RAPAF : Après la TV analogique, la TV numérique

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Les travaux du séminaire de formation des directeurs généraux et directeurs des radios télévisions publiques d’Afrique francophone ont pris fin le samedi 4 août 2010 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Cette rencontre initiée par le Réseau de l’audiovisuel public d’Afrique francophone (RAPAF) et l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) a recommandé l’extinction du signal analogique télévisuel  et la marche accélérée vers  numérique. Cette nouvelle approche constitue, à n’en pas douter,  une aubaine (coût et qualité des données) pour le monde de l’audiovisuel.

La cérémonie de clôture de la rencontre était présidée par le DG de l’ORTM et non moins président du RAPAF, Sidiki N’Fa Konaté, en présence de son homologue sénégalais de

la RTS, Babacar Diagne et de plusieurs participants.

Placées sous le thème « Passage au numérique d’ici 2015 : enjeux stratégiques et    techniques », les activités du séminaire de formation du RAPAF ont démarré dans notre capitale le mercredi 1er septembre sous le haut parrainage du chef de l’Etat,  Amadou Toumani Touré. Organisé par l’ORTM et le RAPAF, en collaboration avec l’Union internationale des télécommunications (UIT), cet atelier a regroupé, durant quatre jours, quelques quatre – vingt participants venus de 16 pays et représentant des médias audiovisuels, des départements ministériels, des instances de régulation des télécommunications d’Etats africains ayant en partage la langue française, d’experts de l’UIT, de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Union économique monétaire ouest – africaine (UEMOA) et de plusieurs structures partenaires.

De nos jours, l’évolution technologique dans le monde a atteint, ce qu’on pourrait assimiler à une révolution. Le passage de l’analogie au numérique, pour la radiodiffusion et la télévision, constitue un événement majeur pour le secteur de la radiodiffusion. Conformément aux autres continents de la planète,  l’Afrique doit se mettre aux normes technologiques. Toute chose qui explique la tenue de cet atelier dont l’objectif est de contribuer à la mise en place de stratégies en vue d’une migration réussie de la transition de l’analogique vers le numérique d’ici quatre ans et cela, conformément à la philosophie de la conférence de l’UIT qui a initié, le 16 juin 2006 à Genève (Suisse), un traité intitulé « Accord GEO6 ».

Cet accord, qui a fixé au 17 juin 2015 la fin de la radiodiffusion analogique dans les bandes de fréquences comprises entre 174-230 MHZ et 470-862 MHZ, aura comme conséquence la disparition de techniques usitées depuis 46 années et entraînera une accélération de changements technologiques. Tous les experts sont unanimes à reconnaître les avantages du passage au numérique contenu des services ajoutés offerts, la qualité vidéo et audio supérieures,  la netteté du volume ; le nombre de canaux supplémentaires, l’homogénéité des données acheminées sur des grandes distances, la réduction du coût, un service multiplexage élargi. Bref,  le système numérique utilise le spectre radioélectrique de manière beaucoup plus efficace que la radiodiffusion analogique.    

A l’issue des travaux en groupes et en plénières, les participants ont formulé des recommandations (entre autres) : la ratification de l’accord de Genève 06 par les pays africains ; la révision du statut des organes audiovisuels publics ; l’élaboration de textes adaptés au contexte de la migration ; la mise en place d’un mécanisme de préfinancement de la transition ; la coopération avec les organisations internationales ; la fixation d’une date d’extinction du signal analogique ; l’instauration d’une autorité de régulation unique indépendante ; l’imposition d’une obligation  aux opérateurs de réseau d’intégrer dans leurs offres des chaînes d’intérêt général ; la fixation des règles de quota de production et de diffusion ; la formation des acteurs et la mise en place d’un dispositif d’évaluation périodique de la mise en œuvre de la transition vers le numérique.

Dans son allocution de clôture, M. Sidiki Konaté a exhorté  ses collègues à « mettre la main à  la pâte » pour gagner le combat de la bataille du service public à travers une auto – dotation de capacité pour la mise en œuvre des recommandations. Selon lui, 2015 n’est pas demain, mais c’est tout de suite. Bienvenue donc à la télévision numérique, et au revoir à l’analogique.

Rendez- vous a été pris en avril 2011 au Cameroun, et juin de la même année au Sénégal.

Aliou Badara Diarra

   

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