il n’aurait pas pu avoir s’il avait gardé sa monnaie?

        4. Le Mali est retourné au franc CFA en 1984, mais 40 ans plus tard, oui, 40 ans plus tard, le Mali est-il plus développé que s’il avait gardé sa monnaie?

        5. Parmi les 54 pays africains, le Mali est 48eme en termes de développement humain: si tant est que le retour au franc CFA était une bonne chose, comment se fait-il que le retour du Mali au franc CFA ne lui a pas garanti un rang plus honorable 40 ans après être retourné au franc CFA? (Voir ici: https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_African_countries_by_Human_Development_Indexhttps://en.wikipedia.org/wiki/List_of_African_countries_by_Human_Development_Index).

        Maintenant, examinons les faits. Le Mali est sorti du franc CFA le 1er juillet 1962 et bien évidemment, la France ne le lui a pas pardonné et nous savons ce qui s’est passé par la suite. Modibo Keita a été renversé comme tous ceux qui ont osé toucher au franc CFA à l’exception de Sékou Touré. Mais comme on le sait, la France a essayé maintes et maintes fois de renverser et d’assassiner Sékou Touré et a lamentablement échoué maintes et maintes fois. Comme disait celui qui a lu l’oraison funèbre de Sékou Touré: “Aucun ennemi n’a jamais eu raison de lui”.

        Bref! Le Mali a abandonné sa monnaie nationale et est retourné au franc CFA le 1er juillet 1984. Mais ce qu’on ne nous dit jamais, c’est qu’il s’agit là de deux décisions différentes prises par deux régimes différents. Le régime de Modibo Keïta qui battait sa propre monnaie et le régime de Moussa Traoré, qui est retourné au franc CFA 16 ans après avoir renversé Modibo Keïta.

        Ces deux régimes étaient-ils les mêmes et avaient-ils les mêmes orientations politiques? A cette question, à moins d’être malhonnête, on est obligé de répondre non. Le régime de Modibo Keïta était un régime qui se voulait progressiste, sinon socialiste et qui était proche du Bloc de l’Est. Or, sans avoir rompu totalement avec cette tradition, le régime de Moussa Traoré était différent. Donc que ces deux régimes aient pris des positions différentes en matière monétaire n’a rien d’étonnant.

        2. Quelle a été la raison invoquée pour décider d’abandonner le franc CFA en 1984? La raison principale était le taux d’inflation qui était monté jusqu’à 25%. Or, un tel taux d’inflation, de nos jours, sans être banal, est assez courant et n’a jamais poussé aucun régime connu ailleurs dans le monde, autre que le régime de Moussa Traoré, à renoncer à battre sa propre monnaie. Par exemple, le taux d’inflation au Zimbabwe ces dernières années est monté jusqu’à 24.411% (oui, vingt-quatre mille quatre cent-onze pour cent); pourtant cela n’a pas poussé le Zimbabwe à renoncer à battre sa propre monnaie.

        Mieux encore, le Zimbabwe, qui a eu un taux d’inflation qui est monté jusqu’à 24.411%, est 17eme pays africain le plus développé devant le Mali qui a abandonné sa propre monnaie et qui est classé 48eme, soit 31 degrés en dessous du Zimbabwe.

        Nos économistes à qui les Français ont seulement appris à mémoriser et réciter leurs leçons comme on le fait avec le Coran, mais pas à se servir de ce qu’ils ont appris comme outil d’analyse de la réalité qui les entoure, nous font croire que le franc CFA aurait quelque chose de magique qui garantirait la stabilité monétaire contrairement à toutes les monnaies du monde, mais c’est faux. Le franc CFA n’est pas plus stable que n’importe quelle autre monnaie puisque nous savons que chez nous aussi les prix des biens, y compris le prix du condiment, montent et descendent comme partout ailleurs dans le monde. En réalité l’inflation est un phénomène inhérent à la monnaie dans le système où nous sommes. C’est un phénomène très courant qui arrive dans toutes les économies.

        D’ailleurs, la Guinée qui battait aussi sa propre monnaie a connu une inflation 10 fois plus forte puisque la France a fabriqué des tonnes de faux billets guinéens pour en inonder la marché du pays, faisant monter l’inflation de façon catastrophique. Sékou Touré a pourtant résisté et n’a pas abandonné sa monnaie pour autant.

        Bref! Cette histoire de retour au franc CFA n’est pas un argument solide pour nous prouver que nous devons rester dans la zone CFA.

        POUR MA PART, J’ESTIME QUE LE MALI A FAIT UNE ERREUR MONUMENTALE EN RETOURNANT AU FRANC CFA PUISQU’À L’ÉPREUVE ON VOIT BIEN QUE CELA NE LUI A RIEN RAPPORTÉ DE PLUS QUE S’IL AVAIT GARDÉ SA PROPRE MONNAIE.

        EN GARDANT SA MONNAIE, IL AURAIT AU MOINS GARDÉ SA SOUVERAINETÉ SUR SES FINANCES AU LIEU DE REMETTRE SON DESTIN DANS LES MAINS DE QUELQU’UN D’AUTRE.

        Or, on ne peut pas prétendre garder sa souveraineté sécuritaire tout en confiant sa souveraineté monétaire à quelqu’un car la France peut à tout moment décider de nous étouffer financièrement et paralyser le pays comme elle l’ a fait en 2011 avec Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire.

        Comment peut-on aller confier sa bourse et ses moyens de survie à quelqu’un et dire qu’on est indépendant? Il faut quand même avoir une certaine cohérence dans sa vie.

        • Ce n’est pas la monnaie qui développe un pays. Un pays se développe par sa productivité, ses investissements et ces choix de politiques judicieux et prévoyants , le tout dans une bonne gouvernance.

          • Sieben, votre analyse est pertinente. Rien à ajouter, ce n’est que du bon sens.

            Pensées rebelles.

  3. Les drogues la cocaine Colombienne (Ouattara, Emballo, Bazoum, Nana, Sall) sont revenus a la raison mais l’histoire et les peuples Africains vont les juger!

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