Les rideaux sont tombés le dimanche 21 octobre dernier sur le 4ème salon national des inventions et innovations technologiques. Mais avant, quatre jours durant, les professionnels du textile, de la teinture, de la couture, de la médecine traditionnelle, de la mécanique, de la poterie, de la parfumerie traditionnelle (encens) s’étaient rencontrés au Centre International des Conférences de Bamako pour exposer les inventions qu’ils ont eu à faire durant les deux dernières années. C’est ainsi que le fondeur Kalifa Sacko de la fonderie qui porte son nom a enlevé la médaille d’or avec sa « Kabawôrôla Djigui », une décortiqueuse de maïs qu’il a conçue avec une technique artisanale. D’où l’originalité et le charme de l’article.
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L”histoire retiendra qu”au Mali un homme n”ayant pas franchi la porte d”une salle de classe figure sur la liste des inventeurs de machines. Pourtant le destin de l”homme l”avait conduit à l”école coranique où il apprit des années durant des versets coraniques, pour invoquer Dieu. Après, par mimétisme l”homme se retrouva au côté de père qui évoluait lui aussi dans la fonderie. Apprenti fidèle et assidu, Kalifa assimila assez rapidement le savoir à lui transmis par ses pères. C”est ainsi qu”il s”imposa tout naturellement comme chef d”atelier. Cette nouvelle responsabilité qu”il assume avec mesure lui revenait également de droit car c”était lui l”aîné de tous les apprentis. Devenu chef l”homme s”est proposé d”imprimer une nouvelle dynamique à l”entreprise familiale.
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Sa première mission fut d”élargir la compétence de la fonderie. Au lieu de la seule fabrication des marmites, des louches, cuillères, et autres ustensiles de cuisine qui ne rapportaient plus trop, l”homme a ajouté la corde des pièces d”usine à son arc. Ce qui fut le début de la fin de calvaire pour les promoteurs d”usine de la place. CMDT, ALUMALI, BATEX-CI, MALILAIT, etc., sont entre autres les usines qui peuvent saluer l”installation de la Fonderie Kalifa Sacko. Avec la Fonderie Sacko elles n”ont plus besoin d” aller chercher les pièces de rechange à l”étranger. Tout se fabrique désormais sur place dans un délai record et à moindres frais. Cette performance doublée d”une technologie assez moderne en matière de fonderie a valu à l”homme d”être invité à de nombreuses foires nationales et internationales où il a été chaleureusement félicité. La dernière sortie en date, tenue au Centre International des Conférences de Bamako, a été couronnée d”un franc succès. L”Organisation mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI) vient de décerner à l”inventeur malien de la première décortiqueuse de maïs, Kalifa Sacko, une médaille d”or, un diplôme et la somme d’un million FCFA..
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S”agissant de la médaille d”or de l”OMPI, elle s”inscrit dans le programme d”attribution des prix de l”OMPI. Ce programme d”attribution comprend le prix de l”OMPI pour les inventeurs le prix de l”OMPI de la création et le trophée de l”OMPI pour les entreprises novatrices. Selon l”OMPI, ces distinctions visent d”une part à reconnaître les créateurs ainsi que les activités d”entreprises innovantes, d”autre part elles constituent un moyen économique de faire plus largement connaître, et comprendre le système de la propriété intellectuelle non seulement à ses utilisateurs potentiels mais aussi au grand public dans le monde entier. Il faut rappeler que les prix décernés par l”OPMI sont reconnus à l”échelle internationale parmi les récompenses les plus prestigieuses accordées aux inventeurs et aux créateurs.
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Après l”attribution de ce prix à Kalifa Sacko, le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) s”emploie pour que la décortiqueuse de maïs soit brevetée. Ce qui permettra de mettre l”œuvre à l”abri de la contrefaçon impunie.
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La machine qui a enlevé le prix OMPI pour la meilleure invention
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Kabawôrôla Djigui est une machine à manivelle dotée d”un réservoir dans lequel est placé l”épi de maïs qui est égrené par l”action d”un disque à dents. L”ensemble est monté sur une potence en métal.
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En créant cette machine son créateur espère pouvoir alléger la tâche des producteurs de maïs. Bénéfique à plusieurs plans, " Kabawôrôla Djigui ", est une machine qui a des impacts positifs sur l”environnement, l”économie nationale, la santé et le social. Sans émission de gaz, d”huile ni de chaleur, cette machine, accessible à un coût abordable, allège la tâche quotidienne des femmes rurales sur lesquelles pèsent les charges de battage des céréales avant leur transformation en farine. Avec cette nouvelle technologie, les pauvres femmes n”auront plus les doigts écorchés en égrenant le maïs, un facteur d”épanouissement physique pour les femmes paysannes.
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" Améliorant la santé des femmes par l”invention de cette machine, nous espérons contribuer à l”élargissement du taux de réussite à l”école des filles du monde rural. Quand les mères ne sont pas épanouies socialement, cela a un impact négatif sur la chance de réussite de leurs enfants à l”école, notamment les filles ", explique l”inventeur de cette machine. Qui a ajouté que son objectif est la production de cette machine à l”échelle industrielle, ce qui, pense-t-il, passe par le brevetage de la nouvelle invention qui sera bientôt produite en quantité commercialisable.
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