Qu’il s’agisse de groupes étatiques ou non-étatiques, l’Internet représente aujourd’hui beaucoup plus de menaces sur la sécurité comme en témoignent les faux mails, les vols de numéros de cartes bancaires, la pédopornographie, le blanchiment d’argent, le trafic de stupéfiants, voire, les activités à des fins criminelles et terroristes. Les cyberattaques se jouent des frontières et des distances, sont anonymes, et il est très difficile d’identifier formellement le véritable attaquant. Ces attaques peuvent être réalisées facilement, à bas coût et à très faible risque pour l’attaquant. Elles visent à mettre en péril le bon fonctionnement des systèmes d’information et de communication utilisés par les citoyens, les entreprises et les administrations, voire l’intégrité physique d’infrastructures essentielles à la sécurité nationale. D’où la nécessité d’une stratégie concertée de lutte contre le phénomène.
Avec l’organisation de ce colloque dont le maitre d’œuvre est l’’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications/TIC et des Postes (AMRTP) accompagnée par l’Agetic, la Sotelma et Africa ITCs consulting, les autorités entendent apporter une réponse et une approche globale de lutte contre le phénomène. L’objectif du colloque est d’une part, d’informer et de sensibiliser les décideurs politiques et administratifs, les acteurs de télécommunication et des TIC, la société civile ainsi les médias sur l’impérieuse nécessité de la mise en place des dispositifs en matière de cyber sécurité et des mesures de lutte contre la cybercriminalité et d’autre part, d’apporter des réponses adéquates aux menaces.
A l’ouverture des travaux, le ministre Choguel Maïga a noté que les actions à mener pour enrayer les cybers menaces sont particulièrement difficiles, dans la mesure où l’on se trouve dans le domaine de l’immatériel, avec des techniques en constante et rapide évolution et que les sites Internet et les données auxquelles l’on accède proviennent souvent de serveurs hébergés dans d’autres pays. « Toutefois, malgré ces difficultés, une impérieuse nécessité d’agir nous incombe et notre action au Mali repose sur une conviction très forte : la liberté a, comme fondement, la sécurité. Cela suppose que, face à la cybercriminalité, nous ne pourrons pas garantir le plein exercice de la liberté des usagers et des citoyens qu’en nous en donnant les moyens adaptés », a indiqué le ministre qui a formulé le vœu que, lors du colloque, les décideurs politiques et administratifs, les acteurs des secteurs de télécommunications et des TIC, les acteurs de la société civile et les médias saisissent l’occasion pour se familiariser davantage avec le concept de cyber-menace et développer à travers des plans d’activités, une stratégie de cyber-sécurité.
Durant deux jours, les acteurs échangeront, avec les experts sur plusieurs thématiques comme le cyber crime de masse, le cyber crime ciblé, le terrorisme internet. Aussi, les participants vont passer au peigne le rôle du citoyen, des institutions et de l’Etat dans la lutte contre la cybercriminalité, l’état des lieux de la cybercriminalité au Mali ainsi le cadre réglementaire et opérationnel.
Rappelons que la cyber sécurité recouvre l’ensemble des mesures de sécurité susceptibles d’être prises pour se défendre contre les attaques. L’augmentation spectaculaire du niveau de sophistication et d’intensité des cyberattaques a conduit ces dernières années la plupart des pays développés à renforcer leur résilience et à adopter des stratégies nationales de cyber sécurité. Dans plusieurs pays, la prévention et la réaction aux cyberattaques ont été identifiées comme une priorité majeure dans l’organisation de la sécurité nationale.
Daniel KOURIBA