A base de coques d”arachide, son produit a remporté le prix de la meilleure invention au dernier Salon national d”innovations et d”inventions technologiques.
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rnAux âmes bien nées, la valeur n”attend point le nombre des années, disait l”autre. Âgée de 16 ans, elle s”appelle Zeïnaba Koné. Pensionnaire du lycée Niampréré Ballo de Baco-djicoroni (section langues et littérature, 11è LL), l”allure nonchalante, mais le ton ferme, l”adolescente cache bien sa timidité par des sourires. Apparemment, rien ne prédisposait la jeune Zeïnaba Koné à ce qui lui est arrivé : le titre du meilleur jeune inventeur, au dernier Salon national d”innovations et d”inventions technologiques, organisé par le Centre malien pour la promotion de l”industrie (CMAPI). L”invention de Zeïnaba est un aliment pour bétail. La valeur du prix remporté par son invention se chiffre à 250 000 Fcfa. En prime, elle a reçu une médaille en or et un diplôme.
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rnLa jeune douée en nutrition animale, raconte qu”elle a été inspirée par un constat anodin. Un jour, assise dans la cour de la maison paternelle, elle a observé pendant un long moment les deux moutons élevés par sa famille, en train de manger avec appétit les coques d”arachide qui traînaient. Dans la rue, elle fut frappée par le même constat.
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rnDu coup, l”idée lui est venue d”agrémenter cette matière en la rendant plus nourrissante pour le petit bétail. Ainsi, à partir de l”eau, du sel gême, du son de mil, des oeufs et des coques d”arachide, elle a mis au point un aliment pour bétail. Le procédé est simple. L”ensemble est soigneusement mélangé dans un récipient. La patte obtenue est ensuite placée en petite quantité dans les coques d”arachide. Les noix d”arachide auxquelles ressemble le produit, a été expérimenté pour la première fois, dans la famille même de l”inventeur il y a deux ans. "J”avais deux moutons que j”ai alimenté pendant deux mois avec cet aliment", affirme Zeïnaba. Après cette courte période, elle a présenté son expérience à certains voisins. Le constat était patent. Les bêtes ont visiblement pris du poids. Pétrie de confiance après cette découverte, la collégienne décide alors d”en faire une activité secondaire après ses cours. Pour combler mes temps libres et les périodes de vacances, je m”occupe de ma petite entreprise, lance-t-elle avec un large sourire.
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rnUne unité de production. Malgré ce travail méticuleux qui demande beaucoup de patience, Zeïnaba ne s”est pas découragée. Pour obtenir un produit de bonne qualité, il faut que les coques d”arachide soient solides pour bien renfermer la patte. Dès lors, un travail de trie s”impose. On doit choisir des coques saines, c”est-à-dire sans cassure et des pairs, explique-t-elle. L”entreprise est d”autant plus laborieuse qu”il faut quatre heures d”horloge pour produire un kilogramme d”aliment.
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rnOn comprend pourquoi, il a fallu une année de dure labeur à l”inventrice pour présenter un produit fiable. "La participation au Salon national des innovations et inventions technologiques est une démarche de mon grand frère Cheick Oumar Koné. Lui aussi est un inventeur", confie Zeïnaba qui a vu son talent révélé par l”originalité de son oeuvre. La disponibilité de la matière première et la simplicité du procédé font de son invention, une valeur capitalisante.
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rnBien que le produit ne soit pas encore soumis à un contrôle scientifique pour confirmer son aptitude à la consommation et son éventuelle mise sur le marché, sa qualité nutritive est appréciable, dit l”inventrice. Des échantillons sont en essai, affirme-t-elle.
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rnLa jeune inventrice a l”ambition de créer une entreprise familiale à partir de ce produit. "Je veux voir mon projet pousser des l”ailes et devenir une grande unité industrielle un jour, souhaite-t-elle. Car je veux apporter ma pierre à l”édifice de développement de mon pays par la promotion de l”agro-industrie."
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rnPour ce faire, la jeune talent projette de mettre au point une machine qui facilitera la mise en coque de la patte, afin d”accélérer la production. Car on ne peut pas envisager une production à grande échelle avec cette méthode artisanale, reconnaît celle qui compte au préalable breveter son invention.
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rnEntre l”idée et la matérialisation de l”idée, il y a un grand pas à franchir. En effet, il faut d”abord croire en la réalisation des projets. L”objectif du Salon est de promouvoir cette action en stimulant effectivement les talents nationaux, confient les organisateurs. Malgré les nombreuses découvertes mises à la disposition du monde industriel, les résultats pourrissent toujours dans les tiroirs.
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rnLe manque de financement du secteur de la recherche et la démotivation des acteurs rendent la tâche difficile aux promoteurs. Or il est évident que le développement de tout pays dépend de sa capacité d”innovation et d”invention pour valoriser ses ressources.
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rnC. A. DIA
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