Les autorités de Bamako ont intenté une action en justice contre les sanctions commerciale et financière décidées par la CEDEAO depuis le 9 janvier dernier. D’après les avocats des autorités en place, cette initiative vise à obtenir une levée des sanctions. Evoquant une ‘’illégalité absolue” de ces mesures contraignantes, les avocats ont indiqué avoir déposé depuis le 15 février, deux plaintes auprès de la Cour de justice de l’UEMOA. La première demandant l’abrogation des sanctions de l’UEMOA et la seconde la suspension de leur application en raison de leur impact négatif sur la population.
A cause de ces sanctions, le Mali, interdit d’accès à ses comptes au niveau de BCEAO, cumule des arriérés de paiement concernant le remboursement de la dette contractée sur le marché régional portant sur plus de 54 milliards FCFA. Ce qui a entrainé la dégradation de sa note financière passant de CAA1 à CAA2, d’après une évaluation publiée le 4 février par Moody’s.
L’annonce de ces sanctions contre le pouvoir de Bamako continue de susciter des réactions diverses, surtout du soutien.
Cette sympathie envers le Mali s’explique en partie par la situation est extrêmement complexe depuis l’insurrection sécessionniste au nord et le coup d’État du 21 mars 2012 qui s’en est suivi.
Cette situation a engendré de nombreuses incertitudes, en particulier la mise en place des dispositions prises par l’accord d’Alger.
L’autre reproche que les soutiens du Mali font à cette organisation c’est son silence face à la dérive du régime IBK. Notamment il ne se passait pas un seul jour, sans que le front social ne connaisse, un préavis de grève, une grève ou un mouvement de protestation populaire du genre meeting, sit-in, marche, voire une grève de faim. D’un secteur à un autre, le mécontentement, et le désarroi se font sentir avec force, et mettent plusieurs services publics en état de veille. Le gouvernement passe plus de temps à tenter de désamorcer une situation qu’il a créé, plutôt que de s’occuper réellement des préoccupations du peuple.
Aujourd’hui, nous vivons dans le cycle tumultueux des révolutions démocratiques avec son petit manuel de coup d’Etat citoyen. De ces pouvoirs civils élus démocratiquement, les peuples de l’espace ont plus le sentiment de pouvoirs issus tripatouillage, de bidouillages, de corruption et de sauvegarde des intérêts d’un clan.
Avec, cette nouvelle génération, les urnes ne seront plus une garantie contre les accidents démocratiques.
A la vérité, les dirigeants africains seront condamnés à prévoir… l’imprévu démocratique. La légalité démocratique ne compensera jamais la légitimité démocratique.
M. Yattara