A deux fois, en 2014 et 2015, elle s’impose au 100m dans les championnats nationaux d’athlétisme cadets à Kayes. Ces performances font d’elle, il s’agit de Zéïnabou Abdrahamane, la meilleure sprinteuse de sa catégorie au Mali. Originaire et résidente de la Cité des Askia, Gao et sociétaire de l’équipe porte étendard de la Cité, la fille de Abdrahamane Omourou et de Saoudata Ali ne pèse pas plus de 50kg. Un poids proportionnel à sa taille qui fait 1,62m. Dans son Gao natal, elle allie étude, avec un niveau d’élève secrétaire de direction en 2è au Centre de Formation Professionnel d’Apprentissage de Gao et le sport où le stade Kassé Kéïta est devenu sa deuxième salle de classe.
Tout est parti en 2010 quand Zéïnabou, à 12 ans, avait des penchants pour le football féminin. Elle pratiquera cette discipline à l’école. Par expérience, nous savons que la rareté des filles pratiquantes de sport à l’intérieur du pays fait que celle qui s’y adonne, s’essaye dans diverses disciplines. C’est sûrement le cas de Zéïnabou qui, après avoir pratiqué le football, est très vite reprise par l’encadreur technique, Youssouf, son premier et actuel coach.
L’encouragement des parents et du coach ont été déterminant pour Zéïnabou dans sa progression au 100m et même en Longueur. Elle fut double championne des cadettes du Mali au 100m et en Longueur en 2014 et championne du Mali au 100m avec 13’7 en 2015 au stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes.
La Gazelle des dunes n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, elle souhaite représenter le Mali aux championnats d’Afrique des nations en senior après un passage qu’elle espère réussir aux compétitions sous régionale comme le Tournoi de la Solidarité qui regroupe annuellement cinq nations (Benin, Burkina Faso, Mali, Niger, Togo). Zéïnabou n’a pas de référence en athlétisme au plan national et africain, elle est seulement séduite par les succès de Usain Bolt, le sprinteur Jamaïcain, champion du monde des 100 et 200m.
Interrogé sur l’organisation des championnats cadets par la Fédération malienne d’athlétisme, la pouliche du Sonni de Gao dit être satisfait. ‘’C’est l’occasion pour moi de créer de nouvelles amitiés et de rencontrer les amis de l’année dernière’’ nous a confié Zéïnabou. Après avoir parcouru près de 1815 km, de Gao à Kayes, si elle arrive à s’imposer, elle constitue véritablement l’espoir du sprint dans la Cité des Askia. Mais ce qu’elle n’a pas dit, est que cette fille a besoin de soutien moral, matériel et même financier pour continuer. Si le Comité directeur du Sonni de Gao n’a rien dans le sens de trouver un sponsor ou un partenaire pour appuyer l’athlète de la Cité, c’est maintenant et tout de suite.
D. SANGARE