Le taux de bancarisation dans l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) est faible et se trouve entre 3 et 7% alors qu’il avoisine 99% dans certains pays et se situe à 50 ou 60% dans la région du Maghreb. Pour corriger cet état de fait, la BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) entame une vaste campagne populaire. Objectif : Atteindre un taux de bancarisation de 20% dans l’espace UEMOA.
Dans les sept pays de l’espace Uemoa que sont le Benin, le Burkina Faso, la Cote d’ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Sénégal et le Togo, le taux de bancarisation, c’est à dire le pourcentage de la population qui utilise les services d’une banque, est estimé à ce jour à moins de 10%. Et l’utilisation des moyens de paiement fiduciaires gagnent de plus de plus de terrain au détriment des moyens scripturaux dans les transactions. Selon les responsables de la BCEAO il y a plusieurs facteurs socioéconomiques bloquants notamment la crise du système bancaire qui a engendré une sérieuse perte de crédibilité, le faible revenu des populations, l’analphabétisme, la méconnaissance du système bancaire, l’éloignement des structures, les longues procédures, les coûts élevés de service et souvent aussi le manque d’information.
« Le Mali a réalisé un exploit avec la multiplication des guichets et agences à travers le pays. Le nombre des agences est passé de 143 en 2006 à 286 en 2010, soit un taux de bancarisation de 6,6% qui classe le Mali au 2ème rang derrière le Togo (12,6%) et devant le Sénégal (6,4%), le Bénin (5,4%) et la Côte d’Ivoire (4,4%) », fait remarquer le directeur général de la BOA (Banque of Africa) Mali, Mamadou Séné. Un taux jugé insuffisant par le directeur général de la BOA Mali, à cause justement du faible taux de revenu et la part importante du secteur informel.
Sensibilisation
Pour changer cette donne la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), en collaboration avec le Groupement interbancaire monétique (Gim-Uemoa), créé en 2003, ont initié le projet de sensibilisation sur l’apport de la monétique dans la zone Uemoa. Ainsi au Mali, Parvenir à un taux de bancarisation de 20% à l’horizon 2012, c’est toute l’ambition affichée par l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF).
Pour Mamadou Sène, l’Etat doit promouvoir la bancarisation en créant la banque de la poste. Il incite aussi les banques à faciliter l’ouverture de compte. L’implication des acteurs publics et privés de la zone devient déterminante dans le processus de développement du secteur bancaire. « Le développement des échanges commerciaux ainsi que la croissance économique des Etats les plus avancés ont été toujours accompagnés par le développement des moyens de paiement électronique », note le directeur général du Gim-Uemoa, Blaise Ahouantchédé.
Afin de dynamiser le système bancaire au Mali, pour passer du taux de bancarisation de 10% à 20%, à l’horizon 2012-2013, l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers en partenariats avec la Banque Centrale, le Ministère des Finances et l’ensemble de la communauté financière, organise une journée de banquiers. L’objectif est de sensibiliser le grand public sur l’importance de la bancarisation, un outil d’intégration sociale donc un accélérateur de la croissance économique selon Mamadou Sène.