Troisième centre du genre en Afrique, après ceux de Kigali et Tunis couvrant respectivement l’Est et le Nord, le CNUB prendra en charge la sous-région ouest africaine.
La fracture numérique entre le Nord et le Sud se résorbe lentement mais sûrement. Ces dernières années, le continent s’est résolument engagé à développer les Nouvelles technologies et à populariser leur utilisation. Cette dynamique publique s’est traduite notamment par la construction de centres numériques à Tunis et à Kigali. Cet arsenal se renforcera avec le complexe numérique de Bamako qui couvrira la sous-région ouest-africaine. L’édification de l’infrastructure a démarré mardi avec la pose de la première pierre du complexe par le président de la République, Amadou Toumani Touré. La cérémonie s’est déroulée à Djicoroni-Para en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Postes et des Nouvelles technologies, Modibo Ibrahim Touré.
Le gouverneur du District de Bamako, Souleymane Diabaté, le maire de la Commune IV, Moussa Mara, le conseiller spécial du directeur de la Banque africaine de développement (BAD), Youssouf Ouédraogo, des représentants des corps diplomatiques et nombre de personnalités étaient également présents. Le projet de construction du complexe numérique de Bamako (CNUB) est le fruit d’un partenariat entre le gouvernement et la BAD. Son objectif : former des ressources humaines compétentes et numériser l’économie du Mali en vue de son entrée de plain-pied dans la société de l’information. Le complexe qui coûtera 22,5 millions de dollars, environ 11,2 milliards de Fcfa, aura le statut d’un établissement public à caractère scientifique (EPS). Il sera édifié sur le site de l’ancien Centre de formation des postes et télécommunication (CFPT) sur une superficie de 4,5 hectares.
Le coordinateur du projet, Mamadou Iam Diallo, a présenté le complexe comme un outil de développement qui fera la fierté de notre pays. Le futur complexe numérique de Bamako se composera d’entités complémentaires et interdépendantes. La première composante du projet est un Techno centre. Cette entité se compose d’une grande école, dénommée l’Ecole nationale supérieure des technologies de l’information et de la communication (ENS-TIC) qui assure la formation initiale pour les ingénieurs TIC Bac+5 et des techniciens supérieurs TIC bac+3. Cette structure sera complétée par un Centre de formation continue (CFC) fournissant des formations continues à la carte. Les professionnels et autres candidats désireux de se perfectionner dans le domaine des TIC y seront admis. Les bacheliers de l’année en cours pourront être admis sur concours à ENS-TIC, tandis que le CFC recevra ses auditeurs sur simple demande. La seconde composante du projet est un Techno parc destiné à abriter les petites et moyennes entreprises opérant dans le domaine des TIC en leur assurant un environnement incitatif. Dans cette entité est prévue un centre de données fournissant des services de calcul et de stockage à l’administration publique, aux entreprises privées et à la société civile. Le centre des affaires du complexe fournira à des coûts réduits, des bureaux, les services de son centre de données aux entreprises ayant décidé d’y installer une antenne. De même les entreprises sur site seront alimentées en courant stabilisé et ondulé et bénéficieront d’une connexion Internet haut débit également à coût réduit.
UN BEAU CADEAU DE FIN D’ANNEE. Un incubateur d’entreprises (IE) couronne ce dispositif servant de pouponnière d’entreprises juniors TIC. L’IE est destiné aux meilleurs étudiants sortant de l’ENS-TIC pour les aider à créer leurs propres entreprises TIC au bout de 2 ans. Ces « cracks » recevront gratuitement des bureaux, tous les services TIC et une formation à la gestion, à la recherche et à l’exécution de marchés pendant toute la durée de l’incubation. Leurs travaux seront, chaque année, exposés au Techno village, dernière composante du projet qui assure l’animation numérique et abrite les rencontres virtuelles et présentielles tant nationales qu’internationales. Le village disposera d’une salle de conférence de 600 places, de halls d’exposition, de salles de travail pour commission restreintes et de facilité de vidéo conférence. Le maire de la commune IV a salué l’implantation d’une telle structure sur le territoire de sa circonscription. Selon Moussa Mara, les TIC sont de nos jours indispensables au développement. Il a salué les actions entreprises par le gouvernement dans ce sens, notamment le projet de modernisation de l’administration et la poursuite de la politique de modernisation du pays à travers la pose de la fibre optique.
Le conseiller spécial du directeur de la BAD, Youssouf Ouédraogo, s’est inscrit dans cette logique pour souligner combien les TIC peuvent contribuer au développement de nos pays. Il a salué les relations fructueuses qui lient la Banque et notre pays, avant de remercier le président de la République pour sa contribution à rehausser l’image de la BAD au plan international. La mise en œuvre de ce projet fera de notre pays un pionnier dans la sous- région dans le domaine des TIC, a souligné le ministre des Postes et des Nouvelles technologies. Modibo Ibrahim Touré a souhaité que cette infrastructure constitue l’un des piliers de la nouvelle économie, génératrice d’emplois du futur, dispensatrice du savoir-faire dans le Mali du 21è siècle. Le président de la République, Amadou Toumani Touré s’est dit particulièrement heureux pour cette initiative qui, de son point de vue, contribuera au renforcement de compétences des ressources humaines dans notre pays. « C’est un beau cadeau de fin d’année. Car ce n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais c’est aussi un espace de détente et surtout de création d’emplois pour les générations futures. Et aujourd’hui quand je vois l’engouement de nos enfants pour les TIC, je ne peux que m’en réjouir », a relevé Amadou Toumani Touré. Il a remercié la BAD pour son soutien constant à notre pays dans sa quête de développement.