Prévue initialement pour se tenir du 6 au 12 février 2011, la deuxième édition du Tour international cycliste du Mali a été reportée à une date ultérieure. Du côté de la Fédération malienne de cyclisme, on évoque des raisons de sécurité. Mais en réalité, un profond malaise existe entre la Fédération et l’organisateur du Tour du Mali (TDM), le Français Daniel Pautrat.
De sources dignes de foi, cette 2è édition du Tour cycliste international du Mali n’aura pas lieu cette année 2011. Pour rappel, tout est parti de l’amalgame semé par les dirigeants de la Fédération. La crise est née de l’incompatibilité pour les deux sociétés de téléphonie mobile (Orange Mali et Sotelma-Malitel) évoluant dans le même secteur d’activités, d’investir en même temps dans une même discipline. Il ne s’agit plus d’une «gestion» douteuse, ni d’une méconnaissance du problème, mais nous révèle-t-on, de pratiques à faire tomber le cyclisme malien dans la désuétude. Un doigt accusateur est pointé sur le président de la Fédération, le Colonel Yaya Ouattara, qui par l’entremise du Comité National Olympique et Sportif du Mali (CNOSM), aurait signé un contrat de 8 millions avec SOTELMA-Malitel, au nom de sa Fédération, engageant le Tour cycliste.
Sachant bien que l’exclusivité du premier Tour avait été confiée à Orange-Mali, pourquoi signer alors un contrat, dit-on, de cinq ans avec Malitel ? Et en plus, la réussite et le succès de cette 1ère édition du Tour du Mali, qui a eu lieu en mars 2010, avait poussé le président de la République, ATT, à qualifier cet évènement comme étant «le plus grand évènement sportif que notre pays ait connu après la CAN 2002».
Autant dire que l’on ne comprend pas la position de la Fédération malienne de cyclisme. Est-ce pour des raisons de cupidité qu’elle a agi ainsi ? Encore qu’à la à la faveur d’un appel d’offres qui a eu lieu à Koulouba, Orange-Mali a ravi la vedette aux autres soumissionnaires, en proposant près de 200 millions de nos francs avec un accent qui sera mis sur la communication.
A quoi donc joue la Fédération malienne de cyclisme ? Cherche-t-on à «politiser» cette discipline ? En tout cas, tous les ingrédients sont bien réunis pour que cette édition 2011 n’ait pas lieu. Les raisons qu’invoquent les dirigeants en charge de la promotion du cyclisme dans notre pays ne tiennent pas la route. Selon eux, l’Union Internationale Cycliste (UIC) évoque des raisons de sécurité. Si tel est le cas, c’est dire que les carottes sont bien cuites pour cette nouvelle édition.
L’on comprend mal pourquoi l’UIC place le Mali sur la liste rouge des pays dans lesquels règnent l’insécurité et le terrorisme. L’on pouvait comprendre cette décision, si on nous parlait du Nord-Mali. Là encore, nous restons dubitatifs, d’autant que plusieurs festivals viennent d’être organisés dans cette région. Nous citerons entre autres, le Festival au désert, les Festivals de Bourem, d’Ansongo… et le Festival International de Tombouctou (FITOM) qui se tiendra dans quelques mois dans la Cité des 333 Saints.
En outre, les organisateurs du Rallye Budapest-Bamako qui a eu lieu les 30 et 31 janvier derniers peuvent démentir que le Mali est un pays d’insécurité. Tout se passe comme si l’on voulait ternir l’image de notre pays. Si tel est le cas, pourquoi la Fédération malienne de cyclisme, le ministère de la jeunesse et des sports et le Comité Olympique et Sportif du Mali, ne doivent pas s’évertuer à démontrer à l’Union Internationale Cyclisme que le trajet qu’empruntera ce tour est bel et bien sécurisé ?
rnIl est temps que nous ouvrions les yeux pour que le sponsoring ne soit pas une source de divisions au sein de nos différentes Fédérations sportives. On se souvient que ce n’est pas la première fois que l’on assiste à de tels scénarios : cela s’est déjà passé à la Fédération malienne de football, à la Fédération malienne d’athlétisme…Et dans ces conditions, à qui profitent le désordre et la zizanie ? Pas à notre chère Patrie, le Mali !
Bruno LOMA
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