Chronique du web : Les journalistes de plus en plus accro aux réseaux sociaux

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Le 11 septembre dernier, en marge des commémorations des attentats terroristes qui ont détruit les Twin Towers (Tours jumelles) du WTC (World Trade Center) qui dominaient New York, Hillary Clinton, la candidate démocrate à la course à la Maison Blanche (élection prévue pour le 7 novembre prochain), est apparue très fatiguée et a même dû quitter les lieux. Il n’en a pas fallu plus pour que les médias se déchainent en remettant au cœur du débat la supposée maladie de Mme Clinton. La palme du déchainement revient aux réseaux sociaux qui fixent l’instant, l’instant « T », comme on aime à le dire. Beaucoup de médias très respectables et respectés ont dû suivre la frénésie des réseaux sociaux pour ne pas rater un sujet qui revient toujours en bonne place dans la présente campagne présidentielle américaine. Il y a comme une force qui émane des réseaux sociaux qui tracte les autres médias de plus en plus largués dans le traitement à chaud de l’actualité. A telle enseigne que de nombreux experts confessent, sans honte, que les réseaux sociaux imposent aujourd’hui l’actualité, obligeant du coup les médias classiques à se mettre à l’ère des réseaux sociaux. Les résultats d’une étude réalisée auprès de 290 journalistes français, entre le 1er mars et le 15 avril 2016 viennent d’être publiés et renseignent abondamment sur la prégnance des réseaux sociaux comme source d’information dans le traitement de l’actualité. Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

  • Une large majorité de journalistes passe 2 heures par jour en moyenne sur les médias sociaux.
  • 90% des journalistes déclarent privilégier la rapidité sur l’analyse dans leur travail.   
  • Les journalistes utilisent les réseaux sociaux avant tout pour interagir avec leur audience (à 63%). Près de la moitié d’entre eux n’utilisent pourtant pas les données des médias sociaux pour mesurer l’efficacité de leurs contenus. 

Dans leur écrasante majorité, c’est-à-dire plus de +2/3, « les journalistes français estiment que les médias sociaux ont profondément changé leur métier. 9 répondants sur 10 déclarent ainsi désormais privilégier la rapidité sur l’analyse, sans pour autant se sentir plus productifs. Seuls 34% estiment en effet que les réseaux sociaux leur permettent d’améliorer leur productivité ».

Si l’on considère les pratiques plus dans le détail, une majorité d’entre eux (69%) y passent en moyenne 2 heures par jour, pour promouvoir leurs contenus (à 71%) et pour réaliser une veille sur leurs thématiques de travail (à 70%). Ils sont également 60% à les utiliser pour interagir avec leur audience. En revanche, 43% des répondants déclarent n’avoir jamais utilisé les données fournies par les réseaux sociaux pour mesurer la pertinence et l’efficacité de leurs contenus, se privant ainsi d’une source d’information importante concernant les centres d’intérêts de leur audience ».  L’étude confirme aussi un postulat suffisamment admis, à savoir que l’email reste un outil privilégié de travail pour les journalistes. En effet, ils préfèrent être contactés par mail (à 67%) ou bien par téléphone (à 40%).  Mais dans cette jungle des réseaux sociaux, les journalistes ont leur préférence. L’étude révèle qu’ils privilégient Facebook pour la publication de leurs contenus (à 64%), et Twitter pour s’informer sur un sujet (à 57%).  La boîte à outils des journalistes comprend aussi des applications comme LinkedIn, Vine ou Periscope. C’est ainsi que, selon l’étude, « Un peu plus du tiers des répondants font également la promotion de leurs contenus sur LinkedIn, et 32% utilisent des blogs dans leur recherche d’informations. Les outils plus communautaires comme Vine ou Periscope sont quant à eux utilisés par moins de 10% des répondants pour partager du contenu, alors qu’ils sont 28% à s’y informer.  Les réseaux sociaux, on les aime ou on ne les aime pas. En règle générale, les gens qui y sévissent ne sont pas des professionnels des médias. Ils sont, pour la plupart, des activistes de toutes sortes de causes, des passionnés, des geeks, des idéalistes… Bref, des citoyens qui sont convaincus qu’ils ont leur mot à dire dans la promotion d’une société équitable de l’information et du savoir. Mais, les réseaux sociaux, on ne peut les ignorer et on ne plus en parler comme d’un kleenex usager. Aujourd’hui, toute stratégie responsable de communication doit les expérimenter et malheur à ceux qui n’en maîtrisent pas les fondamentaux.

 

Serge de MERIDIO  

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