Mauvaise utilisation des réseaux sociaux au Mali : Addiction au désordre, agression contre les mœurs….

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L’impudeur, l’imprudence et le laxisme des autorités… sont des socles du dérapage sur les réseaux sociaux. TikTok détient en l’occurrence la palme de la promotion du dévergondage et de la malveillance.

Jetant à la poubelle l’innocence et le droit à l’image de leurs nouveau-nés, certains de nos compatriotes n’hésitent plus à publier la photo de leur entrée de plain-pied dans la vie ici-bas. En les voyant s’en pourlécher les babines, on sent nettement qu’ils en tirent une grande fierté. Du coup, ils bottent en touche le côté pervers de la pratique.

D’autres photos (de cadavres, d’accidentés de la circulation, de femmes battues au visage boursouflé, de mariages ou baptêmes “mondiaux”), qui foisonnent également sur les réseaux sociaux, ne sont que peccadilles à côté de celles de femmes ou filles presque dénudées, qui rappellent bizarrement le temps des trottoirs… pour ne pas dire des scènes X gratuites qu’on nous servait jadis dans les rues de Bamako.

Le constant est qu’aujourd’hui sur Snapchat, Facebook, TikTok et bien d’autres réseaux sociaux, tout y passe, souvent sans retenue. Des compatriotes, qui ont pour credo de vie de passer inaperçus, ont ainsi été surpris de voir leurs images publiées à leur corps défendant.

Phénomène de société, les réseaux sociaux ont complètement happé vie publique et vie privée. Tant et si bien que chaque Malien est constamment exposé aux dangers de leur utilisation. Le contraire eut été étonnant quand on sait que présentement la configuration pour accéder à l’Internet (un téléphone Android et une connexion) est simplifiée et quasiment à la portée du plus grand nombre. Le manque de civisme, l’effritement des valeurs de notre société, le manque de contrôle parental, l’analphabétisme et le laxisme des autorités à sévir contre les contrevenants expliquent en grande partie les dérapages constatés.

Sinon comment comprendre que sur TikTok, par exemple, la plupart des vidéos publiées par la gent féminine ont une connotation sexuelle dans la mesure où elles mettent en exergue la beauté physique ?

Certaines utilisatrices, de vraies sex-symbols charnues soit dit en passant, ne laissent l’ombre d’aucun doute sur leurs atouts physiques. Elles tournent et retournent leurs rondeurs dans le but évident de vendre la “marchandise”.

La prostitution de luxe a désormais droit de cité sur ce réseau social. Et, avec un peu d’audace, ceux qui sont intéressés peuvent se servir sans coup férir.

Que dire des clashes entre influenceurs ? Les déballages et les règlements de comptes personnels ne manquent pas aussi dans des vidéos publiées sans autre forme de procès. Sans oublier les insanités comme les injures de père et de mère entre gens qui se réclament pourtant de familles de bonne réputation morale et intellectuelle.

Certes, l’Internet est un moyen de communication qui nous permet de rester en contact avec nos amis et contacts du monde entier. Il donne accès à des services innovants comme la télévision haute définition, la téléconférence, les visites virtuelles, etc.

En revanche, il peut entraîner une addiction et empêcher certaines personnes de développer des relations réelles en les emprisonnant dans des relations virtuelles. De plus, Internet peut freiner des pratiques saines comme la lecture.

Sans s’en rendre compte donc, nos sœurs, qui s’exposent sur TikTok, peuvent tomber sous le coup du cyberharcèlement, de la cyberprédation, de la publication d’informations privées, du phishing ou hameçonnage. Elles peuvent également tomber dans le piège des arnaqueurs, être victimes de programmes malveillants ou des publications qui peuvent hanter la vie de l’enfant.

TikTok pointé du doigt

Selon Wikipédia, en janvier 2020, l’entreprise de cybersécurité Check Point révèle plusieurs graves failles de sécurité dans l’application, permettant, grâce à l’envoi d’un faux SMS (SMS spoofing), de partiellement contrôler à distance l’application, publier ou supprimer des vidéos, rendre publique une vidéo privée, approuver une demande d’abonnement, récupérer des données privées (dont l’email ou le contenu du “porte-monnaie”) en laissant des données personnelles exposées. Ces failles ont été corrigées en décembre par TikTok, après que Check Point ait prévenu la plateforme.

En avril 2020, deux chercheurs critiquent l’usage par TikTok du protocole http sans chiffrement plutôt que du protocole plus sécurisé https dans son réseau de diffusion de contenu (CDN), continue Wikipédia.

“La performance du transfert de données est améliorée, mais en mettant en danger la vie privée et la sécurité de l’utilisateur. Une attaque dite de l’intercepteur (ou homme du milieu) est possible, où un intercepteur peut notamment obtenir des données personnelles sur l’activité de l’utilisateur comme les vidéos visionnées, et faire visionner une fausse vidéo sur un vrai compte à des utilisateurs connectés au travers d’un même routeur, éventuellement à des fins de désinformation. L’attaque pourrait être mise en place par des gestionnaires de réseau wifi publics, des opérateurs de VPN, des fournisseurs d’accès à Internet, ou des agences gouvernementales (notamment de renseignement)”.

En créant un serveur pirate, les auteurs ont substitué pour certains utilisateurs de fausses vidéos sur les comptes de l’OMS, de la Croix-Rouge et le compte officiel de TikTok. Ils recommandent la mise en place du https, qui est la norme dans iOS et Android, insistant sur le fait que TikTok est l’une des applications les plus utilisées au monde et que l’usage du http devrait être une exception, avertit le site.

Le fléau est là. Il attend d’être éradiqué.

                   El Hadj A.B. HAIDARA

 

Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré, directrice du CEMAPI

“Il importe aujourd’hui de rationnaliser et conscientiser l’utilisation des réseaux sociaux…”

Fatoumata Siragata Traore

Avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), le monde est devenu un gros village interconnecté où l’information et la communication n’ont plus de frontière. Les réseaux sociaux qui drainent aujourd’hui des milliards d’utilisateurs dans le monde ont indéniablement impacté nos sociétés ainsi que nos modes de vie. S’il est vrai aujourd’hui que ces plateformes digitales présentent de nombreux avantages, il n’en demeure pas moins que les inconvénients sont de plus en plus visibles sur notre environnement.

Les avantages sont nombreux mais généralement ils sont sociaux, culturels, professionnels, commerciaux, etc.

Ils sont sociaux et culturels en ce sens qu’ils permettent de rapprocher les peuples, les civilisations, d’éduquer et de s’éduquer, d’interagir avec des personnes partageant les mêmes centres d’intérêt que nous, de rester connecté avec nos proches quelles que soient nos zones géographiques.  Ils constituent aussi de puissants outils de mobilisation et de sensibilisation de masse. C’est le cas de réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube, Tiktok, etc.

Ils sont professionnels de par leur capacité à offrir à leurs utilisateurs l’opportunité de vendre leurs compétences en ligne et pouvoir décrocher un emploi à travers des réseaux professionnels comme LinkedIn. Au-delà, c’est aussi de nouveaux métiers qui se développent autour de ces réseaux sociaux comme les influenceurs, les webmarketers. A titre d’exemple récent, Khabi Lane , l’un des tiktokeurs les plus suivis au monde, et ayant profité de la situation de pandémie du Covid 19, s’est fait de la notoriété et une fortune considérable à travers ses vidéos comiques qu’il publie sur tiktok. C’est dire que les réseaux sociaux peuvent changer la vie d’un homme s’ils sont utilisés intelligemment.

En outre les avantages sont aussi commerciaux, car les réseaux constituent aujourd’hui des plateformes incontournables et des outils de marketing commercial pour les entreprises à travers le e-commerce. Beaucoup de PME et start-up se sont développées et exportées en utilisant les réseaux sociaux. Par ailleurs, elles permettent de réaliser des économies car plus besoin aujourd’hui de se déplacer pour acheter des produits, tout est accessible en ligne (Ex : Amazone). Ou encore, il est possible avec des applications mobiles comme Uber de commander des moyens de transports, de se restaurer ou encore de s’héberger.

A côté de ces multiples avantages , il faut reconnaitre que la mauvaise utilisation des réseaux sociaux conduit à un certain nombre de dérives et d’infractions qui peuvent se traduire par des atteintes à la vie privée , des injures, des usurpations d’identité, des arnaques, des atteintes au droit d’auteur (piraterie), du harcèlement, en gros des actes de cybercriminalité.

Le Mali a d’ailleurs légiféré en 2018 la loi sur la cybercriminalité en vue de réprimer et sanctionner les auteurs de ces dérives en prévoyant des sanctions pénales.

Un autre impact de ces réseaux sociaux sur notre société, est qu’ils ont contribué quelque part à la désocialiser. Elles réduisent les rapports, les interactions et la communication entre les hommes. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir autour d’un grin, autour d’une famille, que les membres communiquent à peine tellement l’addiction au téléphone et particulièrement aux réseaux sociaux est forte.

Les réseaux sociaux, c’est aussi des canaux pouvant déclencher des chutes de régimes politiques, ou des crises irréversibles dans certains pays, car ils sont des canaux de mobilisation de masse. Par contre, elles en sauvent d’autres.

C’est pourquoi, au-delà de tous les avantages qu’ils accordent, il importe aujourd’hui de rationnaliser et conscientiser l’utilisation de ces outils afin de prévenir leurs méfaits aux impacts de plus en plus mitigés sur nos sociétés.

 

 

Bandiougou Danté, président de la maison de la presse :

“A travers les réseaux sociaux  se développent le  banditisme”

De nos jours, le quotidien des Hommes est rythmé par les réseaux sociaux. Ils sont une véritable source d’information et de communication. Ces réseaux ont transformé et sont en train de transformer profondément nos comportements de manière positive et négative.

Bandiougou Dante, président Maison de la presse

Parmi les multiples bienfaits des réseaux sociaux, on peut évoquer la diffusion rapide de l’information, des idées et des technologies. Un accès facile au savoir est assuré. Des opportunités sont connues et exploitées à l’échelle mondiale dans tous les domaines. Ils ont favorisé une évolution des libertés et des droits des Hommes.

Ces réseaux sociaux ont également des inconvénients. A travers les réseaux sociaux se développent le thrzbf banditisme. Ils ont occupé les hommes au point d’être obsédés par son utilisation avec des conséquences graves sur la santé.

Les réseaux sociaux dont aujourd’hui le canal par excellence de la production et de la diffusion des fausses nouvelles.

Réseaux Sociaux :

Un couteau à double tranchant

De plus en plus, on voit de nombreuses personnes s’inquiéter de l’usage des médias pour certains, ou des réseaux sociaux, pour d’autres. Doit-on ici parler de médias ou de réseaux sociaux ? A y regarder de plus près, il existe une certaine subtilité entre les deux et beaucoup de personnes, même souvent averties, continuent de confondre les deux notions.

Salif Sanogo,ex-DG ORTM

Les réseaux sociaux ne sont en effet qu’une partie des médias sociaux : Facebook est un média social, tout comme Instagram ou Tiktok. Depuis l’apparition des premières plateformes de networking dans les années 2000, les réseaux sociaux n’ont cessé d’accroître leur impact sur notre société. Avec 4,48 milliards d’utilisateurs actifs dans le monde, plus d’un être humain sur deux utilisait les réseaux sociaux de façon quotidienne l’année dernière. Cependant, certaines questions se posent de plus en plus au sein de la population vis-à-vis des effets positifs et de l’impact qu’ils ont sur la société.

De nos jours, les réseaux sociaux sont un véritable phénomène de société, jusqu’à devenir le prolongement de l’identité d’un individu. Au même titre que la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire ou n’importe quel autre papier officiel, les réseaux sociaux font office d’identité numérique. C’est ainsi que pour les nouvelles générations, ne pas avoir de présence sur les réseaux sociaux équivaut quasiment à ne pas exister. De plus en plus de plaintes sont enregistrées quant aux dérives de ces réseaux. Car, ce qui ne se dit pas souvent, ils ont été conçus pour rendre accrocs les utilisateurs. Résultat : ils donnent lieu à des dérives de plus en plus croissantes, impactent la capacité à communiquer dans la vie réelle et réduisent le lien familial.

Désormais, une nouvelle race de “prêcheurs de la bonne parole” ou de “détecteurs de scoop” a vu le jour. Derrière les smartphones et les écrans tactiles, les “néo-journalistes 2.0” ou les “influenceurs” font et défont l’actualité à leur manière. Des vocaux et des vidéos sont réalisés à flux tendus sans recul et sans vérification nécessaire. La stratégie est de procéder par un véritable matraquage numérique afin de capter le maximum d’attentions. Et malheureusement, les dérapages ne manquent pas et des réputations sont injustement souillées.

Pire, des enfants sont très souvent exposés à des images inappropriées, s’ils ne sont pris en tenaille par des réseaux mafieux. Avec leur innocence, ces enfants n’ont pas le flair nécessaire de faire le distinguo entre ce qui est bien pour eux et ce qui pourra leur créer de sérieux problèmes de sociabilité. Les fake-news avec leur kyrielle de désinformation, de mésinformation et d’informations malveillantes ont tendance à prendre en otage une opinion qui ne sait plus où donner de la tête.

Les fake news s’appuient en premier lieu sur un titre très accrocheur qui produit l’effet d’une bombe. Un scoop que les médias traditionnels n’ont pas, et que les lecteurs vont soi-disant découvrir en exclusivité. Un appel à clics auquel il est difficile de résister. Les contenus de ces messages sont complètement faux ou erronés, avec des mensonges recouverts souvent d’une couche de vérité (la brebis noire aux marques blanches).

Une fois créée, l’infox est boostée par les réseaux sociaux et circule à très grande vitesse.

Les manipulateurs profitent de notre capacité d’attention limitée et notre tendance à croire que tout ce qui se lit sur Internet est vrai, pour introduire les Fake news. Ils savent par ailleurs quels canaux utiliser car ils connaissent les chiffres qui les importent. Par ailleurs, les créateurs de Fake news sont de grands séducteurs d’algorithmes. Ils savent quels mots-clés utiliser et comment les placer, insérer des contenus comme des vidéos et des photos qui plairont aux algorithmes et propulseront leurs fausses nouvelles aux premières loges du web.

Aussi vrai que l’habit ne fait pas le moine, même s’il permet de le distinguer, il est de notoriété publique que les infos les plus partagées sur les réseaux sociaux ne sont pas forcément les plus vraies. Avec le développement des techniques de montage, de retouche d’images et même de deepfake ou hypertrucage, qui est une technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle (elle peut servir à superposer des fichiers vidéo ou audio existants sur d’autres fichiers vidéo ou audio et peut être utilisée pour créer des infox et des canulars malveillants), on est entré dans une autre sphère où même les plus avertis se font parfois avoir.

Avec le mauvais usage des réseaux sociaux, l’on est arrivé au point de se poser la question s’il faut croire à tout ce que l’on reçoit ou s’il faut systématiquement tout rejeter ? Dans les deux cas de figure, la place du doute se renforce et nous inscrit dans un nouveau paradigme.

       Salif SANOGO , Ancien DG de l’ORTM

 

Ousmane Daou, président de l’ASSEP :

“Les réseaux sociaux sont un endroit privilégié de propagation de fausses informations … “

Je pense que les réseaux sociaux constituent aujourd’hui des tremplins auxquels il faut s’adapter. Nul n’ignore la portée des réseaux sociaux dans nos vies aujourd’hui. Positivement ou négativement ! C’est à dire qu’ils peuvent aller dans les deux sens de toute évidence. Les réseaux sociaux ont l’avantage particulier de regrouper un monde important susceptible de constituer différentes cibles.

Ousmane Dao

En cela, ils peuvent être surtout utilisés pour opérer un changement comportemental relativement à certaines mauvaises pratiques qui ne se font pas rares sous nos cieux. La peur souvent d’être  exposé sur les réseaux sociaux suffit à dissuader ou à faire rétracter ou encore à corriger. Je pense que c’est un moyen puissant qui peut participer au changement social.

Par ailleurs, il faut ajouter que ces réseaux sociaux peuvent représenter une sérieuse menace pour l’éducation et la paix. C’est souvent le lieu de dépravation des mœurs, d’écarts par rapport à certaines valeurs, de heurts interculturels.

Puisse qu’il s’agit d’un cadre de diverses rencontres, il peut arriver d’y découvrir et d’épouser des modes de vie qui ne s’accommodent point avec certains milieux sociaux. Je dois faire remarquer que ces réseaux sociaux sont aussi un endroit privilégié de propagation de fausses informations avec les “nouveaux professionnels” qu’ils ont engendrés. Il faut craindre des contenus qui incitent à la violence, créent la discorde et s’attaquent à l’unité et la cohésion des groupes d’hommes et de femmes. Bref, les réseaux sociaux dépendent de ce que leurs utilisateurs en font. Ce qui peut être bon ou mauvais. Alors, pour maximiser les aspects positifs, il y a lieu d’éduquer à l’utilisation de ces outils. Les professionnels de l’information doivent surtout désormais les intégrer dans leur système classique.

Réseaux sociaux :

Quand l’envers du décor éclipse l’immense potentiel au service de la société

Moussa Bolly

Depuis l’apparition des premières plateformes de networking dans les années 2000, les réseaux sociaux n’ont cessé d’accroître leur impact sur notre société, sur l’humanité. Ainsi, avec 4,48 milliards d’utilisateurs actifs dans le monde, plus d’un être humain sur deux utilisait les réseaux sociaux de façon quotidienne en 2021. Mais, face à son mauvais usage qui est en train de s’imposer en règle dans de nombreux pays comme le nôtre, les questions commencent à se multiplier sur les effets positifs et de leur impact sur la société.

Par définition, selon des experts du domaine, les réseaux sociaux sont des plateformes en ligne qui permettent aux utilisateurs de créer et de partager du contenu, et de communiquer avec d’autres utilisateurs. Accessibles par l’intermédiaire d’une application mobile ou d’un site web, ils ont explosé en popularité durant les deux dernières décennies, jusqu’à devenir un outil utilisé par l’immense majorité de la population mondiale.

Un outil de démocratisation de l’éducation

Avec la démocratisation du phénomène, les différents médias sociaux se sont spécialisés dans des domaines bien distincts afin de répondre au mieux aux besoins de leurs utilisateurs. On peut ainsi distinguer 4 types de réseaux sociaux. Il s’agit notamment des réseaux de networking comme Facebook et LinkedIn ; des réseaux de partage de photos comme Instagram et Pinterest ; ceux de partage de vidéos comme YouTube et Dailymotion ; et enfin les réseaux interactifs comme Snapchat et TikTok.

De nos jours, il existe des centaines et des centaines de réseaux sociaux dans le monde, même si peu d’entre eux ont réussi à “s’exporter à l’internationale et à devenir des géants de l’écosystème numérique”.

Selon de nombreux spécialistes, “la popularité des réseaux sociaux” repose sur différents facteurs comme le design généralement conçu pour que “l’utilisateur y passe le plus de temps possible à travers des mécanismes comme le fil d’actualité infini ou le système de likes et de commentaires”. Ce dernier aspect est, selon eux, “le facteur majeur de la” viralité “de certaines plateformes comme TikTok ou Instagram”.

Véritable phénomène de société (jusqu’à devenir le prolongement de l’identité d’un individu), les réseaux sociaux sont avant tout appréciés pour leur capacité à connecter les gens entre eux, qu’ils se trouvent espacés géographiquement, ou qu’ils ne puissent plus se voir comme ça a été le cas lors des différents confinements liés au Covid-19. “Au même titre que la carte d’identité, le passeport, le permis de conduire ou n’importe quel autre papier officiel, les réseaux sociaux font office d’identité numérique. C’est ainsi que pour les nouvelles générations, ne pas avoir de présence sur les réseaux sociaux équivaut quasiment à ne pas exister”, analysait récemment un expert.

Ainsi, ils offrent à la société de nombreux avantages comme contribuer par exemple à “démocratiser l’éducation”. En effet, il y a encore quelques années, peu de personnes avaient accès à un enseignement qualitatif. Mais, de nos jours, avec les différents médias sociaux, il est possible d’accéder à toutes les informations possibles et imaginables de façon totalement gratuite. On peut ainsi retrouver des modules de l’ENA, de HEC ou de Polytechnique sur YouTube ou Twitch, et écouter les conseils de personnes influentes sur leurs comptes Twitter ou Facebook. Ce qui est aussi une aubaine pour les journalistes en quête perpétuelle de personnes ressources pour leur travail.

Sans compter que les réseaux sociaux contribuent aussi à l’accélération de la diffusion de l’information. C’est ainsi que récemment, les lanceurs d’alertes chinois ont permis d’informer le monde entier de la situation à Wuhan à l’aube de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Autre avantage, les réseaux sociaux s’imposent de plus en plus comme une alternative de maintien du lien social entre personnes grâce aux outils de communication instantanée, aux jeux et au partage de médias que les plateformes proposent.  Ils permettent également d’accéder à de nombreuses opportunités dans de nombreux secteurs comme l’emploi, le commerce, les investissements…

Favoriser la prise de conscience collective est également un avantage non négligeable que les réseaux sociaux nous offrent aujourd’hui. En peu de temps, ils sont devenus de puissants outils pour alerter, dénoncer, plaider… en mettant en évidence des problèmes fondamentaux de notre société. “Ce sont les fers de lance qui permettent de sensibiliser les populations aux sujets majeurs de notre temps tels que le réchauffement climatique, les inégalités sociales, les guerres et autres conflits géopolitiques dans le monde”, pense un sociologue.

Quand le revers ôte à la médaille toute sa valeur

Malheureusement, l’envers du décor est moins attrayant au point de nous faire oublier rapidement tous les avantages cités plus haut. Ces derniers temps, de nombreuses études ont prouvé que les réseaux sociaux peuvent négativement impacter notre santé mentale à cause du temps qu’on peut leur consacrer dans une journée. Ces études ont trouvé “une corrélation” entre les réseaux sociaux et l’accroissement de l’anxiété, de la dépression, de la solitude, de l’automutilation et des pensées suicidaires chez les jeunes. Sans compter que, par le biais des influenceurs, les réseaux sociaux peuvent également faire naître un sentiment de mal-être physique et mental chez les ados.

Ce qui est très préoccupant pour qui sait que près d’un jeune (entre 12 à 24) sur quatre a, de nos jours, un problème d’addiction aux réseaux sociaux.  Appelé “cyberaddiction”, ce phénomène est de plus en plus répandu et résulte de la façon dont ont été pensées ces applications. “A l’instar des jeux vidéos, le design des réseaux sociaux est fait pour que l’utilisateur y reste le plus longtemps possible. A travers divers mécanismes, les plateformes affectent le cerveau de l’utilisateur qui va libérer d’importantes quantités de dopamine (hormone du plaisir) qui va provoquer un dérèglement des neurotransmetteurs au finish”, nous a récemment expliqué un sociologue.

Quand on y ajoute les dérives créées ces derniers temps par leur utilisation abusive ou mal intentionnée, on oublie vite les avantages au profit des inconvénients. Dénonciations mensongères, calomnies, diffamation, diffusion intentionnelle de fausses nouvelles, le cyber harcèlement, divers types d’arnaques, de vols de données et de rencontres avec des gens mal intentionnés… sont, entre autres, ce que ces réseaux réservent maintenant à un utilisateur non averti.

Et pour de nombreux chercheurs, l’une des conséquences des réseaux sociaux dont on parle moins est définitivement l’impact qu’ont ces plateformes sur les relations interpersonnelles. “C’est bien simple, les nouvelles générations n’ont jamais eu autant de mal à communiquer. Certaines études ont ainsi démontré qu’un usage abusif des réseaux accentue la timidité et le manque de confiance en soi chez les jeunes”, ressort d’une étude sur les réseaux sociaux.

Par rapport aux relations interpersonnelles, ils ont tendance à créer aujourd’hui plus de distance entre les membres d’une famille. Les réseaux sociaux, la technologie en général, “obstruent des moments” qui étaient autrefois l’occasion de discuter et de s’amuser en famille autour d’un bon repas ou lors de passionnées parties des jeux de société qui avaient toujours raison du stress, de l’anxiété et de la pression de la vie au quotidien.

Les réseaux sociaux ont ainsi eu raison des moments privilégiés que nous avions avec nos enfants. Des instants qui nous offraient le privilège d’échanger avec eux, de les guider, de les conseiller, de leur inculquer des valeurs afin de modeler leur comportement futur vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres… de les éduquer ! Ce sont ces applications des nouvelles technologies qui se chargent aujourd’hui d’éduquer nos enfants. Leur connaissance se limite aujourd’hui à ce monde virtuel où presque tout est permis. Ils sont de plus en plus incapables de développer des relations humaines.

D’où leur propension à vouloir  régler le moindre différend, la moindre incompréhension par la violence. Cet individualisme exacerbé est à la base de nombreux fléaux, des actes de violences, des crimes passionnels, de la perversion des mœurs… Et cela parce qu’ils n’ont pas appris à se confier à quelqu’un, à partager leur frustration, à confier leur peine du cœur… à ceux qui peuvent les conseiller et les ramener à la raison, ouvrir leurs yeux sur la réalité.

Ainsi, Twitter, Instagram, Facebook, YouTube, Snapchat, Tiktok…, permettent aujourd’hui de rapprocher les gens, d’accéder facilement à l’information et au savoir… Mais, “ils creusent également un fossé entre la réalité et le monde virtuel”. D’où la nécessité pour tout le monde, parents et enfants,  d’apprendre à “les utiliser avec parcimonie”. A chacun de trouver les moyens de ne pas se laisser happer par l’univers virtuel… qui n’a rien de réel !                    

Moussa Bolly,  Journaliste

 

Maffenin Diarra, journaliste : “Ils permettent aux gens de se tisser des liens d’amitié”

Nous allons d’abord commencer avec avantages des réseaux sociaux. Ils en ont beaucoup. Le premier avantage est de rapprocher ceux qui sont loin, c’est-à-dire les parents qui sont à l’extérieur peuvent échanger avec les frères et sœurs sans problème à travers des appels vidéo et des messages vocaux.

Maffinin Diarra

Ensuite, ils permettent aux gens de tisser des liens d’amitié et de confraternité. A travers les réseaux sociaux, vous pouvez apprendre sur des pages des spécialistes dans divers domaines. L’autre avantage est qu’à travers les réseaux sociaux les gens puissent s’exprimer de façon libre sur l’actualité. Parlant des inconvénients, il y a des personnes qui se cachent dernière les réseaux sociaux pour insulter et vilipender des individus”.

Madou Diarra, caricaturiste :  “La mauvaise utilisation des réseaux sociaux peut entraîner beaucoup de dégâts”

D’abord, je veux commencer par les avantages des réseaux sociaux. Aujourd’hui, ils sont très importants parce qu’ils permettent de relier tout le monde. Que vous soyez en Europe, en Amérique ou ailleurs, vous pouvez communiquer avec vos proches restés en Afrique.

Madou Diarra, caricaturice

En plus de cela, imaginez un événement qui se déroule aux Etats-Unis, vous pouvez rester dans les coins le plus reculer pour le suivre en direct. En revanche, la mauvaise utilisation de ces réseaux sociaux peut entrainer des dégâts.  Par exemple : il y a des individus mal intentionnés qui profite des réseaux sociaux pour passer des fake news. Les fake news peuvent semer le doute, la confusion et même créer une tension, pourquoi pas la guerre, entre les communautés. Il y a aussi beaucoup d’obscénités sur TikTok”.

Moustapha Maïga, Journaliste :

“Les réseaux sociaux sont utilisés par toutes les catégories de personnes, de différentes manières bien entendu”.

Moustapha Maiga

La communication est facile, la disponibilité universelle de l’information est là mais cependant, ils affectent souvent négativement les personnes et la société avec des pertes de temps de travail, des problèmes de confidentialité des données personnelles et la dépendance technologique. Les réseaux sociaux ont permis des avancées. Par exemple, l’éducation, les étudiants peuvent apprendre sans avoir à quitter les salles de classe,  l’apprentissage en ligne est fonctionnelle, les exploitations agricoles sont automatisées et les paysans ont la météo, par exemple, facilement avec un avantage de bonne rentabilité dans ce domaine ; du coup ajoutons l’économie de coûts pour les entreprises, leur permettant ainsi d’investir dans la croissance d’autres secteurs d’activité, ce qui à son tour a un impact positif sur l’économie dans son ensemble.

Autre avantage : L’accès aux informations pertinentes à tout moment et en tout lieu est devenu monnaie courante.

La mobilité

Les technologies modernes ont transformé l’industrie du transport

Les inconvénients sont aussi là : l’isolement social et la solitude, on voit tout le monde occupé par le Smartphone, même dans la famille, regarder des vidéos  sur le net et négliger parfois leur vie réelle.

La plupart ce sont des sujets et des images non contrôlés.

Les réseaux sociaux ont remplacé l’ancienne façon d’interagir. Si un utilisateur peut facilement communiquer avec 100 amis en ligne, il peut ne pas ressentir le besoin d’aller se faire des amis dans la vraie vie. Malheureusement, cela  peut engendrer  la solitude et des problèmes de santé mentale et de dépendance. Cela signifie que lorsqu’une application tombe en panne ou présente un dysfonctionnement, les personnes peuvent devenir presque inutiles jusqu’à ce que le problème soit résolu. Cette dépendance met les gens dans une situation très désavantageuse car ils deviennent moins autosuffisants et cela a un impact sur la créativité et le raisonnement.

Bruno Segbedji, directeur de mali-horizon :

“Il urge que la loi soit adaptée à cette utilisation massive et non contrôlée des réseaux sociaux

Bruno Segebdji dirpub “Mali-Horizon”

La poussée fulgurante des nouvelles technologies de l’information et de la communication est fortement appréciée. Et parmi certaines de ses conséquences, il y a l’utilisation massive des réseaux sociaux, qui a des avantages mais aussi des inconvénients. Au titre des avantages de l’utilisation massive des réseaux sociaux, il y a l’accès très facile aux informations et à des milliers de personnes en un temps record ? Par exemple, lorsqu’il y a une catastrophe ou un événement quelconque en un endroit du monde maintenant, dans les secondes et minutes d’après, des milliers de personnes seront au courant.

Et, à l’échelle nationale par exemple, l’on peut se donner des avertissements et des nouvelles sur les réseaux sociaux pour éviter des zones dangereuses (où il y a eu par exemple un attentat terroriste), ou un incendie, etc.  S’y ajoute la facilité à communiquer, à s’envoyer des images et diverses données. En bref, l’information devient une denrée très accessible avec une vitesse extraordinaire.

Concernant les inconvénients, l’utilisation massive des réseaux sociaux a quelque peu galvaudé  le travail du journaliste. C’est pourquoi tout le monde s’est improvisé journaliste avec la multiplication des fake news (fausses nouvelles), la divulgation des documents confidentiels, sans oublier les injures, l’apologie du crime et délit sur Internet, la divulgation des idées extrémistes et les appels à la violence, d’où le concept de la cybercriminalité.

S’y ajoutent les atteintes faciles à la vie privée des personnes, les divulgations des données à caractère personnel, etc. Il urge que la loi soit adaptée à cette utilisation massive et non contrôlée des réseaux sociaux”.

Issiaka Tamboura, directeur du journal “le SOFT” :

“Les autorités doivent avoir un œil sur les réseaux sociaux”

Issiaka Tamboura

Sous d’autres cieux, l’usage des réseaux sociaux a apporté des changements positifs dans la vie des usagers. La plupart des personnes en Europe se servent des réseaux sociaux comme moyen d’éducation et d’information.

Et avec les publicités de géants comme Google, ça leur renfloue de l’argent dans les poches. Par contre, chez nous, les réseaux sociaux sont utilisés non pas comme moyen de divertissement et de génération de ressources, mais pour proférer des insultes et pour dénigrer. Le côté rentable de ces plateformes n’est pas saisi par nos compatriotes. Ce faisant, les réseaux qui sont pris d’assaut par des personnes à bas âge projettent une influence négative sur eux. Et finalement, ils sont devenus un phénomène de dégradation des comportements des enfants qui prennent les utilisateurs en effraction comme des exemples et bonjour les dégâts. De mon point de vue, nos autorités doivent avoir un œil sur les réseaux sociaux afin de positiver leur utilisation. Je propose que la législation adopte des barrières à ce niveau. Cela va au bénéfice de tous.

Fatoumata Bah, lycéenne : “Se divertir, jouer et s’informer”

Les réseaux sociaux comportent des avantages. Ils permettent de communiquer avec sa famille, ses amis, des personnes qui habitent à distance, de se divertir, de jouer, s’informer. Avec les réseaux sociaux, on peut aussi s’ouvrir sur le monde, sur d’autres cultures et diffuser rapidement des informations. Mais les réseaux sociaux comportent également des inconvénients : on peut se faire harceler, humilier ou intimider. On peut aussi y lire de fausses informations”.

Moussa Kéita, commerçant au Grand marché : “Ce sont des vecteurs de changement et de mobilisation des citoyens”

“Aujourd’hui, les réseaux sociaux occupent une grande place dans nos vies. Ce sont des outils de promotion pour les entreprises commerciales et les fournisseurs de service. Ils sont aussi des vecteurs de changement et de mobilisation des citoyens. En plus des avantages, les réseaux sociaux ont également des inconvénients. Des personnes mal intentionnées s’en servent pour harceler des collègues de classe. Des vidéo mans font des vidéos insultantes ou haineuses et s’en donnent à cœur joie, sans censure. C’est dommage !”

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Le problème n’est pas les réseaux sociaux, le problème est l’illétrisme et l’analphabétisme de la jeunesse Malienne. Partout au monde les jeunes se sont servis des réseaux sociaux et des FABLABS pour apprendre et même inventer des choses extraordinaires. Si la jeunesse ignare du Mali est parvenue à faire de ces mêmes outils un espaces de perversion, ce n’est pas les réseaux sociaux qui sont à blâmer.

    • Yugubané, Si l’on exclut ton mépris de la jeunesse malienne et ton arrogance, on peut dire que pour une fois tu as réussi à faire travailler le petit pois qui te sert de cerveau et à dire quelque chose d’à peu près sensé.

      En effet, je ne comprends pas l’acharnement de certains contre les réseaux sociaux. Cet acharnement ne peut se comprendre que comme le dépit d’une certaine « élite » face à la perte du monopole de la parole, du débat et de l’analyse. En donnant la parole à tous, en donnant la voix aux sans voix, les réseaux sociaux ont démocratisé la parole publique qui était autrefois l’apanage d’une petite fraction de la population qui croyait avoir quelque chose de spécial dans son esprit. La parole a été donnée au peuple, à tous, et le règne sans partage des médias d’Etat et des « intellectuels » de service est arrivé à sa fin. Evidemment, tous ceux qui avaient des intérêts politiques, matériels ou symboliques associés à la situation antérieure en sont chagrinés et tentent de nous faire croire que les bonnes mœurs et l’intelligence sont menacées alors qu’il n’en est rien.

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