Chronique du web : Quand Israël espionne les discussions sur le nucléaire iranien

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Les négociations sur le nucléaire sont entrées le weekend dernier dans une phase critique. En effet, selon l’agenda dédié, les diplomates et experts des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France plus l’Allemagne) doivent conclure un accord jugé historique au plus tard le 30 juin courant. Ces négociations se déroulent concomitamment ou en alternance en Suisse et en Autriche, deux pays qu’affectionne la haute diplomatie au regard de leur statut d’Etats neutres. Toutefois, un pays, Israël pour ne pas le nommer, a juré bruyamment, le couteau entre les dents, qu’il s’opposerait à la conclusion de ces accords, dut-il fâcher l’Amérique d’Obama qui, pourtant, lui offre protection et subsides. Au plus fort de leur hostilité aveugle au régime des Mollah, Israël et les Etats-Unis ont même conçu Stuxnet, un programme informatique pernicieux « pour attaquer le programme nucléaire iranien, en particulier ses centrifugeuses, pour tenter de ralentir les efforts de Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique ». Pour la petite histoire, selon les autorités iraniennes et des spécialistes qui suivent le dossier, Israël aurait enlevé voire tué des scientifiques travaillant sur le programme nucléaire iranien. Mais le énième lièvre dans ce feuilleton particulièrement passionnant et dangereux, ce sont les médias qui l’ont débusqué en début de ce mois. En effet, plusieurs médias internationaux (RFI, Le Monde, Libération, La Presse, Le New-York Times, Le Wall Street Journal…) ont révélé que les services secrets israéliens ont écouté en temps réel lesdites négociations grâce à un petit bijou connu sous le nom de  Duqu 2.0. Il s’agit d’un logiciel d’espionnage surpuissant décrit par l’entreprise russe de sécurité informatique, Kaspersky, qui précise que «Duqu 2.0», est considéré comme le «plus évolué dans sa catégorie». Le célèbre fabriquant d’antivirus ajoute que seul un État est capable de concevoir ce logiciel, qu’il estime à 50 millions de dollars. Suivez mon regard ! La nouvelle de cette intrusion des services secrets israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien a ému et suscité la réprobation des parties. D’ailleurs, les autorités suisses et autrichiennes ont indiqué avoir ouvert, séparément, des enquêtes sur des soupçons d’espionnage informatique dans des hôtels où se déroulaient des négociations sur le nucléaire iranien. Mais à quoi serviront ces enquêtes quand on sait que les Occidentaux se refusent systématiquement à sanctionner l’Etat d’Israël, leur chouchou, à qui il faut passer tous ses caprices ? A présent, intéressons-nous au mode de fonctionnement de Duqu. Selon Kaspersky, ce ver est taillé pour l’espionnage. «Duqu 2.0 est un outil complet de vol d’informations qui est conçu pour maintenir une présence discrète et durable dans le réseau de sa cible», indique l’équipe de Kaspersky. À la fois très discret et versatile, il est composé de très nombreux modules, qui lui permettent de recueillir des informations variées. Il peut par exemple faire fonctionner des microphones dans les ascenseurs d’hôtel qui en sont dotés. L’entreprise russe estime que si elle a été attaquée, c’est que l’entité derrière Duqu 2.0 pensait que son programme était indétectable. Le ver exploite pas moins de trois failles «zero-day». Ce sont des failles qui sont inconnues et non protégées, en l’occurrence, dans le système d’exploitation Microsoft Windows. Kaspersky a également identifié d’autres victimes de Duqu 2.0. En effet, la société dénombre une centaine de systèmes touchés, dans des pays occidentaux, du Moyen-Orient et d’Asie. Les traces du ver ont également été trouvées lors du 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, où étaient présents de nombreux responsables internationaux. Si l’accusé dément mollement sa prouesse technologique, en revanche il ne peut nier que c’est à lui que le crime profite. La fin justifiant les moyens, l’Etat d’Israël est déterminé à user de toutes les ressources inimaginables dont il dispose pour sauvegarder sa suprématie militaire et technologique dans une région qui est connue pour être une poudrière. Un de ces moyens serait par exemple une alliance contre-nature avec le Royaume wahhabite pour bombarder les installations iraniennes de Natanz.

 

Serge de MERIDIO

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