Le peuple malien est en train de savourer la victoire des Aigles sur les Eperviers du Togo, à Lomé, en dernière journée qualificative de la CAN Ghana 2008. Cette victoire est la troisième du genre sur le plan sportif, après le sacre historique de notre équipe nationale féminine à la 20e CAN de basket-ball à Dakar et la qualification de Daba Modibo Kéita, champion du monde de Tae-kwondo aux prochains J.O Pékin 2008, en Chine. Cette triple victoire, qui intervient au début du second quinquennat d’ATT, fait dire à certains que les sportifs montrent la voie en donnant un contenu au slogan d’“Un Mali qui Gagne” du Président de la République.
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Le peuple avait soif de victoire
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Le 12 octobre 2007 restera une date inoubliable pour le peuple malien. Ce jour-là, la communauté musulmane a célébré la fête de l’ Aïd El Fitr, consacrant la fin du Ramadan.
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La fête sera double, puisque les Aigles Seniors ont battu, dans l’après- midi, les Eperviers Togolais à Lomé, lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2008. Quand le Mali gagne, le ciel l’accompagne. Puisque l’après victoire a été ponctuée par une pluie.
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Si le capitaine Mahamadou Diarra “Djila” et camarades ont redonné espoir au peuple sportif malien, leur exploit dans la capitale togolaise était attendu.
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D’abord, les joueurs avaient besoin de prouver qu’ils sont des professionnels et qu’ils avaient l’obligation de laver l’affront subi par notre peuple, un certain 27 mars 2005.
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Ce jour là, les Togolais étaient venus battre le Mali à Bamako, lors des éliminatoires de la CAN 2006. Chacun se souvient des casses qui ont suivi cette débâcle. Sans compter que les joueurs maliens avaient été traités de tous les noms d’oiseaux.
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Dans leurs clubs respectifs à l’étranger, ils n’avaient certainement plus la paix. Les camarades d’autres pays les taquinaient et ses moquaient d’eux. A quoi bon d’être meilleur en Europe, mais incapable de faire qualifier seulement son pays à une phase finale de CAN, puisque gagner le trophée est autre chose?
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A quoi bon encore décrocher un gros contrat ou transfert à l’extérieur sans avoir le coeur de défendre sa patrie? Sans notre équipe nationale, la phase finale de la CAN a-t-elle son sens pour les Maliens qui se contenteront de parier sur les chances de celles des autres pays? A quoi bon avoir la meilleure équipe sur papier si on ne peut participer régulièrement à la phase finale de la CAN?
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Les Aigles footballeurs n’avaient plus droit à l’erreur. Puisque les basketteuses ont remporté à Dakar contre le Sénégal, et pour la première fois, le 20e championnat de la discipline.
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Avec cette victoire, des Maliens se sont demandés s’ils ne feraient pas mieux de s’intéresser à la balle au panier, car les footballeurs les déçoivent. D’autres sont allés jusqu’à dire que pour pousser Kanouté et camarades vers la victoire le 12 octobre, il fallait qu’Amchétou Maïga et ses coéquipières partent remettre leurs trophées aux Aigles avant leur départ pour Lomé.
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C’est dire jusqu’à quel point le peuple avait besoin de cette qualification. Même si on ne le dit pas, il y avait un souci de respecter le genre. Au moment où les Aigles au féminin gagnent en basket-ball, fallait-il que les Aigles footballeurs échouent?
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Sans oublier que déjà une partie de l’opinion était favorable à la sélection des joueurs locaux, parce que les professionnels ont échoué.
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La clé de la réussite
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Les équipes sportives, pour atteindre leurs objectifs, ont fait preuve de cohésion, de détermination, d’engagement, et de solidarité, face à l’enjeu. Même si d’aucuns diront que les populations ont aiguillé les sportifs pour leur victoire. Mais sans un sens élevé du devoir, sans la discipline et l’amour pour la patrie, aucune des deux victoires n’était possible.
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En effet, les deux équipes nationales ont joué loin de leurs installations et leur public. D’abord, nos basketteuses ont joué à Dakar et contre le Sénégal, lors de la finale. Les nôtres ont fait du bon basket, la consultante de RTS, une ancienne basketteuse, dira que la force de l’équipe malienne, c’est qu’elle a des éléments interchangeables. Le sélectionneur sénégalais a également reconnu les qualités de notre équipe.
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C’est pourquoi, en plus du trophée de champion d’Afrique 2007 de basket-ball féminin, la capitaine Hamchétou Maïga a été désignée meilleure joueuse du tournoi et Djéné Diawara meilleure rebondeuse. En plus, deux Maliennes sont dans le cinq majeur du tournoi.
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Quant à l’équipe de Djila, elle a fait preuve, vendredi dernier, d’un don de soi. Tous les joueurs ont tourné. Rarement, on a vu l’équipe nationale pratiquer un jeu mieux élaboré à la satisfaction de son public.
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Pourtant, le contexte était difficile. La CAF avait décreté ce Togo-Mali, à Lomé, un match à haut risque. Les nôtres savaient que leur victoire sur les terres togolaises était risquée, tant la tension était vive.
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Malgré les menaces, les intimidations, ils ont tenu à gagner, puisque le peuple martyre du Mali en avait besoin. Mais le public togolais malheureusement n’a pas été fair-play, malgré les mises en garde de la CAF. Il a fait des incidents au cours desquels des joueurs et supporters maliens ont été agressés et blessés.
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Rien ne saurait justifier une telle violence. Le 27 mars 2007 à Bamako, le peuple malien, dans sa colère, s’en était pris aux biens appartenant à l’Etat malien et à des privés nationaux. Mais aucun joueur togoolais n’a été inquiété.
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Si le Mali a gagné à Lomé, n’est-ce pas la faute aux Togolais? Aussi l’ancien Président guinéen, feu Sékou Touré, ne disait-il pas que ce qui lui plaît dans le football, c’est le fait qu’il y a un aller et un retour?
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En 2005, le Togo a battu le Mali en aller et retour. En 2007, le Mali l’a battu aussi en aller et retour. C’est dire que les deux pays se neutralisent.
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L’équipe Modibo Sidibé interpellée
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Avec cette triple victoire des basketteuses, des footballeurs et du Tae-Kwondoka, on est tenté de dire que les sportifs ont donné le ton d’un “Mali qui gagne”. On aurait pu croire que le slogan présidentiel était creux, comme les autres d’ailleurs. Mais les sportifs lui ont donné un contenu. En tout cas, ce n’est pas ATT qui dira le contraire.
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En recevant les championnes d’Afrique de basket-ball à Koulouba le 2 octobre 2007, le Chef de l’Etat a indiqué que“la série victorieuse” est“celle d’un Mali qui gagne”. Puisque le champion du monde de Tae-Kwondo, Daba Modibo Kéïta, venait de se qualifier pour les J.O de Pékin 2008.
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Pour ATT, “ce résultat auquel nous sommes parvenus est le fruit d’efforts, d’organisation et d’harmonie imprimés par la Fédération Malienne de Basket-ball, soutenue par l’encadrement technique et les joueuses.”
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Avec la brillante victoire des Aigles à Lomé, le Président de la République a du se dire qu’il n’avait pas eu tort de parler de série victorieuse. Aux héros de la bataille de Lomé, il dit ceci :“Votre combativité au cours de ce match déterminant restera un exemple d’engagement pour toute la jeunesse malienne. Nous avons pu admirer votre courage et surtout votre capacité à vous transcender dans les circonstances exceptionnelles.”
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Si les équipes sportives ont montré la voie pour “Un Mali qui gagne”, la même chose est demandée à celle gouvernementale face aux défis économiques et la forte demande sociale.
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On le sait, le scrutin présidentiel du 29 avril 2007 a prouvé que le peuple malien demeure souverain sur ses choix politiques. La réélection du Président sortant dès le premier tour est donc un choix éclairé.
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De l’avis de nombreux analystes et observateurs, ATT avait présenté de loin le meilleur projet de société plus que les 7 autres candidats en lice. Cela ne pouvait pas échapper aux Maliens qui savent désormais faire la différence entre le bluff politique et l’engagement patriotique. Puisque son Projet pour le Développement Economique et Social (PDES) qui ambitionne de donner un meilleur avenir pour les Maliens à l’horizon 2012 est porteur d’espoir.
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La traduction donc en acte concret du PDES est l’affaire de l’équipe de Modibo Sidibé. Le PM en est conscient, eu égard à ses propos tenus lors de la première réunion du gouvernement avec ATT à Koulouba. Il ne doit pas y avoir d’a priori sur l’équipe gouvernementale, encore moins sur son chef qui a blanchi sur le harnais de la gestion des affaires publiques.
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Alors le gouvernement doit se donner les moyens en ressources humaines compétentes dans les ministères et services rattachés et faire preuve d’engagement, et de probité pour maintenir au moins l’élan d’un Mali qui gagne imprimé par les sportifs, en ce début de second quinquennat d’ATT.
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Certes il y a des difficultés sur le terrain. On peut citer, entre autres, les revendications catégorielles, les brûlots sociaux, la pauvreté grandissante et la crise qui couve à l’école. Mais l’équipe Modibo Sidibé ne manque pas d’atouts pour éviter aux Maliens un sentiment de doute généralisé quant à leur avenir.
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L’hivernage a tout excédentaire avec une campagne agricole réussie. Malgré le boycott d’une partie des cotonculteurs, la production dépasse les prévisions. Les ressources minières font croire à un meilleur avenir si elles étaient bien exploitées et gérées. Sur le plan international, notre pays bénéficie de la confiance de ses partenaires techniques et financiers.
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De tout ce qui précède, pour traduire en acte concret le slogan “Un Mali qui Gagne”, les 26 membres de l’équipe Modibo Sidibé accepteront-ils d’échouer là où les 12 basketteuses de l’équipe Hamchétou Maïga et les 18 footballeurs de l’équipe Djila ont gagné ?
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