Soumaïla Cissé, le président sortant de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui vient de signer son retour triomphal au bercail, après deux mandats passés à la tête de l’union, a-t-il déjà des ennuis sur sa gestion ? En tous cas, sa gestion est au centre d’une polémique alimentée par la presse malienne et sénégalaise au sujet des fonds apportés par l’AFD pour la réalisation de forages dans les pays de l’UEMOA.
Le sujet est sur toutes les lèvres et les journaux en font leur chou gras. Qui pour révéler, qui pour démentir, les commentaires vont bon train sur la gestion en 2009, de 5 milliards de FCFA accordés à l’UEMOA par l’Agence française de Développement (AFD).
Selon ces informations, Soumaïla Cissé aurait laissé à son successeur, l’ancien Premier ministre sénégalais, Cheick Hadjibou Soumaré, un gros passif né d’un financement fictif de forages au Sénégal avec l’argent de l’Agence française de Développement (AFD). Si la situation n’est pas élucidée sur le montant de 5 milliards de FCFA accordé par l’Agence française de Développement, l’UEMOA risque de perdre l’appui de ce partenaire important. Selon un confrère sénégalais, le successeur du Malien Soumaïla Cissé, va « devoir rapidement trouver des justificatifs à des travaux hydrauliques prétendument financés au Sénégal ou alors rembourser au plus vite l’Agence française de Développement d’au moins 5 milliards de FCFA ».
Selon Le Quotidien du Sénégal, l’UEMOA a des difficultés à justifier ces dépenses : « Selon des informations recueillies auprès des personnes proches de la Coopération française, l’AFD a noté que le montant que l’UEMOA a déclaré avoir consacré à l’hydraulique était plus important que celui inscrit au budget de l’institution. De plus pour les travaux des forages déclarés avoir été accomplis au Sénégal, des enquêtes opérées par les agents de l’AFD sur le terrain dans ce pays, ont mis à jour certains trous qui n’avaient aucune goutte d’eau, quand on pouvait voir des travaux ». Pour ces agents, il n’y a pas de justificatif valable pour le montant décaissé, selon le confrère.
A Bamako, l’affaire est prise au sérieux par le candidat Soumaïla Cissé. L’ancien président de la Commission de l’UEMOA n’a pas tenu une conférence de presse, mais ses services de communication ont rencontré le vendredi 17 décembre, une vingtaine de Directeurs de publication dans les locaux de l’agence de communication DFA Communication, sise à ACI 2000 (KOACI n’y était pas). Pour eux Soumaïla Cissé est sans reproche, il n’y a aucun programme fictif de financement de forages par l’UEMOA au Sénégal. C’est un ancien commissaire sénégalais mécontent pour avoir été remplacé par le successeur de Soumaïla Cissé à la présidence de l’UEMOA, qui serait à la base des accusations, ainsi que des articles de presse au Sénégal. Pour la cellule de Communication, l’ancien Commissaire sénégalais, El Hadj Abdou Sakho pense que Soumaïla Cissé est pour quelque chose dans son remplacement à l’UEMOA par l’ancien Premier ministre. Un droit de réponse du directeur de l’Environnement et de l’Eau de la Commission de l’UEMOA devait être adressé au journal sénégalais.
L’institution financière de la Coopération française a l’habitude de verser annuellement dans les caisses de la Commission un appui budgétaire de 20 millions d’Euros, équivalent à 13 milliards de FCFA. Ce financement qui se fait dans le cadre d’une convention de contribution est renouvelé régulièrement sur la base de justificatifs de dépenses. A Bamako, l’affaire des forages fictifs du Sénégal apparait comme un tonnerre dans un ciel serein, d’autant que l’ancien président de la Commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé est candidat à la présidentielle malienne de 2012. Candidat malheureux de l’ADEMA en 2002, il avait mis ATT en ballotage, qui l’a battu au second tour grâce à l’alliance de certains partis comme le RPM, le CNID, le PARENA.