A la fin des travaux du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de l’UEMOA à Lomé au Togo le 30 mai dernier, la Côte d’Ivoire a remplacé le gouverneur Philipe Dacoury Tabley de la BCEAO par Tiémoko Koné Meyliet. A défaut de trouver un successeur consensuel à notre compatriote Soumaïla Cissé. Les Chefs d’Etat ne sont pas parvenus à départager le Sénégalais El Hadj Abdou Sakho, le Nigérien Malam Annou et le Guinéen de Bissau Paolo Gomes. Finalement, Soumi a été contraint de garder le poste jusqu’à ce que les protagonistes s’entendent sur un choix qui va le remplacer en septembre.
Pour une population totale de 93,6 millions d’habitants, l’UEMOA présente un produit intérieur brut (PIB) de 32.637,2 milliards de FCFA. L’union est composée de huit pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo avec comme locomotive la Côte d’Ivoire.
La crise en Côte d’Ivoire et les principaux défis au développement de l’espace communautaire ont été les plats de résistance du sommet extraordinaire de l’union au Togo. Déjà au cours d’une conférence de presse tenue le 29 mai 2011, à l’hôtel Sarakawa de Lomé, Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’Uemoa disait ceci : «Cette rencontre nous permettra d’évaluer les conséquences de la crise ivoirienne et ses impacts sur les plans politique, économique et social, tant sur la Nation ivoirienne elle-même que sur les Etats de la sous-région. L’économie de la Côte d’Ivoire représente à elle seule plus de 35% du Pib (Produit intérieur brut) de la sous-région. Donc, vous mesurez l’importance de la partition que joue ce pays. Maintenant, le problème militaire est réglé. Nous avons négocié avec le Fmi (Fonds monétaire international) quant à la relance de l’économie ivoirienne. Nous sommes en train de mener également des actions de plaidoirie auprès d’autres bailleurs. Toutefois, nous (Uemoa) ne resterons pas les bras croisés ». Puis, il a annoncé : «Nous ferons un don de deux milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire à ce sommet pour appuyer le processus " Vérité et Réconciliation’’, afin que la paix règne dans ce pays». En concluant, il disait : «à ce problème ivoirien qui est au programme, viennent se greffer d’autres comme ceux liés à la crise économique, financière, alimentaire, énergétique, les changements climatiques, etc., qui seront également débattus».
L’autre sujet phare de la rencontre extraordinaire de l’Uemoa de ce 30 mai 2011 était la nomination d’un nouveau Gouverneur de la Bceao (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et d’un nouveau Président de la Commission de l’Union : «Ce lundi, un nouveau gouverneur de la Bceao sera élu. Pour l’heure, c’est un Ivoirien qui a les faveurs des pronostics. La Commission dont je suis le Président est à la fin de son mandat. Nous allons faire le point sur notre parcours et dégager les défis à relever afin que le nouveau bureau qui sera élu lors de ce sommet soit mieux orienté. Un Sénégalais et un Nigérien sont aussi en course. L’avenir nous éclaircira », avait dit Soumi champion. En attendant le prochain sommet ordinaire de l’Uemoa prévu en mars 2012, le poste de président de la commission se dispute. A la suite de l’excellent bilan réalisé par notre compatriote Cissé. Ils sont trois protagonistes (cités ci-dessus) à en disputer. N’étant pas parvenu à les départager, les Chefs d’Etat ont donné le feu vert au Champion de s’y étendre.
Aux dernières nouvelles, il paraîtrait qu’il a été décidé de proroger le mandat de Soumaïla Cissé jusqu’en septembre, date à laquelle il devra faire la passation avec son successeur.
En attendant, au Mali, l’Adéma Pasj est en train de se chercher un porte-étendard, IBK se défile pour redorer son blason, le Pdes cherche un point de chute.
B. DABO