Projet d’appui régional a l’initiative pour l’irrigation au sahel (PARIIS) : L’utilisation des TIC dans le secteur de l’eau et l’irrigation au cœur d’une table ronde

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Le point focal-Mali du PARIIS en partenariat avec le département en charge de l’Agriculture et le CILSS, coordinateur du projet, a organisé les 11 et 12 mai 2016 une table ronde sur les solutions d’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication dans le secteur de l’eau et de l’irrigation. C’était à l’Hôtel Olympe international de Bamako sous la présidence de M. Paul Coulibaly, conseiller technique en charge des questions d’irrigations au ministère de l’Agriculture. On notait aussi la présence de M. Clément Ouédraogo, coordinateur régional du CILSS, de M. Mamadou Sangaré de la Banque mondiale, de M. Abdoulaye Dembélé, point focal-Mali du Projet ainsi que d’autres représentants des partenaires techniques et financiers et des acteurs du monde agricole.

 

Historique du PARIIS

Selon les statistiques, environ 18% des terres agricoles mondiales sont cultivées sous système irrigué et produisent 40% des produits agricoles. Mais, il y a beaucoup de facteurs qui freinent le développement de l’agriculture irriguée. Ainsi, en 2013, les six pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, avaient adopté la Déclaration de Dakar qui vise à accroitre d’un million d’hectares, la superficie des terres irriguées. Car, dans ces pays, le secteur de l’Agriculture irriguée continue à faire face à des difficultés dans la mise en œuvre des projets et produits des résultats. Le rythme d’aménagement reste lent et les superficies irriguées demeurent globalement sous-exploitées avec environ un tiers des superficies qui ne sont pas mises en valeur. Aussi, les investissements privés sont à un niveau très faible et le financement du développement de l’irrigation est essentiellement public. Dans de nombreux cas, l’Etat doit également financer une partie des charges récurrentes d’exploitation et de maintenance ou de financer des réhabilitions régulières des périmètres aménagés.

Des solutions existent pour rendre le secteur plus efficace et performant comme le montrent les nombreux cas de réussite locale. Il est nécessaire d’ancrer ces solutions au cœur des stratégies d’intervention des Etats selon une approche systématique d’amélioration des performances reposant sur des actions concertées et planifiées.

Ainsi, la Banque mondiale a accepté d’octroyer un financement au PARIIS porté par le CILSS et les six pays. Ce projet, d’un montant de 173 millions de Dollars, soit  86. 500.000.000 de FCFA, est la pierre angulaire indispensable pour atteindre les objectifs de la Déclaration de Dakar. Le PARIIS contribue à l’atteinte des objectifs d’investissement des programmes nationaux des Etats concernés toutes sources de financement confondues. Il propose des solutions pertinentes et diversifiées aux contraintes du développement de l’irrigation au sahel. Cela, sur la base d’un cercle vertueux d’amélioration des performances du secteur, de meilleure évaluation et de préparation de projets bancables.  Le PARIIS met en œuvre des mécanismes et conditions de durabilité et de viabilité post projet, favorisant la poursuite des investissements dans les Etats. Il doit également favoriser l’investissement privé à tous les niveaux, en établissant un terrain favorable.  L’objectif de développement du projet est d’améliorer les capacités de planification, d’investissement et de gestion des parties prenantes et d’accroitre les superficies aménagées pour la performance des systèmes d’irrigation dans les 6 pays. Il faut noter que cet objectif sera opérationnel à travers trois composantes : modernisation du cadre institutionnel et de planification, financement des solutions d’irrigation et la gestion de connaissances et de coordination.

 

Les TIC dans l’irrigation pour des solutions durables

A l’ouverture de cette Table Ronde, M. Paul Coulibaly a laissé entendre que les populations qui fondent un grand espoir sur cette initiative, attendent des actions concrètes pouvant imprimer un réel changement de paradigme dans l’ensemble du processus de mobilisation des énergies en faveur de la relance effective de l’agriculture irriguée. Selon lui, dans le contexte actuel des changements climatiques, l’agriculture irriguée demeure la seule alternative viable pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre sous-région. «Le Mali dispose d’immenses potentialités en eau et en terres propices à l’agriculture irriguée. Ce pays peut et doit s’auto-suffire sur le plan alimentaire, mais il lui appartient de jouer un rôle important dans la constitution de la réserve régionale pour la sécurité alimentaire. Le département du Développement rural a décidé de la création de pôles de production sous forme d’agropoles et le renforcement de la résilience des petits producteurs. Ainsi, l’augmentation rapide des superficies irriguées pour le développement de filières agricoles porteuses reste la pierre angulaire de toutes ces initiatives », a confirmé Paul Coulibaly.

Pour la phase de préparation du projet, la Banque mondiale a mis en place dans chaque pays des avances de préparation de projet permettant de couvrir l’ensemble des activités. Parmi celles-ci, il a été retenu l’idée d’une Table ronde sur l’utilisation des TIC dans l’irrigation au niveau de chacun des six Etats membres du CILSS. D’où la tenue pour le compte du Mali de cette rencontre. En effet, les solutions TIC permettent entre autres de collecter, stocker, d’analyser des données nécessaires pour répondre aux besoins du secteur de l’irrigation afin de permettre son développement harmonieux et son fonctionnement optimal. De façon spécifique, cette table ronde a permis de sensibiliser les acteurs sur le rôle des TIC dans le développement de l’irrigation, de favoriser l’approbation des TIC par les acteurs du projet. Elle a aussi permis d’identifier les principaux domaines dans lesquels une meilleure utilisation peut contribuer à l’atteinte des objectifs du projet et de faire des propositions pour une mise à l’échelle ainsi que des recommandations.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com 

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