Dans le cadre de la revitalisation de la réforme Licence Master Doctorat (LMD), l’UEMOA, l’UNESCO et le Gouvernement malien ont tenu une conférence régionale du 5 au 8 septembre 2011 à l’hôtel Salam de Bamako, sous la présidence du Premier Ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
En ce 21ème siècle, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation technologique apparaissent comme les leviers majeurs de la réduction de la pauvreté et de la promotion du développement humain durable. Conscient de cette réalité et pour améliorer leurs aptitudes à participer pleinement à l’économie du savoir, plusieurs pays et régions du monde ont entrepris des reformes importantes pour revitaliser leurs systèmes d’enseignement supérieur et de recherche. C’est dans cette optique que les pays membres de l’UEMOA ont adopté le système LMD en juillet 2007, pour améliorer l’efficacité et la performance des institutions d’enseignement supérieur, assurer la reconnaissance internationale des diplômes délivrés au sein l’UEMOA et favoriser la mobilité des apprenants, des enseignants et des chercheurs sur la base de systèmes de diplômes reposant sur des référentiels de même type.
Selon le représentant de l’UNESCO, Juma Shabani, les pays de l’UEMOA ont pris plusieurs engagements pour faciliter la mise en œuvre de la réforme LMD. Il s’agit de l’application des normes internationales de qualité pour la délivrance des diplômes, la mise en place des mécanismes nationaux d’évaluation de la qualité des programmes, la création d’un mécanisme régional de suivi, de coordination et de mutualisation des bonnes pratiques ainsi que la promulgation avant le 31 décembre 2009 des dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires à la mise en œuvre de la réforme. En outre, explique Juma Shabani, l’UEMOA s’est engagée à accompagner le processus de passage au système LMD et la création d’un système d’assurance qualité à travers le projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES/UEMOA) conjointement financé par le Fonds Africain de Développement (FAD) et une contribution de l’UEMOA de 23,20 millions d’unités de compte.
Cependant, en dépit des résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme, les pays de l’UEMOA sont encore confrontés à des défis majeurs liés à la détérioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, au faible niveau de développement de la recherche, au manque de pertinence des programmes de formation et de recherche par rapport aux besoins et aux priorités des pays et à la faiblesse des dispositifs de gouvernance de l’enseignement supérieur.
Pour relever ces défis, l’UNESCO et l’UEMOA ont conçu un projet de renforcement des capacités des institutions d’enseignement supérieur et de recherche qui sera réalisé à travers trois stratégies majeures. Il s’agit de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, la mutualisation des meilleures pratiques mises en œuvre en Afrique et l’intégration des institutions de recherche dans les réseaux régionaux et internationaux d’expertise.
Ce projet d’une durée de trois ans est financé par l’UNESCO à hauteur de 6 milliards de Francs CFA. Il est mis en œuvre par l’UNESCO à travers le Bureau Multi-pays de Bamako. Il est attendu de cette conférence, l’élaboration d’un plan d’action pour la mise en œuvre du projet. Ce plan d’action sera bâti sur la base de la situation réelle de l’enseignement supérieur et de la recherche dans l’espace UEMOA et des meilleures pratiques mise en œuvre en Afrique et dans les autres pays du monde. Ainsi, le plan d’action sera soumis à une analyse approfondie aux Ministres de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et aux Ministres en charge de la Communication et des Nouvelles Technologies lors d’un panel qui aura lieu très prochainement.
Oumar KONATE