Les Aigles du Mali ont plié bagages depuis le premier tour de la compétition continentale en Football, CAN Total Gabon 2017, après deux nuls et une défaite. Cette élimination prématurée après la belle performance de nos cadets et Juniors à la coupe du monde de leur catégorie ainsi qu’à la coupe d’Afrique pose aujourd’hui la problématique du choix de l’entraineur pour les Aigles. Elle pose également celle de l’alignement des joueurs expatriés non compétitifs ou sans club au détriment des joueurs locaux plus compétitifs. Au regard de la contre-performance des Aigles à la CAN 2017, pourquoi ne pas préférer un entraineur national qui a fait ses preuves à l’image du Sénégal, du Nigéria et de l’Egypte ? Des expertises comme Djibril Dramé, Baye Ba ou Fagnéry Diarra sont là pour confirmer que la commande nationale peut se passer aussi dans le domaine sportif. Qui de Dramé, Ba ou Diarra succèdera-t-il au mauvais couple Alain Giresse et Amadou Pathé Diallo ?
Face aux dures épreuves et à une crise sociale permanente et très aigüe, le sport avait toujours été la thérapie, le pan du mur de l’honneur qui n’était pas encore tombé, en somme, l’opium du peuple malien. Il a été aussi un facteur de cohésion et d’unité nationale. Mais aujourd’hui, avec l’élimination prématurée des Aigles à la CAN Gabon 2017 dès le premier tour, surtout après la belle performance des juniors et des cadets dans leurs catégories, les maliens dans leur majorité sont restés amers. Bon nombre d’observateurs de la scène footballistique ont finalement conclu que la carte des expatriés tant joueurs qu’entraineurs ne vaut souvent pas mieux que les entraineurs et les joueurs locaux. A analyser objectivement, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les trois entraineurs nationaux que sont Djibril Dramé, Baye Ba et Fagnéry Diarra sont aujourd’hui à même de coacher l’équipe nationale sénior. Rien qu’à en juger par leurs palmarès, ces trois entraineurs auraient pu mieux nous faire rêver d’un trophée continental ou mondial qu’un Alain Giresse libéré du Sénégal pour insuffisance de résultat. En voici quelques passages de leur riche palmarès :
Djibril Dramé : il est l’actuel entraineur des onze créateurs de Niaréla. Djibi selon ses fans a été champion de la coupe CAF avec le Stade malien. Il a été une fois finaliste du CHAN avec les Aigles locaux et deux fois finalistes de la Coupe de l’UEMOA. Mais, ce qui retient surtout l’attention des amateurs du ballon rond, ce sont ses analyses sur le plateau de la Télévision Nationale. Plus d’un téléspectateur a été convaincu par son expertise. Donc il a de sérieux atouts pour pouvoir coacher les Aigles séniors.
Baye Ba : il aura fait rêver tout le Mali en qualifiant les cadets à la finale du mondial cadet au Chili et cela, après son sacre africain avec la même équipe qui a fait d’une bouchée de toutes les autres équipes africaines lors de la CAN des Cadets. Il voulait rééditer l’exploit de la CAN à la finale de la Coupe du monde des cadets. Mais malheureusement les dieux du stade du Chili n’étaient pas avec nous ce jour sinon nous aurions soulevé l’un des plus prestigieux trophées mondiaux.
Fagnéry Diarra : Il est l’actuel entraineur du Djoliba AC. Comme M. Ba, M. Diarra avait d’abord fait voler très haut les Aigles juniors à la CAN de leur catégorie. Battus en demi-finale, la CAN aura néanmoins donné un nouvel élan aux juniors, une assurance et une confiance certaines qui leur permirent d’aborder la Coupe du Monde avec sérénité. Là également, Fagnéry Diarra et ses poulains ont honoré le Mali et l’Afrique en se qualifiant an demi-finale. Battus les armes à la main par la Serbie, nos juniors et leur entraineur ont redonné confiance quant à l’avenir du football malien. Fagnéry Diarra est désormais considéré comme faisant partie de ceux qui ont contribué à la promotion des joueurs qui constituent la crème et l’avenir du football malien. L’un de ses poulains, Adama Traoré sera même sacré meilleur joueur de la Coupe du monde Junior.
L’autre défaillance de notre sport roi à laquelle il faut remédier est le manque de préparateur moral pour notre équipe nationale. Pour un pays de grands griots, cela n’est pas concevable. En outre, l’expertise des entraineurs nationaux doit être autant bien payée que celle des expatriés. Le football a cessé de n’être seulement qu’un jeu. Aussi, autant qu’on investit dans la formation des ressources humaines, autant on doit investir dans la formation des entraineurs maliens de haut niveau.
En définitive, pourquoi ne pas choisir ce trio qui coûtera moins cher qu’un expatrié, pour coacher notre équipe Nationale ? Pourquoi ne pas faire la part belle à ces juniors et cadets qui ont l’envie de gagner et qui veulent prouver à la face du monde que leurs prouesses ne sont pas le fait du hasard ?
Youssouf Sissoko