Ce que je pense… rnFacebook et Twitter : La révolution cybernétique en marche contre les Etats.

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Tout a commencé en Tunisie, après l’Egypte, le Yémen, puis après le Bahreïn, l’Iran, la Palestine et même la Libye de notre très cher guide de la révolution de la Jamahiriya et promoteur attitré  des chefferies traditionnelles ont été ou continuent à être secouées par un véritable ouragan de révolte généralisée contre lequel rien ne semble être capable de lutter.       

Devant le déferlement sans précédant des foules de manifestants en courroux contre les pouvoirs en place dans les pays du Maghreb, le monde entier continue à se poser la question de savoir comment se fait-il que tout un sous-continent puisse en avoir le ras- le bol jusqu’au point de se lever de façon simultanée comme un seul homme, affrontant gaz  lacrymogènes, balles réelles et en caoutchoucs, pour demander au chef de l’Etat de « dégager » ?        
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rnLa réponse à cette question serait facile à trouver si on prête attention, un temps soi peu, à cet adage du leader afro-américain Martin L. King qui disait : « Quelque soi le nombre d’année qu’un groupe d’hommes ou des peuples passent dans l’esclavage, il finira toujours par se révolter pour acquérir sa liberté et la démocratie » (propos mentionnés dans l’ouvrage Esquisse d’une Histoire des Etats-Unis, édition Bureau de renseignement du gouvernement américain 1998). Il faut dire que la particularité de ces pays embrasés par l’insurrection populaire est qu’ils sont tous ou presque des véritables monarchies déguisées en pseudo démocraties républicaines ou populaires (la Libye est un exemple de ce dernier cas)  ayant à leurs têtes des inamovibles et immortels chefs d’Etats ou chefs de clans  dirigeant d’une main de fer et sans partage. L’atmosphère de plomb qui existe dans ces pays depuis des décennies a entretenu deux principales situations exécrables et révoltantes : La mise à l’écart du peuple dans la gestion des affaires publiques et surtout l’impardonnable enrichissement inexpliqué et inexplicable des oligarchies affairistes qui sont au pouvoir.  Prenons les, cas par cas et par ordre de péchés capitaux :
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rnZine Abédeine Ben Ali, ex-Président de la Tunisie jusqu’à ce qu’il soit mis dehors par le peuple, c’était fait expert dans l’élimination systématique de tous ceux qui pouvaient de près ou de loin nuire à ses projets de mise en place flagrante d’un cercle familial autour du pouvoir afin de faire main basse sur les secteurs de l’économie et des affaires. Ainsi, fils et filles, gendres et belles filles sans oublier la belle Leïlha Trabellsi sa femme, tout ce beau monde s’était construit une vie paradisiaque pendant qu’une grande partie du peuple croupissait sous le chômage, la cherté de la vie dépouillée de tout droit de protester. Dans tout cela, je ne vous parle point des châteaux  qu’il a pu se construire dans tout le pays. Bref, Ben Ali était, point pour point, un Saddam Hussein version magrébine.   
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rnHosni Mohamed Moubarak, militaire comme Ben Ali, n’est pas allé par mille chemins. Ancien agent secret, il a mis en place une politique d’asphyxie de tout autre parti politique qui n’est pas le sien. Son fils Gamal s’est vu parachuté à la tête dudit parti, ce qui présageait ipso facto qu’il était le seul super favori sur la liste des éventuels successeurs de son père de président. Chose criminelle à plus d’un titre, Mr Moubarak a pu amasser (il faut dire voler !) durant son règne pharaonique de 30 ans une fortune familiale de plus de 70 milliards de dollars américains et ce à l’insu du peuple affligé par toutes sortes de maux et à la barbe des Etats-Unis et autres alliés inconditionnels du Raïs.
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rnMouammar El Khaddafi, guide pour ne pas dire roi des Libyens a tout simplement décidé de créer une nouvelle façon affligeante de gouverner une nation. La formule est la suivante : « Pas de république, pas de monarchie, mais un gourou sous forme de guide éclairé qui choisit l’avenir et le destin du peuple aidé en cela par ses proches et ses acolytes ». Il n’y a point de règles objectives pour les finances publiques dans ce pays, le guide, ses fils et filles en dilapident comme bon leur semble. Une chose est à noter ! La révolution est en cours en Libye, et si jamais, et c’est ce que je souhaite le plus au monde, elle aboutie au départ du guide tous ceux qui ont eu à faire le mendiant derrière lui en prenant sans réfléchir ses petros dollars vont non seulement s’expliquer devant le pauvre   peuple libyen mais aussi devant leurs propres peuples. Côté fortune, si celle des autres est plus ou moins estimable, Khaddafi, selon certains spécialistes, détient une richesse inestimable car toute la Libye l’appartient.
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rnAu cœur de cette vague de demandes protestataires, se situe avec plus de particularité la révolte des égyptiens appelée « la révolution du Nil ». Amené à se prononcer sur la situation, le chercheur en politologie et membre du renommé groupe de recherche des USA. Le Brooking Institute de Washington, Mr Joe Cambel a décliné les causes qui, selon lui, ont mis le feu à la poudrière : Politiques d’étouffement des initiatives privées, un taux d’instruction élevé des jeunes, un plus facile accès des jeunes et moins jeunes à l’Internet, une austérité politique ascendante et surtout l’augmentation du chômage des jeunes.
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rnParmi toutes ces causes, je pense qu’une d’entre elles a été plus déterminante que toutes les autres. En effet, l’Internet à travers les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, a été le véritable catalyseur de ces actions d’insurrections en chaîne. Intéressons-nous au cas égyptien : Vous avez un dirigeant protégé par l’armée et qui concentre la quasi-totalité des pouvoirs de l’Etat entre ses mains ; un accaparement népotique et affairiste de l’appareil administratif ; une augmentation du nombre  des pauvres ; une jeunesse au fait des nouvelles technologies de communication ; le bâillonnement des presses privées hostiles au pouvoir en place…
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rn Les médias du monde entier ont fait état de la frange de la société égyptienne qui était à l’avant-garde de ce combat. Il se trouve qu’il fut mené à 80% par les jeunes. Des milliers voire des millions d’entre eux sont sortis durant 18 jours non stop, sensibilisés par d’autres jeunes par le biais de Facebook et de Twitter, pour mettre à bas un régime qui ne leur donnait ni d’enseignement digne de ce nom ni d’emploi. L’Etat a riposté en coupant toutes les connections d’Internet du pays mais rien à faire. Ils ont continué à user de stratégies dissidentes avec des réseaux extérieurs. Pendant que les grands organes de presse remuaient ciel et terre pour avoir une infime image des manifestations, les blogeurs et autres utilisateurs du Net filmaient les scènes et les envoyaient sur le Web à l’intention du monde entier. Dans le contexte libyen, pour briser le mur de fer qui entoure le pays, des jeunes utilisateurs du Ne
t rentrés en contacts avec des amis libyens ont commencé à envoyer des médicaments, des vêtements et même des nourritures pour les aider à tenir le coup. Au regard de tous ce qui précède, on n’à point besoin d’affirmer qu’avec Facebook et Twitter, le cyber révolution contre les Etats dictatoriaux est en bonne marche. Que la jeunesse soit la tête de pont de cette dynamique n’est point surprenant, car c’est elle qui constitue la majorité de toutes les strates d’âges en Afrique et en constituera plus de 70%  dans l’horizon 2050 selon certaines statistiques. Au rythme où les évènements se précipitent, une question mérite d’être posée : Quand est-ce que les jeunes des pays de l’Afrique noire vont imiter leurs camarades des pays Arabes ? Surtout du moment où les conditions de vie sont pires dans les Etats sub-sahariens et qu’il y’a moult chefs d’Etat qui s’y maintiennent au pouvoir éternellement ou aspirent à le faire en tripotant les constitutions de leur pays. De toute façon une chose est sûre, les jeunes des autres pays de l’Afrique doivent se battre pour amener leurs  dirigeants à mettre l’accent sur l’éducation. Car c’est elle seule qui pourrait permettre une véritable prise de conscience. Au Mali, de la manière dont l’éducation patauge et bas de l’aille, il y’a lieu de se demander à qui profite le crime ? Autrement dit qui perd, qui gagne dans la bonne éducation du peuple surtout des jeunes ? Une bonne réponse à cette question nous permettra peut-être de situer avec exactitude les responsabilités.
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rn  Daouda Kinda
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