Très attendu, le 15ème sommet des Chefs d’Etat de l’Union Monétaire Ouest Africain (UEMOA) de Bamako a répondu aux attentes. Tenu le samedi 22 janvier 2011 au Centre International de Conférence de Bamako, cette rencontre, au sommet de notre espace, a posé les jalons du règlement de la crise ivoirienne.
Exemple d’intégration sous régionale réussie en Afrique, l’UEMOA qui regroupe 8 Etats Ouest Africains ayant en commun le franc CFA, est aujourd’hui confronté à une crise politique qui secoue sa locomotive (Côte d’Ivoire). Après la rencontre des ministres des Affaires Etrangères à Bissau, l’honneur est revenu aux chefs d’Etat de plancher sur les questions brûlantes de l’actualité au sein de l’espace. Ainsi, les présidents du Bénin, du Togo, du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali et les premiers ministres du Niger et de la Côte d’Ivoire, et le ministre des affaires étrangères de la Guinée Bissau, ont participé à ce sommet important pour la résolution de la crise ivoirienne.
Parmi les temps de ce sommet, nous avons l’alignement des chefs d’Etat de l’union derrière la position des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Dans ce sens, il a été demandé à Laurent Gbagbo de céder le pouvoir de manière pacifique au président reconnu par la communauté internationale.
Dans le collimateur depuis un certain temps, le gouverneur de la BECEAO Philippe Henry Dacoury-Tabley, jugé proche de Laurent Gbagbo, a finalement été contraint à rendre le tablier. Il a été reproché à l’ivoirien de ne pas avoir fermé les robinets de la banque au président Gbagbo, conformément aux injonctions des responsables de l’union. A ce sujet, il a été demandé au président Alassane Dramane Ouattara, ancien gouverneur de la BECEAO de procéder à la nomination d’un nouveau gouverneur pour parachever le mandat ivoirien. En attendant, l’intérim sera assuré par le burkinabé Jean-Baptiste Compaoré.
De son côté, comme on pouvait si attendre, Gbagbo aurait rejeté la démission forcée du gouverneur Philippe Henry Dacoury-Tabley qu’il avait proposé en 2008. Avec une marge de manœuvre très limitée, les protestations du gouvernement Gbagbo n’auront aucun effet sur la décision des instances de l’union qui ne le reconnaissent plus comme président.
Pour beaucoup d’observateurs, le limogeage de Darcoury-Tabley contrarie la volonté de l’actuel locataire du palais de Marcory de se maintenir illégalement au pouvoir.
Sur le plan institutionnel, annoncé partant, l’actuel président de la commission, notre compatriote Soumaïla Cissé a été félicité pour service rendu avant de le confirmer temporairement en attendant le prochain sommet des Chefs d’Etat prévu à Lomé.
Au titre de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le béninois Christian Adolendé, président de la BIDC, Banque d’investissements et de développement de la CEDEAO a été désigné comme remplaçant d’Abdoulaye Bio Tchané, sous réserve que la candidature de ce dernier à la présidentielle de son pays soit validée par la Cour constitutionnelle.
A la lumière de ces résolutions du 15ème sommet des chefs d’Etat de l’UEMOA, tout porte à croire que l’option de l’asphyxie économique semble privilégier contrairement à celle militaire.
Tout point de vue, l’étau se resserre jours après jours autour d’un Laurent Gbagbo déterminé à défier le monde.
Lemzo Diallo