Pour les observateurs avertis, cette crise endémique est due à l’arrivée d’un corps étranger comme président du club après la grève crise de 2009 qui a vu un affrontement sanglant entre les partisans de Karounga Keita et d’Aboubacar Abdou Touré.
Après avoir dirigé la présidence du Djoliba pendant 23 ans, Karounga Keita fut confronté à une contestation terrible et qui a conduit à un affrontement entre ses partisans et ceux d’Aboubacar Abdou Touré soutenu par les anciens joueurs du club. Malheureusement pour ces derniers, ils furent tous étouffés et interdits d’accès au terrain d’entrainement. Ayant compris la fin de son époque et n’ayant pas préparé son dauphin, Karounga Keita démarcha Baba Diarra en 2010 pour lui succéder une fois son mandat expiré. Du coup M. Diarra fut bombardé vice président et chargé du football au sein du comité directeur exécutif. Aussitôt la tension monta de plus entre KEKE et les anciens joueurs. En effet ces derniers soupçonnaient leur légendaire président de nouer un deal avec Baba Diarra pour que ce dernier lui couvre dès son départ de la présidence. Et la crainte des anciens joueurs s’est avérée vraie lorsqu’à la faveur d’une assemblée générale de façade, Baba Diarra fut élu président du Djoliba malgré les mises en garde des observateurs avertis du football malien. Mais force est de reconnaitre que Baba Diarra fut élu président grâce à la complicité des sages totalement acquis à sa cause et qui n’auront aucune difficulté à maitriser les anciens joueurs. Ce qui explique la présence de certains d’eux dans le bureau dirigé par Baba Diarra qualifié de corps étranger. Selon nos informations la plupart de ces sages dont certains vivent dans une précarité ambiante auraient bénéficié des parcelles à usage d’habitation de la part de celui qui fut chef de cabinet de Kafougouna Koné et de surcroît président de la commission des litiges fonciers du district de Bamako de 2002 à 2012.
Le début de la descente aux enfers du Djoliba AC
Mais à peine installé à la présidence du Djoliba et au lieu de faire face aux multiples problèmes du club (manque de joueurs, d’argent, division des supporters), Baba Diarra se déclare candidat à la présidence de la fédération malienne de football et met en place un collectif dit du 11 juillet. Pour atteindre son objectif il réussit à mettre dos à dos les supporters. Et c’est dans ces conditions dramatiques que Baba Diarra fut élu président de la fédération malienne de football le 8 octobre 2013 à Mopti. Et pour narguer ses adversaires, des supporters Djolibistes furent transportés à Mopti. Et la conséquence directe fut implacable pour le club qui passa une saison vierge dans toutes ses catégories (cadets, juniors et seniors). Comme cela ne suffisait pas le Djoliba fut piteusement éliminé par son éternel rival à savoir le Réal de Bamako à l’entrée de la phase de poule de la coupe CAF. Malgré tout Baba tente une main mise sur le club en pensant manipuler Tidiane Niambélé. Mais mal lui en a pris car ce dernier refuse de devenir une marionnette. Une nouvelle crise éclate et Baba Diarra et certains sages sont interdits de renter à Hèrèmakono. Du coup Baba Diarra contre attaque en se débarrassant de Yéli Sissoko et pousse Me Bassalifou Sylla à la démission. Cette fois-ci Baba Diarra est lâché par les sages à cause de son attitude arrogante lors d’une rencontre de réconciliation. Et depuis quelques semaines, la crise prend une nouvelle tournure avec la mise en place d’un nouveau comité directeur dirigé par Tidiane Niambélé. Pour les observateurs du football malien, le vrai patron du Djoliba n’est d’autre que Me Bassalifou Sylla qui occupe le poste de vice-président et qui se trouve l’ennemi juré de Baba Diarra.
Le Djoliba va-t-il retrouver son passé glorieux?
Si l’adage qui dit bien que les grands clubs ne meurent pas force est de reconnaitre que s’ils tombent, ils se relèvent difficilement aussi. Aujourd’hui il ne fait aucun doute que la situation qui prévaut est la conséquence directe de la venue d’un corps étranger dans la famille du Djoliba à savoir Baba Diarra qui n’a jamais été Djolibiste à plus forte raison faire venir d’autres personnes contrairement à l’annonce de certaines presses qui ignorent certainement l’historique du club. On a coutume de dire aussi que le linge sale se lave en famille mais quand il y a le linge sale d’une autre personne non membre de la famille, il se lavera au dehors. C’est dire aujourd’hui qu’il faut un sursaut d’honneur des vrais Djolibistes ainsi que des personnes ressources pour sauver le club d’un naufrage prévisible. Pour les uns ce nouveau bureau peut relever ce défi mais pour certains, il sera difficile pour que Djoliba retrouve son passé glorieux car les détracteurs sont décidés à tout pour nuire au club. En tout état de cause, la balle est dans le camp du nouveau bureau du comité directeur car en plus des objectifs à atteindre, ils auront sur leurs dos la déstabilisation sans faille et sans répit des partisans du président éphémère, Baba Diarra.
Correspondance particulière