Comme faits saillants du Rapport sur les risques mondiaux 2024, le rapport du Forum économique mondial identifie le changement climatique, les changements démographiques, la technologie et la géopolitique, comme des forces majeures déstabilisant le monde, avec de graves impacts sur les vies humaines en raison de conditions météorologiques extrêmes, de désinformation, de cyberattaques et de polarisation sociopolitique.
Le rapport du Forum économique mondial sur les risques mondiaux 2024 met l’accent sur l’impact variable et les délais de ces risques, soulignant la nécessité de stratégies d’atténuation et de préparation, compte tenu des effets cumulés des risques interconnectés.
Les risques identifiés par les experts du Forum et dont ils discutent pour y apporter des solutions sont essentiellement : la cyber-insécurité, les résultats négatifs de l’IA et les conditions météorologiques extrêmes, soulignant la nécessité de réduire les émissions, de progrès technologiques et de coopération mondiale.
Le rapport illustre comment ces risques sont interdépendants, les conflits exacerbant le changement climatique, les progrès de l’IA conduisant à des cyber-vulnérabilités et les facteurs économiques affectant la stabilité mondiale. Changement climatique, changements démographiques, technologie et géopolitique. Telles sont les “forces structurelles” changeantes qui rendent le monde moins stable, selon ce Rapport sur les risques mondiaux 2024 du Forum économique mondial.
Les événements météorologiques extrêmes, les changements critiques dans les systèmes terrestres (un nouveau venu cette année), la perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes sont les trois principaux risques à long terme présentés dans le Rapport sur les risques mondiaux en 2024. Ils sont interdépendants et se renforcent mutuellement.
Les conséquences, selon les rédacteurs du Rapport, affectent déjà des milliards de vies. Des conditions météorologiques extrêmes, la désinformation générée par l’IA, une crise du coût de la vie, des cyberattaques et une polarisation sociopolitique sont déjà à nos portes, soulignent-ils.
Cependant, précise le Rapport, l’impact et le calendrier de chaque domaine de risque sont différents, tout comme nos chances de les atténuer ou s’y préparer. Et lorsqu’ils sont combinés, les risques sont accrus. En effet, les conflits nuisent directement à la planète et empêchent une action collaborative indispensable pour lutter contre le changement climatique. De leur côté, les progrès de l’IA peuvent conduire à des cybervulnérabilités. Tandis que des taux d’intérêt élevés appliqués par le secteur bancaire et financier exposent les petites et moyennes entreprises ainsi que les pays lourdement endettés qui se trouvent projetés dans du surendettement.
Il est évident que le Rapport dresse un tableau sombre en ce qui concerne les risques de 2024. Mais il faut noter que leurs pires conséquences ne sont pas inévitables. Il suffit donc de mettre l’accent sur la prévention et au pire des cas, prévoir des mesures d’atténuations des effets inévitables.
Pour nous concentrer sur les risques liés à la cyberinsécutrité et à l’IA, nous allons ressortir leur importance et leur impact à travers les réactions des experts du forum économique mondial (voir les deux articles ci-bas).
Amadou Bamba NIANG, Journaliste et Consultant
Classement des risques ;
La cyber-insécurité, 4è à l’horizon 2 ans
Sean Doyle, responsable de la Cybercrime Atlas Initiative, Forum économique mondial : “Le développement technologique rend l’écart d’équité en matière de cybersécurité encore plus marqué au sein des pays et entre eux. Cela rend tout le monde plus vulnérable, même les organisations les mieux protégées. “
Selon Sean Doyle, les industries du monde entier sont au bord d’une transformation technologique. Les tendances en matière de cybersécurité et de cybercriminalité sont motivées par les évolutions technologiques. Pour lui, il est nécessaire de comprendre les implications immédiates, à moyen et à long terme de ces technologies pour la posture de cybersécurité de chaque organisation.
Sean Doyle, responsable de la Cybercrime Atlas Initiative, Forum économique mondial, poursuit ainsi : “Les technologies émergentes peuvent apporter des solutions à la cyberinsécurité, mais tout porte à croire que ces évolutions profiteront aux organisations et aux sociétés déjà les plus avancées et les mieux protégées contre les cybermenaces.”
Pour lui, l’écart entre les organisations capables de devenir cyber-résilientes et celles qui ne le peuvent pas se creuse. Par exemple, les cyberattaquants adoptent de nouvelles technologies, telles que l’Intelligence Artificielle (IA) générative outils, pour augmenter le nombre de marchés qu’ils peuvent cibler. Répondre à cela, précise-t-il, nécessite des investissements et l’acquisition de talents que de nombreuses organisations sont incapables de rencontrer ou ignorent. De ce fait, la proportion d’organisations capables soit de se protéger contre les cyberattaques, soit de se remettre d’une cyberattaque diminue.
Cet écart de cyberéquité, relève Sean Doyle, aura un impact social plus prononcé en 2024 en raison d’une convergence entre cybercriminalité et criminalité violente dans certaines régions. Par exemple, en août 2023, l’ONU a signalé qu’au moins 220 millions de personnes avaient été victimes de trafic en Asie du Sud-Est. Conséquence : elles étaient obligées de travailler pour gérer des escroqueries en ligne.
Alors que les organisations se précipitent pour adopter de nouvelles technologies, telles que l’IA générative, elles ne doivent pas perdre de vue les risques créés par les applications dans un futur proche, notamment d’autres technologies telles que l’informatique quantique.
Le développement technologique rend l’écart d’équité en matière de cybersécurité encore plus marqué au sein des pays et entre eux. Cela rend tout le monde plus vulnérable, même les organisations les mieux protégées, et les solutions collaboratives qui soutiennent ceux qui sont les moins capables de se protéger seront dans l’intérêt de tous.
ABN