Le Président sortant de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africains (UEMOA), Soumaila Cissé a tenu une conférence de presse le mercredi 15 juin dernier à l’hôtel Laïco de Bamako. Cette conférence de presse s’est tenue dans le cadre du bilan de la fin de sa mission en tête de l’UEMOA. Il s’agissait pour lui de faire, face à la presse, le point de ses huit ans au service de l’intégration.
L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est sans doute la meilleure réponse aux besoins économiques des huit Etats membres (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Niger, Burkina Faso et Guinée Bissau). L’UEMOA occupe une superficie de près de 3,5 millions de km2 ; compte actuellement une population de plus de 95 millions d’habitants ; 60% de la population vivent au seuil de la pauvreté ; le PIB de l’union s’élève à 69 milliards de Dollar et sur ses huit pays, trois n’ont pas de façades maritimes.
De sa création en 1994 (suite à la tragique dévaluation du Franc CFA) à nos jours, l’UEMOA a su joindre reformes structurelles et édifications tangibles dans le but d’une nouvelle ère d’intégration économique prospère. Le Président sortant de la Commission de l’union, Soumaila Cissé effectue actuellement une tournée de fin de mission dans les huit Etats membres. Depuis huit ans à la tête de la Commission de ladite union, Soumaila Cissé est un économiste malien d’une grande notoriété qui a mis son savoir-faire au service de l’économie et de l’intégration ouest-africaine. C’est un Soumaila Cissé plus fier que jamais qui énumérait les résultats obtenus. Un bilan qu’il estime fort encourageant, dans l’ensemble, même si les résultats obtenus ne répondent parfois pas exactement aux attentes.
Mais, force est de reconnaître que ce bilan de l’UEMOA en fonction des objectifs qui lui ont été assignés, s’évalue en termes de croissance économique, des échanges commerciaux et des critères de convergence. Après un bref rappel des décisions importantes prises lors de la dernière Session extraordinaire de UEMOA à Lomé, notamment celle de la nomination du nouveau Gouverneur de la BCEAO et celle du Malien Seydou Cissouma en qualité de Commissaire, il a essentiellement axé son intervention sur les réalisations de l’UEMOA au Mali au cours des six dernières années.
L’Union a globalement investi 113 milliards de nos francs entre 2004 et 2010 à travers plusieurs versements compensatoires pour des projets économiques intégrateurs. Parmi ces réalisations, on peut noter les infrastructures routières et ferroviaires, les infrastructures agricoles, les infrastructures électriques, les infrastructures immobilières avec le projet de construction du Parlement de l’UEMOA à Bamako à hauteur de quinze milliards de FCFA, entre autres. Et les non-moins importants restent les subventions faites aux Ministères et aux différentes Associations et ONG du Mali. Il est important de noter que la lutte contre la vie chère et le soutien aux populations victimes des inondations ont été au centre des préoccupations de la Commission de l’UEMOA qui y a consacré environ deux milliards de FCFA.
A la question de savoir pourquoi jusqu’à présent son successeur n’a pas encore été nommé, M. Cissé explique clairement que la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, actuellement dirigée par Faure Gnassingbé Président du Togo, est en train d’étudier deux propositions. En effet, A en croire Soumi, le Sénégal et le Niger ont tous deux fait des propositions et c’est à ladite Conférence d’apprécier. Ce qui est sûr, c’est qu’au 1er septembre prochain, on connaîtra le nouveau président de la Commission de l’UEMOA. «L’UEMOA s’est, depuis sa création, attelée à faire en sorte que les projets d’intégration économiques soient en concordance avec un monde en perpétuelle mutation. Pour mieux préparer la décennie à venir, nous avons ainsi réuni un Panel de haut niveau pour tracer les grandes options stratégiques de l’Union à l’horizon 2020», a-t-il conclu.
Rokia DIABATE