La guerre asymétrique à la quelle fait face notre pays met à rude épreuve notre système de renseignement. Devenus à la limite caduque au regard de la guerre non conventionnelle que nous imposent des obscurantistes, nos services de renseignement doivent faire l’objet de réflexion afin de les adapter aux défis de l’heure.
De nos jours le renseignement est devenu une denrée rare et cela est très inquiétant. Lorsqu’on se situe dans le contexte malien caractérisé par une crise multidimensionnelle, les populations devant fournir des informations aux forces de défense et de sécurité, de peur de représailles, préfèrent se murer dans un silence qui en dit long sur leur angoisse.
Et les FSD de leur côté ne font absolument rien pour ramener cette confiance qui s’est érodée au fil des ans, s’elles ne sont pas perçues par les populations comme étant des éventuels complices de leurs bourreaux.
À cette situation il faudra trouver une panacée qui pourrait bien être aujourd’hui le renseignement technologique: l’efficacité dans la discrétion tel est le credo de cette autre approche du renseignement. Aujourd’hui l’on pourrait acquérir par achat grâce à la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) ou dans le cadre de la coopération militaire avec des pays amis, des caméras thermiques capables de détecter une présence humaine à des dizaines de kilomètres ou des puces radioélectriques placées sur des animaux errants dans la forêt et pouvant donner des renseignements sur leur environnement en temps réel.
De même l’on pourra acquérir des jumelles nocturnes ou des lunettes ultra-violets permettant à nos Forces de Défense et de Sécurité d’être opérationnelles de jour comme de nuit.
De sources sécuritaires on s’accorde sur la nécessité d’adapter le renseignement à notre époque. Car celui centré sur l’être humain commence à montrer ses limites. Le renseignement humain est loin de répondre à nos aspirations. Surtout dans un pays comme le nôtre confronté à une guerre asymétrique où l’ennemi se faufile entre les populations.
Dans des milieux sécuritaires, on préconise d’orienter les investissements du secteur vers les nouvelles technologies, qui non seulement nous reviennent moins chers, mais aussi plus efficace. En clair, en ce 21ème siècle, il ne s’agit plus de remplir les casernes avec des chars ou d’autres engins lourds qu’on perde au moindre accrochage. L’heure est plutôt à l’adaptation des services de renseignement à la révolution technologique.
Oumar KONATE