Evol Sport, c’est la société française qui détient le marché, il y a deux ans, de l’hébergement, la restauration… des footballeurs maliens et leurs encadrements. Ce contrat qui lie la société à la fédération malienne de football est aujourd’hui menacée au regard du comportement de Evol Sport : mauvais traitements réservés aux joueurs et encadrements, menace de les déloger etc. Ces quelques illustrations dues à une ardoise douteuse (112 millions) impayée a mis le ministre des sports, Poulo, dans une situation inconfortable.
Le ministre a décidé de revoir ce contrat de nature à humilier le Mali tout entier, en collaboration avec la fédération malienne de football, au mieux de passer ce marché à une société de la place. Question d’honneur.
Cette épineuse question a marqué le point de presse animé au Stade Ouenzzin, le 08 octobre dernier, par le ministre des sports, Housseïni Amion Guindo, suite à la fameuse déclaration de Fousseïni Diawara sur RFI depuis la France où l’équipe SENIOR se trouvait pour un match (de préparation) amical, Mali-Burkina, dans le cadre des éliminatoires de la coupe du Monde 2018.
Avec sa double casquette, manager général, porte parole des joueurs, M. Diawara s’est saisi de RFI mercredi dernier, pour réclamer et dénoncer. Réclamer avec pour épicentre une prime impayée du match Mali- Benin qui s’est soldé à un nul le 06 septembre 2015 (à raison de 1 million par joueur) ; dénoncer par deux phrases : « la situation autour de l’équipe nationale se dégrade », « nous avons le soutien de la fédération, pas de l’Etat ».
Ces propos ont choqué le ministre qui à son tour a fait un exposé lumineux autour des sujets qui sèment la confusion.
S’agissant des primes, le ministre a félicité les efforts louables de l’Etat en payant des primes d’une bagatelle de plus d’un milliard, hors budget, suite aux résultats engrangés toutes disciplines confondues.
« au regard des résultats sportifs, au titre de l’année 2015, le Gouvernement malien a payé aux sportifs de haut niveau et à leur encadrement technique des primes (résultats et objectifs) de 856 millions de Francs CFA pour toutes les fédérations sportives nationales », a précisé le ministre et d’ajouter par la suite « il reste 258 450 000 Francs CFA de primes à payer dont 28 600 000 Francs CFA pour l’équipe nationale Sénior de football. Les dispositions sont en cours pour le payement desdites primes ».
Justement c’est de cette prime de 28 600 000 dont M. Diawara fait allusion dans sa déclaration qui intervient avant même le délai convenu entre le ministère des sports et les joueurs, c’est-à-dire vendredi 09 octobre.
« Le délai de payement, compte tenu du regroupement de l’équipe nationale sénior de football à Troyes, dans le cadre du match amical Mali-Burkina Faso, a été fixé au vendredi 09 octobre 201 », indique le ministre qui se dit surpris de cette communication sur les conditions de préparation et des revendications autour de : primes, matériel sportif, l’ostéopathe.
Les explications du ministre à ces sujets sont sans équivoques : « Les primes : pour la prime réclamée, il s’agit de celle du match Bénin-Mali, joué à Cotonou le 06 septembre 2015 et qui s’est soldé par un résultat nul : 1-1. Cette prime est d’un montant de 1 000 000 Francs CFA par joueur. Il faut noter que la prime de sélection du match Bénin-Mali a été payée à Cotonou ;
Du matériel sportif : il a été choisi en son temps par l’entraineur Kasperzack et a été par l’Etat et mis à disposition de l’encadrement technique de l’équipe nationale à Kabala. Le montant est de 17 691 093 Francs CFA ;
Des équipements sportifs : en ce qui concerne les équipements sportifs, il faut préciser que depuis 2006, un contrat a été établi entre la fédération malienne de football et l’équipementier AIRNESS ;
De l’Ostéopathe : dans l’arrêté interministériel n° 2015-1423/MS-MEF-SG du 22 mai 2015 fixant les taux des primes allouées aux sportifs de haut niveau et à leur encadrement technique, l’ostéopathe n’y figure pas et n’est pas pris en charge en termes de primes. Il est choisi par l’entraineur principal en relation avec la fédération malienne de football pendant les temps de regroupement. C’est un prestataire de service dont les honoraires sont payés après service rendu sur la base d’un contrat signé entre lui et la fédération. A ce jour, aucun contrat n’est signé », a conclu le ministre.
Poulo se dit écœuré d’entendre des joueurs Sénior que « la situation autour de l’équipe se dégrade ». De quelle dégradation de situation s’agit-il précisément ? S’interroge le ministre. A l’en croire, le transport international, l’hébergement et la restauration, d’ailleurs conclus entre la fédération malienne de football et la Société Evol Sport, les primes, le transport interne, les prestations de l’encadrement technique, les frais de terrain d’entrainement, les perdiems des officiels de la fédération, les frais de pharmacie et l’organisation matérielle du match sont totalement pris en charge par l’Etat.
Evol Sport menacée
Cette société est aujourd’hui menacée compte tenu de ses comportements de nature à humilier l’Etat malien. La société réclame aujourd’hui 112 millions au ministère des sports, cette somme est rejetée en bloc par le ministre Poulo qui a pris en exemple son prédécesseur, Me Diarra, qui n’a pas aussi reconnu la facture.
Poulo maintient le principe de redéfinir les clauses du contrat avec Evol Sport ; au mieux, signer le contrat avec une société de la place.
A noter que le match amical a été remporté par le Mali et la prime aussi payée conformément au délai imparti, c’est-à-dire vendredi 09 octobre.
Boubacar Yalkoué
