Chronique du web : Dure sera la reprise !

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A l’instar de beaucoup de corps de métier, de nombreux journaux ont observé une trêve estivale et, pour ces bienheureux, sonne l’heure de la reprise, avec à la clé, la frénésie dans les salles de rédaction, le rush quotidien des journalistes-reporters, la montée d’adrénaline chez le Red’Chef et les différents chefs de desks surveillant à la fois reporters, dépêches et frigo pour s’assurer que les impératifs de deadline et de bouclage seront tenus. Une vie toute en action ! Mais la rentrée, c’est surtout la difficile équation de concilier la fin des vacances et le retour au bureau, ce qui peut relever, à certains égards, des Douze Travaux d’Hercule. Qu’importe ! Certains spécialistes offrent des conseils avisés pour vous aider à négocier, sans casse, la transition. Ainsi en est-il du site planzone.fr qui vous recommande cinq (05) astuces : 1°) Ouvrir calmement ses mails ; 2°)   Analyser le travail en retard ; 3°) Organiser son temps de travail ; 4°) Se réadapter au rythme ; 5°) En profiter pour prendre de meilleures habitudes. Ca parait si évident qu’on pourrait se demander si tout le monde n’avait pas déjà cette solution qui coule de source. Une chose est sûre, les entreprises israéliennes du secteur des logiciels espions ne connaissent pas ce blues du retour des vacances. Elles ont le vent en poupe et s’attaquent à des géants comme Apple dont elles réussissent à pirater les

IPhone et IPad. C’est le branle-bas de combat chez la firme américaine qui a été obligée – en urgence – de mettre à jour ses mobiles commercialisés depuis 2011 pour les protéger contre le logiciel Pegasus, conçu par la firme NSO d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv, dans la “Silicon Valley” israélienne. Selon l’ONG britannique Privacy International, « Pas moins de 27 entreprises basées en Israël sont actives dans ce secteur ». L’ONG précise que ce chiffre place Israël très loin en tête du classement mondial avec 3,3 compagnies pour un million d’habitants contre 0,4 aux Etats-Unis et 1,6 en Grande-Bretagne. Qui sont les clients de ces start-up israéliennes spécialisées dans l’interception des communications ? Ce sont principalement des des gouvernements d’Amérique latine, d’Asie Centrale ou d’Afrique. A propos de ces logiciels hypersophistiqués, Privacy International donne des précisions qui font froid dans le dos : « L’utilisateur de Pegasus, logiciel à la fois sophistiqué et personnalisable fonctionnant au départ par hameçonnage, peut accéder à la caméra, au micro ou à la géolocalisation de l’appareil piraté, aux contenus de messages, d’appels et de toute une série d’applications globales comme Gmail, Facebook, Skype, WhatsApp, Viber… ». Pour sa défense, un porte-parole de NSO écrit ceci : « La mission de NSO est d’aider à faire du monde un lieu plus sûr en fournissant à des gouvernements légitimes une technologie qui les aide à combattre le terrorisme et le crime ».

Terrorisme, le mot est lâché ! Que ne ferait-on pas aujourd’hui au nom de la lutte contre le terrorisme ! Face au lever de bouclier des organisations de défense des Droits de l’Homme, la société israélienne rétorque qu’elle « se conforme totalement à la législation et aux règlements sur le contrôle des exportations ». Selon Daniel Cohen, un spécialiste de ces questions, la position dominante d’Israël s’explique principalement par le dynamisme des membres d’unités d’élite de l’armée comme la 8200, spécialisée dans la cyber-guerre. Et de poursuivre : « Après avoir quitté l’uniforme, ces experts utilisent leur savoir-faire pour créer des start-up ou se faire embaucher à prix d’or par des firmes existantes ». A ce jour, « Israël compte plus de 300 entreprises de toutes tailles dans le cyber-secteur.

Les plus grands groupes d’armement ont eux aussi ouvert des cyber-unités. Mais dans l’immense majorité des cas, il s’agit de firmes qui ne traitent que de la protection des systèmes informatiques militaires et civils, telles des banques, des entreprises privées et publiques ». Dans ce secteur de la cyber-guerre, il se passe souvent des choses pour le moins cocasses. En effet, l’ONG britannique note qu’en 2011, les médias avaient rapporté l’exportation par la firme israélienne Allot Communications d’une technologie destinée au Danemark et permettant de surveiller internet.

Mais, manque de pot, cette technologie avait atterri par des voies détournée en Iran, l’ennemi numéro un d’Israël. Pour éviter ce genre de mésaventure, l’Etat d’Israël a autorisé certaines firmes (Nice et Verint) à installer leur propre bureau et centre de contrôle dans des pays étrangers comme le Kazakstan et l’Ouzbékistan tout en formant du personnel local. Dans le souci de toujours paraître comme le meilleur élève de la classe, le porte-parole de NSO, l’une des principales start up du secteur, répond que « … les accords conclus avec ses clients prévoient que ses produits doivent être utilisés de manière légale et uniquement pour la prévention des crimes et les enquêtes criminelles ». Comme chante la vedette ivoirienne du reggae, Ticken Jah Fakoly, « On a tout compris ». L’attrait du dollar justifie et les petits mensonges entre amis en affaire et le pacte avec le diable.

Serge de MERIDIO

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