Recherche scientifique au Mali : Une vingtaine de revues de Pr. Cheibane Coulibaly revisitées

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Dans le cadre de la commémoration du 700ème anniversaire du voyage d’exploration de l’Empereur du Mali Mandé Bukari dit Abubakari II, l’Université qui porte son nom célèbre l’événement pendant trois mois, allant du 1er  octobre au 31 décembre 2014. Le programme prévoit des collègues sur l’eau, conférences-débats en français et en Bamanankan,  la présentation d’une quinzaine de publication, des concerts…

Du 22  au 31 octobre 2014, à l’université Mandé Bukari sise à l’ACI 2000, le public bamakoise assiste à la présentation d’une vingtaine d’ouvrages dédicacés à des illustres personnes par le promoteur de l’établissement, Pr. Cheibane Coulibaly.

Après l’exposé de deux ouvrages, l’un sur la Décentralisation et le Développement local, puis l’autre sur les transformations de l’agriculture au Sahel, lundi 20 octobre, le Pr. Coulibaly a consacré la journée du mardi 21 octobre  à  deux autres séries de présentations. Il s’agit d’un autre sur le savoir et sa transmission chez les anciens bambara.

À ce propos, le Pr. Cheibane Coulibaly  dira que le savoir et sa transmission en milieu bamanan se passait par sociétés d’initiation. «Malheureusement, ces mécanismes de construction du savoir et de transmission de savoir ont été cassés et détruits par la colonisation», déplore Cheibane Coulibaly. Il croit savoir que même l’école  ne peut  remplacer ces mécanismes.et d’ajouter : «Du coup, on a un sérieux problème d’éducation, même si il y a un effort qui reste encore faible».

Pour lui,  «on ne peut pas avoir un bon système d’éducatif sans un bon projet de société». À l’en croire, l’éducation a pour but de former les jeunes générations en vue de réaliser l’objectif qu’on s’est fixé dans le projet de société. Selon le promoteur de la première Université privée au Mali, et non moins conférencier, en milieu  bamanan, il existe des sociétés d’initiation qui sont au nombre de six : N’ Domo, Tiokorobani, komo, Naman, Ciwara et Djo.

Le Professeur a profité de l’occasion pour expliquer le sens de chacune de ces sociétés, qui constitue une véritable école qui mérite d’être enseignée dans nos écoles et universités. N’Doma, selon lui, c’est l’endroit où les enfants sont informés de la société. Alors que dans la société Komo, n’importe qui ne doit pas prendre la parole publiquement. C’est aussi le lieu où on n’apprend aux initiés la technique de la parole. Tandis que  dans la société Nama, l’initiation s’articule autour du mariage et de la procuration. C’est aussi une société de domestiques. Quant à Ciwara, c’est la vertu de la connaissance sur les plantes. Enfin, le Djo est réservé aux hommes d’une soixantaine d’années qui sont des gens solides de savoir.

L’exposé du conférencier a suscité beaucoup d’enthousiasme au niveau de l’assistance. En prenant la parole, le doyen Richard Toé dira que notre société a son système de transmission de savoir. «Aujourd’hui, il y a une rupture administrative, politique, économique et culture», a indiqué le doyen. Il a invité les uns et les autres à s’intéresser à l’écriture N’ko, car, selon lui, «parmi toutes les connaissances, c’est connaître soi-même qui est la meilleure des connaissances».

Les journées de mercredi et jeudi derniers ont été mises également à profit pour présenter d’autres ouvrages, notamment «L’Office du Niger en question de 1902-2002» ;  Relance au Mali, défis majeurs, en passant les réformes institutionnelles et la Révolution. Sur ce dernier point, le conférencier dira qu’au Mali, «les institutions sont créées mais ne disposent d’aucun véritable rôle dans la création des richesses».

Cette première étape des séries de présentations a été close vendredi dernier avec des présentations sur la corruption et l’impunité au Mali. Selon M. Coulibaly, «si les dirigeants de la première République avaient honte  de s’adonner à la corruption ; la deuxième République sous GMT, les gens avaient peur, d’autant que c’était l’époque de la dictature. Maintenant, sous l’ère démocratique, c’est devenir un mode de gouvernance». C’est pourquoi, soutient le conférencier, les institutions financières jouent avec nos chefs d’Etat car elles connaissent leurs faiblesses. «Sinon à quoi sert au président, à peine installé, d’acheter un avion qui est loin d’être une priorité pour les Maliens.»

Alhousseini TOURE

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