Comme nous l’annoncions dans notre livraison Nº11 du 21 juillet 2014 sous le titre de : « Bamako, une ville sous vidéo surveillance, les malfrats bientôt confrontes avec les images de leurs forfaits » où le conseiller technique au Ministère en charge des TIC M. Baba Konaté s’en ouvrait sur ce projet, il faut dire que les choses avancent timidement mais sûrement. Dans un très proche avenir, Bamako, sera dotée d’une Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) qui devrait être chargée de lutter contre toute infraction liée aux technologies de l’information et de la communication et au cyberespace en faisant des investigations et de la sensibilisation dans ce domaine. Le PLCC devrait en principe être doté aussi d’un Laboratoire de criminalistique numérique (LCN) dont le rôle devrait être la formation de nos forces de sécurité aux techniques d’extraction, de révélation et d’analyse des données numériques et biométriques de tout type pour appuyer les spécialistes de l’investigation criminelle au Mali. Si un tel laboratoire avait existé au Mali bien avant les attentats que nous avons connus, les traces prélevées sur les scènes de crime de l’Hôtel Radisson Blue de Bamako, du Byblos de Sévaré et de Bamako auraient été analysées par nos propres forces de sécurité. Mais tout le tout monde a pu constater que le manque d’une telle unité a fait que toutes les traces prélevées ont été envoyées à l’extérieur pour analyse et interprétation. Et jusqu’ici nous ne savons pas trop sur ces résultats. Un pays souverain ne peut pas se désintéresser aussi sauvagement de sa sécurité au profit d’autres Etats dont les intérêts sont très souvent aux antipodes des siens.
L’deal serait même d’étendre ce projet à toutes les régions du nord en camouflant ces cameras dans le relief indompté du nord, sur les falaises du Mont Hombori, des plateaux du pays dogon ainsi que sur toutes les montages d’une hauteur inaccessible le long de la route Bamako Gao, Kidal, Ménaka. Nous devons oser ces grands travaux pour laisser à la postérité quelque chose de grand à retenir qui soit à la hauteur de notre histoire millénaire. On pourrait même sur la base d’un contrat, installer ces cameras sur tous les pilonnes des BTS des opérateurs de télécommunication à travers le Mali. Il ne serait même pas superflu de penser à des caméras de ce genre embarquées dans des véhicules militaires surmontées sur des mats automatiques pour permettre à notre armée quand elle ses déplace d’élargir sa vison sur plusieurs kilomètres à la ronde, à défaut d’oser acheter des drones qui coûtent moins de 50 millions pour se faire. Si nous le voulons, nous pouvons bien prendre en main notre sécurité. Mais tout indique que nos autorités actuelles, qui ont cessé de réfléchir par eux même il y a très longtemps sont à cours d’idées ou de volonté pour stabiliser notre pays. Tout notre sort est remis entre les mains des forces étrangères de la MINUSMA et de sa patronne à penser, la France, plus préoccupée à exploiter dans une totale illégalité les ressources minières à ciel ouvert, telles que l’Or, les roches précieuses, l’eau douce, de la région de Kidal que de sécuriser notre pays. La France et la MINUSMA n’ont aucun intérêt à la paix immédiate au Mali. Elles vivent de notre insécurité et doivent justifier leur présence, leurs postes et les intérêts géostratégiques de leur pays respectifs. Malheurs aux africains qui naïvement continuent de croire que c’est par philanthropie que les opérations de maintien de la paix ont été créées. C’est eux qui fabriquent les ennemis et se proposent ensuite de les combattre. La veille théorie politique selon laquelle on ne gouverne le monde que par la terreur est toujours de mise. On pourrait aussi les installer sur tous les grands buildings du pays, de façon à permettre depuis le Centre de commandement central de Bamako et des centres de commandement secondaires dans les régions de gérer par nous-mêmes notre sécurité.
Par de telles équipements de pointe, nos forces armées et de sécurité pourraient ainsi à distance renforcer leur système de renseignement, réguler la sécurité publique, le trafic, la gestion automatique des infractions et la reconnaissance des hommes et des plaques minéralogiques. En somme, de tout ce qui bouge au Mali. Mais tout cela devrait se faire dans le strict respect de la législation spécifique, notamment la protection des données à caractère personnel dont la loi Nº 2013.015 /du 21 mai 2013 a permis la mise en place de l’Autorité de protection des données à caractère personnel.
Mais mieux vaut tard que jamais, le projet de vidéo surveillance urbaine de Bamako ou selon l’expression la moins effrayante le projet de vidéo protection urbaine de Bamako est entrain de planter ses cameras un peu partout à travers la ville. C’est un vieux projet du régime ATT plus généralement connu sous l’appellation de projet de modernisation du «Réseau Optique d’information du Mali». Il est financé à coût de 20 milliards de nos francs à travers la société chinoise HUAWEI et son partenaire financier, la CHINA EXIMBANK, la Banque Import-Export de Chine. C’est de tout cela dont la France a peur et la guerre au nord n’est qu’une de ses fabrications de plus. Mais autant elle a su se relèvera de l’occupation allemande autant le Mali se relèvera de cette insécurité qu’on nous impose.
Ce projet est donc un grand projet à magnifier. Mais au Mali le problème n’est pas autant la beauté des projets que la gestion qu’on en fait. Et l’un des gros problèmes à résoudre pour ce projet pourrait être le classique combat de son ancrage institutionnel. Le Ministère en charge des TIC dirigé par des hommes politiques comme le Ministre Choguel Kokalla Maiga plus intéressé par ce qu’il gagne qu’il n’apporte au pays, se battra pour avoir un tel projet. Comme il l’a fait avec l’AMRTP en déviant tous les grands projets TIC chez le régulateur sans jamais pu convaincre sur sa capacité à mieux les gérer. L’AGETIC, ce grand dessin, est devenue une coquille vidée et est morte de sa belle mort. Le résultat est que le Mali est toujours à la traine, quand il a été depuis Bamako-2000, le pionnier dans ces domaines. Ce centre que nous appelons de nos vœux au Mali existe déjà en Côte d’Ivoire depuis 2002. Il est donc souhaitable qu’une direction de l’Informatique et des traces technologiques (DITT) soit créée et rattachée à la direction nationale de la police scientifique pour conduire ce projet pour lutter contre la cybercriminalité et en charge du soutien technologique à apporter aux investigations et à la conduite des projets technologiques liés à la sécurité publiqué.
O’BAMBA