L’Union économique et monétaire ouest africaine a initié, on se rappelle, un programme d’hydraulique villageoise visant à contribuer durablement à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus défavorables par la mise à disposition de 8000 points d’eau pour la consommation humaine. Pour la réalisation de ces forages au Sénégal, des informations erronées faisaient état de financements fictifs auxquels des justificatifs n’ont pu être trouvées. Les auteurs d’une telle allégation mensongère entendaient mettre dos à dos Soumaïla Cissé président sortant de la Commission de l’UEMOA et l’Agence française de développement (AFD) pourvoyeuse en fonds du projet. Le montant incriminé s’élevait à 5 milliards de nos francs. Mais le pot aux roses fut découvert.
Il faut savoir que l’AFD intervient annuellement à hauteur de 20 millions d’euros soit 13 milliards de FCFA à titre d’appui budgétaire à la commission de l’UEMOA dans le cadre d’une convention de contribution renouvelée sur la base de pièces justificatives de dépenses.
Selon des détracteurs, l’UEMOA aurait des difficultés à justifier les dépenses prétendument engagées pour des travaux d’hydraulique au Sénégal. Mais le démenti a été apporté par le directeur de l’environnement et de l’eau. Malick Diallo, puisqu’il s’agit de lui, a, dans un droit de réponse adressé au journal en question, affirmé que ledit programme est exécuté dans chaque Etat membre par une agence d’exécution jouant le rôle de maître d’ouvrage délégué à travers une convention signée entre l’Etat bénéficiaire, la Commission de l’UEMOA (Maître d’ouvrage) et le maître d’ouvrage délégué choisi d’un commun accord. Il s’est avéré qu’au Sénégal, l’Agence d’exécution est l’AGETIP. Mieux, pour Malick Diallo directeur de l’environnement et de l’eau, les ressources financières pour la réalisation des ouvrages sont versées par la commission de l’UEMOA dans un compte bancaire exclusivement dédié à la réalisation du projet. Il faut aussi préciser que le programme a démarré dans les huit Etats de l’Union avec une phase pilote portant sur la réalisation de 3000 forages positifs équipés de pompe à motricité humaine (PMH)
La réalisation de 300 forages étaient prévue au Burkina, au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Guinée – Bissau, au Sénégal, au Togo, et 350 au Mali et au Niger. Soit un total de 2500 sur 3000, les 500 restants devant être affectés aux pays qui auraient fini les premiers à raison de 100 forages supplémentaires par pays. Ici, les pays bénéficiaires sont le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Niger et le Togo.
Le cas du Sénégal
Notre voisin des bords de l’Atlantique a entièrement réalisé les 300 forages de la première phase et a sollicité la commission de l’UEMOA pour la réalisation de 150 forages supplémentaires. Le montant du financement de cette opération s’élevait à 5 514 480 000 FCFA. Conformément à l’article 9 de la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée confiée à AGETIP – Sénégal, une première tranche de 30% du montant total est versée à la signature en vue du démarrage des travaux ; ensuite une 2e tranche de 50% à l’adjudication des marchés de forage et de construction des châteaux d’eau et une dernière tranche après justification des 80% des décaissements effectifs des deux premières tranches. Mais l’information majeure à signaler, c’est que sur le projet de 150 forages au Sénégal, il y eu des divergences de vue avec l’AFD, pas sur le fait que les forages n’existent pas, mais parce que ces forages sortaient du cadre des 3000 prévus sur la première phase sur l’aide budgétaire française. De là à conclure que le président sortant de la commission a financé des projets fictifs, il y a un pas que certains ont allègrement franchi.
Comme on le voit, Soumaïla Cissé n’intervient pas directement dans la réalisation des forages sans oublier que l’argent est versé dans un compte spécial conçu à cet effet. Toute chose qui blanchit notre compatriote..
Oumar Ouattara