Le samedi 4 février 2012, à Bata, se tiendra le premier quart de finale de la CAN 2012. La Zambie affronte le Soudan, une affiche inattendue à ce stade de la compétition. Mais pour les deux sélectionneurs, cette présence en quarts de finale est tout sauf une surprise.
Deux équipes, un même objectif : atteindre le dernier carré de la compétition. Si, bien avant le début de cette CAN 2012, Hervé Renard, le sélectionneur des Chipolopolo avait clairement affiché son intention d’emmener son groupe en demi-finale, en ce qui concerne le Soudan, cette nouvelle ambition peut surprendre. Les Crocodiles du Nil n’avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis 1970, l’année où ils avaient remporté la compétition.
Des Crocodiles qui veulent surprendre
Les Crocodiles sont parvenus à s’extraire d’un groupe compliqué avec la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et l’Angola. Les Etalons burkinabè étaient même présentés comme outsider dans le tournoi continental. Mais avec trois défaites en trois matchs, ils sont rentrés à la maison la tête basse. Tout le contraire de cette sélection soudanaise qui commence à créer des illusions au pays : « avant, personne ne s’attendait à ce que le Soudan soit là où on en est (les quarts de finale, ndlr). Désormais tout le monde parle d’aller plus loin », explique Mohamed Abdallah, le sélectionneur des Crocodiles du Nil. « Mais je ne veux pas mettre de pression sur mes joueurs. On doit bien jouer, respecter l’adversaire et prendre notre chance », ajoute-il, avant de dire «pour moi, le favori c’est le Soudan ».
Après une séance d’entrainement à demi huis-clos, puisque certains journalistes étaient présents, mais devaient rester derrière le bus de la sélection pour ne pas voir ce qu’il se passait sur l’air de jeu, Mohamed Abdallah a tenu un discours plein d’espoir. Il faut dire que les très bons résultats engrangés par les Crocodiles en phase de poule ont de quoi le rendre optimiste.
Seize ans après, les Chipolopolo veulent atteindre les demi-finales
Du côté des Chipolopolo, l’ambition est la même. Hervé Renard avait déjà fixé l’objectif avant le début de la compétition : « Ca fait 16 ans que la Zambie n’a pas été en demi-finale. C’était l’objectif quand on est arrivé ici et on est à deux doigts de le réaliser ». Un discours constant donc depuis le début de cette CAN, mais le sélectionneur n’omet pas de souligner la qualité de l’adversaire : « La force de cette équipe, c’est qu’elle joue dans son championnat local, un peu comme l’Egypte. C’est une équipe avec beaucoup de détermination, qui ne lâche rien, qui n’impressionne peut-être pas, mais qui dispose de très très bons joueurs, notamment son numéro 10 qui a un pied gauche redoutable et des joueurs qui sont sans cesse dans l’effort, ne rechignent jamais à la tâche pour le collectif. Ca va être très difficile ».
Deux équipes, un même objectif
Une rencontre qui risque donc d’être très tendue, étant donné les attentes qu’elle suscite. En Zambie, après la victoire face à la Guinée équatoriale (1 à 0), dimanche 29 janvier, deux personnes sont décédées durant la fête qui a suivie. Hervé Renard a tenu à remettre les pieds sur terre à ses joueurs en leur expliquant à quel point ils étaient attendus. « Il ne faut pas manquer la marche » martèle-t-il.
Du Côté des Crocodiles, le discours est similaire, même si la qualification pour ce quart de finale n’a, semble-t-il, pas provoqué autant d’effusion, « on veut jouer un beau football et prouver qu’on peut évoluer à ce niveau ».
Des discours qui se ressemblent
Pour les deux sélectionneurs, l’adversaire qui se présente s’annonce compliqué. « On doit bien se préparer, mentalement et physiquement », explique Mohamed Abdallah. « On a vu les 3 matchs de la Zambie. On doit encore réfléchir sur la manière de les affronter et surtout, comment minimiser les erreurs que l’on a commises lors de nos dernières rencontres. On doit prendre notre chance et tenter de marquer pour atteindre les demi-finales ».
Pour Hervé Renard, le discours ne varie pas tant que ça : «Même contre la Côte d’Ivoire, ils (les Crocodiles) se sont créés des occasions. C’est un jeu fait de passes courtes, techniques, et en plus, ils y mettent du cœur. Donc il faudra faire très attention, respecter l’adversaire à sa juste valeur ».
La Zambie ne veut pas rester sur l’échec en Angola, où les Chipolopolo avaient été sortis du tournoi en quart de finale, face au Nigéria, après la séance de tirs aux buts. Pour le Soudan, l’histoire est à écrire, voilà maintenant quarante deux ans que cette sélection n’a pas atteint le dernier carré.
Une ambiance particulière pour un match particulier
Des discours donc cohérents et plus ou moins similaires. Tout comme la situation interne des deux équipes. Chipolopolo et Crocodiles du Nil ont été secoués cette semaine par des problèmes de discipline interne. Clifford Mulenga a été exclu de l’équipe zambienne après une virée nocturne à Malabo avec trois de ses coéquipiers (ces derniers ce sont excusés, ce qui n’est pas le cas de l’attaquant de 24 ans), tandis qu’au sein des Crocodiles, certains joueurs ont sorti les crocs et en sont venus aux mains en pleine cafétéria de l’hôtel où ils logeaient. Une ambiance particulière, pour un match particulier. C’est ce qui nous attend ce samedi 4 février, au Stade de Bata.
04 fév 2012/ source rfi.fr