Suivi agro-hydro-météorologique opérationnel de la champagne agricole : MaliMétéo est à l’honneur pour partager ses expériences avec 6 pays du CILSS

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Dans les pays du Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), notre pays à travers l’Agence nationale de la météorologie (MaliMétéo) est reconnu comme un pays exemplaire en matière de suivi agro-hydro-météorologique opérationnel de la campagne agricole. C’est dans ce cadre là que le MaliMétéo a accueilli du 02 au 04 août une forte délégation venue des 6 nouveaux pays adhérents au CILSS (Guinée Conakry, Liberia, Coté d’Ivoire, Togo, Benin et Ghana) et les responsables du Centre régional AGRHYMET pour un voyage d’études afin de leur permettre d’enquérir de son expérience.

Cette délégation, pendant son séjour à Bamako, a eu un échange riche avec les agents du MaliMétéo sous la houlette de son Directeur général Djibrilla A. Maiga ; elle a eu une rencontre avec les paysans utilisateurs de l’information agro-météorologique à Ouéléssébougou, commune située à environ 85 kilomètres de Bamako et une audience avec le ministre de tutelle.

A cet effet, une forte délégation s’est rendue, le jeudi 02 août 2017, à Ouéléssébougou. Elle était pilotée par le Chef Bureau à l’alerte précoce du MaliMétéo, Cheick Oumar Keita ; le Président du Groupe de travail pluridisciplinaire d’assistance météorologique au monde rural (GTPA), Moussa Sidibé ; le Chef volet formation continue de l’Office de haute vallée du Niger (OHVN), Mamadou Diarra ; le Chargé de la communication et des relations avec les publics, IsaieSomboroet le Chef de Mission des 6 pays (Guinée, Liberia, Coté d’Ivoire, Togo, Benin et Ghana), Dr. Abdou Ali, expert hydrologue du Centre régional AGRHYMET de Niamey (Niger). C’était à 10h que la délégation a été reçue dans la cour de l’OHVN par son Chef secteur, Yacouba Tangara, accompagné de plusieurs paysans utilisateurs de l’information agro-météorologique venus de 15 villages de la commune rurale de Ouéléssébougou.

Après l’installation et la présentation des participants, le Chef bureau à l’alerte précoce du MaliMétéo, Cheick Oumar Keita a planté le décor de la rencontre en précisant son objectif et le but recherché. Prenant la parole, le Chef du secteur OHVN à Ouéléssébougou, Yacouba Tangara a souhaité la bienvenue à ses hôtes notamment la délégation étrangère. Il a exprimé que c’est un honneur pour eux que la Direction de l’Agence nationale de la météorologie (MaliMétéo) choisisse Ouéléssébougou pour partager ses expériences avec 6 pays adhérents au CILSS. Et de présenter la commune en mettant l’accent sur ses potentiels agricoles.

C’était à Mme Salimata Samaké du Village de Tamala d’être la première a expliqué ses expériences. Elle a raconté qu’avant que les informations de l’Agro-métrologie du MaliMétéo ne leur soient communiquées, les femmes travaillaient dans l’incertain. « A l’époque, nous n’avions pas d’informations sur la prévision pluviométrique. La pluie gâtait nos travaux domestiques et on ne gagnait rien dans nos travaux champêtres car on ignorait la date du début et la fin de l’hivernage. Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu et au MaliMétéo à travers son information prévisionnelle. Avec l’information, notre récolte a eu l’augmentation et cela contribue à la cohésion sociale », a-t-elle narré. Et M. Diapadié Samaké d’ajouter qu’avant la collaboration avec le MaliMétéo ils faisaient leurs travaux champêtres dans l’hivernage sans repère. « Maintenant, chaque année, le MaliMétéo nous donne des consignes sur les dates du début et la fin de l’hivernage. Il nous accompagne souvent en nous indiquant selon le temps sur l’utilisation de la semence du cycle court et long parce qu’avec cette collaboration, notre rentabilité en coton et autre a augmenté. Il faut reconnaitre que chaque matin les paysans s’informent sur la prévision et ils fonctionnent avec ça », a-t-il témoigné. Retenons que plusieurs autres paysans observateurs ont bien entendu partagé leurs expériences avec les hôtes.

Satisfait par les échanges avec les paysans le Chef de mission de ce voyage d’études, Dr. Abdou Ali, expert hydrologue du Centre régional AGRHYMET de Niamey (Niger) a exprimé son allégresse en reconnaissant que la délégation est heureuse d’avoir effectué ce voyage au Mali. «Le Mali est reconnu par le CILSS et la CEDEAO comme un bon exemple en matière d’assistant agro-météorologie. Nous les participants, nous avons eu une bonne orientation, surtout nous avons découvert comment ça se passe au Mali. Après nos échanges riches avec la Direction du MaliMétéo nous voilà sur le terrain à Ouéléssébougou pour avoir la confirmation avec les vrais bénéficiaires qui sont les usagers. Et les échanges que nous avons eu avec les paysans confirment l’impact positif de cette expérience du Mali », a souligné le Chef de mission Dr. Abdou Ali, avant de rappeler que depuis la sécheresse dans les années 1973 les pays du sahel ont mis en place un mécanisme de gestion de cette variabilité pour le sahel. Il a ajouté qu’aujourd’hui le CILSS va au-delà de ses frontières classiques du sahel c’est-à-dire qu’il travaille avec des pays qui n’ont pas connu la sécheresse et afin qu’ils n’en connaissent jamais. « L’objectif de cette mission c’est exactement d’amener les nouveaux pays qui commencent maintenant à pouvoir inspirer à ce que le Mali a pu faire. Nous sommes très heureux que nous pussions faire ça au Mali », a-t-il précisé.

Quant au Directeur général de l’Agence nationale de la météorologie (MaliMétéo), Djibrilla A. Maiga, il a estimé que cette visite de reconnaissance du CILSS au MaliMétéo est une fierté pour notre pays. « Cela dénote les efforts fournis par le Gouvernement pour les appuis tendant à renforcer les capacités de l’agence à répondre aux besoins des producteurs ruraux qui font face à la variabilité du changement climatique », a-t-il soutenu.

Rappelons que le CILSS a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70. Il regroupe de nos jours treize (13) États membres dont : 8 États côtiers (Bénin, Côte d’ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 États enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 État insulaire (Cap Vert). Et le Centre Régional AGRHYMET qui a été créé en 1974 est une institution spécialisée du CILSS. Il est un Centre d’excellence et de référence dans les domaines de la formation et de l’information sur la sécurité alimentaire, la maîtrise de l’eau, les changements climatiques et la lutte contre la désertification dans le Sahel. Le Centre Régional AGRHYMET est un établissement public inter-étatique doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Il a un statut international avec siège à Niamey au Niger.

Seydou Karamoko KONE

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