Numérique: un Forum pour « réguler et assainir » l’internet au Mali

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30 ans après la création du web et 20 après son arrivée au Mali, les acteurs de l’internet font le diagnostic du secteur du numérique. Regroupé au sein du Forum sur la Gouvernance de l’Internet, ils ont tenu, ce jeudi 31 octobre, la 1ère édition de leur forum. C’était au Centre International de Conférence de Bamako, sous la présidence de la ministre de l’Economique numérique.

Maliweb.net «Gouvernance de l’Internet pour le développement». C’est le thème de cette première édition du Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI). La journée d’échange a permis aux panelistes de développer quatre sous-thèmes, à savoir: «Education à la citoyenneté numérique et protection des utilisateurs contre les abus des réseaux sociaux», «Défis et enjeux de la protection des donnés à caractères personnels», «Accessibilité pour tous à moindre coût et qualité de service de l’internet», «Enjeux et défis de l’entrepreneuriat numérique».

L’écosystème du numérique en pleine croissance au Mali. Cependant, indique Kamissa Camara, ministre de l’Economique numérique, de nombreux défis liés au respect des données à caractères personnels, aux dérives sur les réseaux sociaux mettant en question les valeurs d’éthique, de pudeur et de la dignité humaine. Le FGI, indique la ministre, doit interroger «essentiellement sur la manière dont l’utilisation de l’Internet doit être régulée et assainie afin de propulser notre économie nationale».

Le FGI… un gendarme de l’internet ?

Dans son intervention, la ministre de l’Economie numérique a plusieurs fois insisté sur le cadre du forum. «L’éthique, le respect de la vie privée et le respect de la dignité humaine doivent être au centre de vos discussions», a-t-elle signifié aux participants. Avant d’ajouter que le Forum sur la Gouvernance de l’internet «tire sa crédibilité dans son format». Il a le pouvoir, indique-t-elle, de réunir «tous les acteurs de la communauté en ligne afin d’échanger et de définir les meilleures pratiques».

Présent dans la salle, Boureima Soulo d’OpenStreetMap (OSM Mali), met en cause l’indépendance du Forum sur la Gouvernance de l’Internet. Il dénonce une initiative «normalement» privée qui a été monopolisée par les agences étatiques. Ainsi, le président du Forum, révèle-t-il, n’est autre que le patron de l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications (AMRTP), tandis que le Secrétaire général, lui, est le Directeur national de l’Economie numérique.

Un «manque d’inclusivité» déploré aussi par la blogueuse Fatoumata Harber qui estime que le format du Mali est atypique par rapport au forum de la Côte d’Ivoire ou du Bénin, où elle a participé à la mise en place. Quant à Modibo Fofana, président de l’Association des professionnels de la  presse en ligne (Appel Mali), il assure que son organisation, pourtant l’une des principales victimes de la coupure de l’internet au Mali, n’a pas été associée à ce Forum sur la Gouvernance de l’Internet au Mali.

Qu’à cela ne tienne, les participants à la première édition du Forum sur la Gouvernance de l’internet ont formulé plusieurs recommandations notamment: éduquer et non censurer l’accès de l’internet aux jeunes; prendre des sanctions contre l’usage frauduleux des données à caractères personnels; mettre en place un Cloud national pour réduire la dépendance de l’extérieur; développer une économie du savoir….

Mamadou TOGOLA/Maliweb.net

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2 COMMENTAIRES

  1. “Manque d’inclusivité” ? Cela est loin de la vérité ! Les réunions pour la mise en place du Forum sur la Gouvernance de l’Internet étaient ouvertes au secteur public, au privé et à la société civile et pourtant les gens ne se sont pas bousculés ! OpenStreetMap avait pourtant une représentante dans au moins une des séances préparatoires. Quant au Président de l’association FGI-MALI, il n’est pas le patron de l’AMRTP, mais plutôt un membre du Conseil de l’AMRTP. FGI-MALI est bien une association apolitique, inclusive et multipartite. Son bureau exécutif comprend 7 membres répartis comme suit : 2 du secteur public, 2 du secteur privé et 3 de la société civile dont un pour le secteur de l’éducation/universités/grandes écoles.
    Enfin, le FGI est plutôt une initiative et une recommandation des Nations Unies et non du gouvernement malien.
    Alors, écrivons et disons les choses telles qu’elles sont !

  2. Cette initiative de Mme CAMARA est la bienvenue, car ce domaine est totalement désarticulé et dévergondé avec une liberté sans limite et cela n’est pas du tout bon pour la construction de la citoyenneté de la jeunesse malienne qui va de tous les côtés sans discernement, une divagation sans frontière et cela s’appelle le désordre et l’anarchie. Nous espérons très sincèrement que ce forum permettrait de bien recadrer les choses sans poser des actes de la part de nos ténors du pouvoir qui verrouillerons les axes de développement mettant en péril toutes les chances de compétition de nos jeunes. Il faut être très attentif eu égard aux décisions qui sortirons de cette grande rencontre. Surtout il faut donner à César ce qui appartient à César et au peuple ce qui appartient au peuple, il faut mettre l’homme qu’il à place qu’il faut. Un pays d’impunité et d’injustice envers ses fils et filles, quelle catastrophe et les ténors du pouvoir font comme tout marche bien? Nous sommes totalement sidérés.

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