Le Marché régional des titres publics (MTP) constitue de plus en plus un moyen incontournable pour les États membres de l’Uémoa pour couvrir leurs besoins croissants. Dakar a ouvert ses portes aux acteurs intervenant dans ce secteur du 8 au 10 janvier. Ces rencontres, deuxième édition, étaient initiées par l’agence Umoa-titres.
543,8 milliards FCFA. Une grosse somme qui, pourtant a pu être mobilisée par le Mali en 2019 sur le Marché régional des titres publics (MTP) via ses différentes émissions des titres pour soutenir ses projets de développements et son économie.
Pourquoi les pays préfèrent passer donc sur le marché des obligations ? La réponse est toute simple, selon les financiers. Une seule banque n’a pas la possibilité de satisfaire à tous les besoins des Etats, qui sont de plus en plus élevés. S’adresser au marché régional est vu par les banques, les principaux souscripteurs de ce marché, comme un moyen “qui permettra de mobiliser l’épargne interne au lieu d’aller faire recours à la dette internationale”.
Ils étaient nombreux, ces acteurs intervenant sur le marché régional des titres publics de l’Uémoa réunis du 8 au 10 janvier à Dakar, autour de ces enjeux du développement de ce marché régional et de la dette souveraine à la deuxième édition des rencontres du MTP organisée par Umoa-titres.
Séminaire de formation, panels, et focus pays, chaque cadre d’échange durant ces trois jours a mis un cran sur la place qu’occupe le marché des titres publics dans le marché financier régional.
Avancées significatives
Depuis sa mise place en 2001, le marché des titres publics a enregistré des avancées significatives au plan institutionnel que réglementaire, selon Mamadou N’diaye, président du Conseil régional d’l’épargne public d’épargne public et des marchés financiers de l’Uémoa. Pour lui “l’apparition de l’Umoa-titres a été une décision extrêmement importante qui a permis d’asseoir une certaine discipline dans ce marché et également de mieux rendre performant ces opérations”.
Sur l’objectif visé par les huit Etats à la création du MTP, celui de faire en sorte que l’épargne mobilisé au niveau de l’union soit utilisé en faveur des économies, on peut se satisfaire des avancées qui ont été obtenues, avait-il souligné au cours d’un panel qu’il a eu à intervenir avec autres acteurs sur la place du marché des titres publics dans le marché financier régional “Les Etats sont assez présents aujourd’hui, tous les Etats de notre union recourent au marché que soit par voie d’adjudication ou de syndication, les ressources mobilisées sur ce marché sont utilisées au financement des économies. C’est une avancée majeure que les Etats puissent mobiliser des centaines de milliards à des couts relativement satisfaisants et sur des maturité longues”.
Par ailleurs, selon le conférencier, les Etats ne peuvent pas rester sur ces aspects positifs et se réglorifier. Il y a des défis à relever, dit-il, sur la faiblesse de la liquidité, l’étroitesse de la base des investisseurs, le coût des transactions ou même sur la fiscalité. “C’est autant de défis qui nous interpellent, mais je les prendrai comme des opportunités à exploiter parce que je considère qu’un marché ça se construit. Si on regarde des avancées qu’on a noté, c’est de dire qu’il faut apprécier le marché et avoir des approches qui permettent de le construire progressivement”.
La dynamisation et la modernisation du marché régional des titres publics, c’est l’objectif que se voulait attaquer l’Umoa-titres, à travers l’organisation de ces rencontres annuelles, qui est désormais inscrit comme un évènement estime les professionnels du secteur. Les rencontres ont vu la participation de plus 150 participants venus de la zone Uémoa et d’ailleurs.
Année record
Les rencontres de Dakar ont permis également d’évaluer le bilan de l’exercice écoulé de l’Agence régionale d’appui à l’émission et de la gestion des titres publics des Etats membres de la zone Uémoa (l’Umoa-tires).
Après deux années remplies d’incertitudes et d’ajustements, 2019 a été une année record avec 3 420 milliards mobilisés sur le marché pour le compte des huit Etats de l’Uémoa selon son directeur général Adrien Diouf. Avant d’ajouter l’agence va renforcer ces acquis cette année par le renforcement de l’efficience du marché des titres publics, l’élargissement de la base des investisseurs régionaux et aussi l‘attractivité des investisseurs hors zone.
Dans le calendrier consolidé des émissions de 2020, 4 039 milliards de FCFA seront mobilisés par Umoa-titres pour le compte des Etats. A noté que depuis 2014, l’agence a mobilisé sur le marché régional des titres publics 17 000 milliards de FCFA
Kadiatou Mouyi Doumbia
(envoyée spéciale à Dakar)
Émissions des titres publics :
Le Mali va mobiliser 667 milliards de FCFA en 2020
Pour 2020, l’Etat du Mali compte mobiliser sur le marché régional des titres publics le montant de 667 milliards de CFA.
C’est à Dakar, à la deuxième édition des rencontres du marché régional des titres publics, ténue la semaine dernière, que le Mali a présenté son calendrier des émissions de titres publics pour 2020. La délégation était conduite par le directeur national de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique, Sidi Almoctar Oumar.
Pour cette année, le Mali table sur 667 milliards de FCFA sur le marché des titres publics. Une grande partie de cette enveloppe (soit 545 milliards de FCFA) va être mobilisée par des émissions de titres publics sous forme d’obligations du trésor. Le reste du montant, (soit 122 milliards de CFA) sera mobilisée sous forme de bons du trésor. Ces émissions s’effectueront au cours des quatre trimestres.
Le programme indique également une émission d’emprunt obligataire par Appel public (APE) de 100 milliards de FCFA d’une maturité de huit ans. Aussi, le Mali procédera, informe-t-il, à des remboursements en capital d’environ 403 milliards de FCFA.
Dans ses orientations budgétaires pour l’année 2020, le Mali prévoit de consacrer ces ressources aux priorités de gouvernement conformément définit dans le cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (Credd) 2019-2023.
Les efforts seront de même mis sur la poursuite des investissements publics afin pallier le déficit en infrastructures précisément pour désenclaver l’intérieur et l’extérieur du pays et l’amélioration de la mobilisation des ressources fiscales.
Les perspectives macroéconomiques, quand elles, s’annoncent favorables en 2020 note le calendrier. Le taux de croissance en 2020 prévu est de 5 %.
Les émissions de titres publics avaient permis de lever sur le marché financier régional 2019, 543,8 milliards de FCFA en 20 émissions soit 126,5 milliards FCFA en bons du trésor et 417,3 milliards FCFA en Obligations du Trésor.
Kadiatou Mouyi Doumbia
(envoyée spéciale)